Les conséquences de la grossophobie
La grossophobie ne nous aide pas à maigrir, bien au contraire. Elle dégrade notre santé et notre qualité de vie. Elle nous met dans une détresse émotionnelle et psychologique. Elle nous détruit et nous plonge dans la haine de nos corps gros. Une médecin canadienne, Theresa Tam, a expliqué la grossophobie avait plusieurs conséquences néfastes, comme :
- Une diminution de l’obtention des soins de santé et de leur qualité,
- Une différence de salaire, les personnes grosses sont payées 18% de moins que les collègues minces,
- Des stratégies d’adaptation nocives pour la santé comme avec les troubles du comportement alimentaire, notamment l’hyperphagie ou la boulimie,
- Un stress aigu et chronique,
- Une réaction physiologique du corps avec le maintien du surpoids,
- Une anxiété généralisée,
- De la dépression,
- Un manque de motivation (à cause des stigmatisations),
- etc.
En fait, notre vie est totalement impactée par la grossophobie, on sait notamment que l’on a 37 fois plus de risque d’être discriminée au travail par exemple 😟. C’est épuisant de faire face aux conséquences et à la haine de la grosseur. Vivre avec un surpoids est compliqué, non pas à cause de problèmes de santé, mais à cause des préjugés violents qui y sont associés. D'autant plus dans une société qui a dicté le corps mince comme beau et le corps gros comme moche et repoussant...
Intériorisation des préjugés
Le pire avec la grossophobie, c’est qu’elle nous contamine, même lorsqu’on vit la grosseur. Les propos sont tellement violents envers le poids qu’on les intègre et on finit par trouver normal la réprobation de la société.
On intériorise les préjugés et plus on le fait, plus nos corps vont développer des soucis de santé. C’est ce qu’a constaté Rebecca Pulh, lors de ses recherches, elle a interrogé plus de 13 000 personnes à travers 6 pays européens, dont la France. Plus la grossophobie est intériorisée par la personne, plus elle aura une mauvaise santé à cause de la honte liée à son corps. Cela va entraîner un mauvais suivi médical et des compulsions alimentaires… Pire encore, cela va changer profondément la personne et lui faire développer une quantité de croyances limitantes 😔.
Les croyances limitantes
Je dirais que c’est l’une des pires conséquences du surpoids. Du moins, je corrige, c’est l’une des pires conséquences de la grossophobie. À cause de la stigmatisation, j’ai développé des croyances erronées à propos de mes propres capacités. J’ai peu confiance en moi, j’ai développé un syndrome de l’imposteur et je me suis longtemps dit que je n'étais bonne à rien. En fait, cette dévalorisation constante nous enferme dans les clichés qui nous sont attribués. On n’arrive pas à avancer car on est empêtré dans une rumination mentale qui provoque énormément de souffrance 🤯.

Le post complet sur les fausses croyances
Quelle(s) solution(s) face à la grossophobie ?
Je dirais bien qu’il faut l’éradiquer mais malheureusement, elle a de beaux jours devant elle, surtout quand on voit les commentaires que les personnes grosses peuvent recevoir sur internet… Cependant, il y a de plus en plus de mouvements de “fat acceptance” depuis quelques années. Même si on peut remettre en question le mouvement body positive, il y a une véritable mobilisation d’associations et de militantes féministes pour faire comprendre au plus grand nombre que la grossophobie est néfaste et qu’elle contribue à empirer la vie des personnes en surpoids.
Une prise de conscience médicale
De plus, du côté médical, cela évolue aussi. Certains médecins ont compris que le discours culpabilisant ne servait à rien, si ce n’est, à contribuer à l’obésité. Depuis 10 ans, j’ai moi-même observé une évolution dans le domaine des soins. En 2010, la grossophobie médicale était systématique, désormais, elle n’est pas automatique, même s’il arrive encore que j’en vive. Le plus important est donc de s’entourer des bons médecins, bienveillants et non jugeants, pour avoir de véritables soins qui peuvent faire toute la différence.
Pointer du doigt cette discrimination
Le chemin reste encore ardu, puisqu’il y a encore les médias et les pouvoirs publics qui ont du mal à évoluer sur la question. Mais la discrimination basée sur le poids est de plus en plus pointée du doigt, ce qui tend à changer un peu les comportements. Les recherches de Rebecca Pulh montrent d’ailleurs que, 70% de la population nord-américaine souhaite que le poids ne soit pas une discrimination dans les droits civils, au même titre que l’origine et l’âge.
👉 Il est vrai que cela pourrait faire considérablement évoluer le rapport à la grosseur, puisque la grossophobie deviendrait une injustice sociale et un problème de santé publique avec une considération de tous les facteurs.
Sensibiliser à la grossophobie
Une mobilisation collective est l’une des solutions pour s’attaquer au problème qu’est la grossophobie. Il ne faut rien lâcher et faire comprendre au plus grand nombre combien cela peut être impactant et grave. C’est d’ailleurs ce que j’essaie de faire à travers cet article, sensibiliser et faire comprendre. Même si j’ai encore un peu de grossophobie internalisée envers mon propre corps, j’essaie de mettre en sourdine ces vilaines croyances.
Surtout que ce ne sont pas des pensées que j’ai auprès de mes adelphies, je ne veux plus qu’il y ait de pensées et de discours culpabilisants. Nous méritons respect, dignité et égalité de traitement, notre poids ne devrait pas être une honte et une critique ✊.
L'avis de la rédaction : stop à la grossophobie !La grossophobie n'est plus acceptable ! Nous espérons que les mots de Camille vous auront permis d'en prendre conscience et de vous permettre de la repérer et jouer un rôle à votre niveau. Peut-être êtes-vous vous-même grossophobe sans le savoir tant ces fausses croyances ont été ancrées en nous ? Peut-être recadrerez-vous un proche s'il tient des propos grossophobe ? Si vous souffrez de ce regard grossophobe, que vous ne supportez pas votre corps ou que vous souffrez de troubles alimentaires, n'attendez pas pour prendre rendez-vous avec un psychologue compétent. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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Sources : theconversation.com / Corps cools / axellemag.be
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