Psychophobie : à quand la fin du tabou autour de la santé mentale ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

J’étais à un dîner de famille l’autre jour, quand j’ai entendu une personne de mon entourage parler de santé mentale. Elle disait qu’une de ses connaissances était “un peu folle”, qu’elle avait des “sautes d’humeur” et que “bon… bah elle voyait un psy, donc que ça n’allait vraiment pas là-haut !”. Clairement, elle tenait des propos psychophobes et ça m’a choqué. Les troubles psychiques sont toujours autant méconnus et tabous, c'est pourquoi il faut en parler pour que la psychophobie prenne fin.

Psychophobie : à quand la fin du tabou autour de la santé mentale ?
Sommaire : 

La définition de la psychophobie

Je ne sais pas de quel trouble mental souffrait la personne dont j’ai entendu parler. Mais en France, 20% de la population est touchée par des troubles psychiques : anxiété généralisée, dépression, bipolarité, TOC, etc. Je fais moi-même partie de ce pourcentage. Il est déjà très long de se faire diagnostiquer et d'entamer un suivi psy, alors si en plus on rajoute des phrases humiliantes et un traitement différent... Malheureusement, c'est monnaie courante dans notre société où le validisme est partout 😥.

Une société validiste

La société ne nous juge pas assez "forte mentalement", si on souffre d'anxiété ou d'une dépression (ou d'un autre trouble) 🤕... On subit donc une discrimination et des violences sur le fait d'être en souffrance psychique : difficulté d’accès à l’emploi, au logement, aux soins, violences physiques, injures, etc. Le validisme donne le sentiment aux personnes atteintes de troubles qu'elles ne sont pas assez bien. Cela contribue à augmenter l'isolement et la peur du regard des autres.

La banalisation de la psychophobie

Le langage n’aide pas à déconstruire les nombreux clichés 😣. On dit facilement “t’es fou” lorsque quelqu’un n’est pas d’accord avec nous. Si cette expression reste assez quelconque, il y a plus grave. J’ai déjà entendu “T’es schizo” ou “T’es bipolaire” quand une personne est d’humeur changeante. Il est important de faire la différence entre bipolarité et être lunatique, mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il y a une psychiatrisation de nos comportements et de nos problèmes, ce qui contribue à alimenter la stigmatisation. Cela invisibilise en plus énormément les personnes qui sont malades et ça banalise les troubles psy 👎.

“Les troubles de santé mentale ne sont pas des insultes” par les Folies Passagère

“Les troubles de santé mentale ne sont pas des insultes” par les Folies Passagère

La dualité : “Folle” vs “Saine d’esprit”

Le problème est qu’on oppose les personnes qui n’ont pas de troubles psychiques, à celles qui en ont, via le cliché “folles vs saines d’esprit”. D’ailleurs, lorsque j’étais petite, je me souviens qu’on m’avait fait comprendre que les gens qui allaient chez les psys, c’était les gens “fous”... Dans l’imaginaire collectif, il existe cette image du dément avec une camisole et enfermé dans une cellule capitonnée. Il y a une dualité, soit on va bien, soit on est fichu, car notre cerveau est atteint. Pour beaucoup, il n'est pas concevable d'être normale et d'avoir un trouble de santé mentale 🤦‍♀️.

Le tabou de la santé mentale

La psychiatre et directrice de recherche à l’Inserm, Anne Giersce, explique que les maladies mentales sont encore trop mal connues et comprises. La psychiatrie est une discipline récente, cela fait peu de temps que les troubles psychiques sont véritablement pris en compte. Le tabou de la santé mentale a la peau dure, car les pathologies restent difficiles à expliquer. Les gens n’arrivent pas à comprendre ce qu’ils ne perçoivent pas, ce qui est invisible.

📌
La psychophobie, c’est aussi la peur de devenir fou ou folle. Il y a un total manque d’information sur ce qu’est d'avoir un trouble psychique. Il y a une vraie peur d’une dégénérescence du cerveau et d’être écarté de la vie en société.

"Ça va passer"

Cela contribue au fait de ne pas aller facilement vers le soin. En effet, beaucoup de personnes en souffrance ont peur de demander de l’aide et de se faire accompagner à cause de ce tabou et des clichés véhiculés. En plus, qui n'a jamais entendu les gens dire “ça va passer” 🙄 ? Comme si la dépression ou la bipolarité n'était qu'une mauvaise passe. Quand on se casse une jambe, on va aux urgences pour se faire soigner, on n’attend pas que “ça passe”. C’est pareil pour les troubles psychiques

Paye ta psychophobie

Heureusement, les choses commencent un peu à évoluer. Il y a des personnes qui osent faire bouger les choses autour de la psychophobie. Les jeunes de la génération Y et Z sont de plus en plus sensibilisés aux troubles psychiques, notamment grâce aux réseaux sociaux 👏. En effet, on brise le tabou autour de la santé mentale grâce à Instagram. Le compte “Paye ta psychophobie” dénonce justement les oppressions sur les troubles mentaux.

➜ L’autrice du compte Paye ta psychophobie explique ceci : “Je l’ai créé il y a un an et demi parce que je me rendais compte que la psychophobie n’était pas du tout connue, déplore-t-elle. Moi, ça m’a aidée que l’on mette un mot sur ce que je ressens. Du coup, je me suis dit que j’arriverais peut-être à toucher d’autres personnes et que cela pourrait faire un peu plus connaître la psychophobie.”

“Réaction des politicien.nes face au manque d’accès aux soins de santé mentale malgré des déclarations répétées de l’ONU : Tout va bien !”

“Réaction des politicien-nes face au manque d’accès aux soins de santé mentale malgré des déclarations répétées de l’ONU : Tout va bien !”

“Lorsque je me rends compte que mes proches n’ont toujours pas compris que j’ai un trouble psychologique.”

“Lorsque je me rends compte que mes proches n’ont toujours pas compris que j’ai un trouble psychologique.”

Si la pscyhophobie n’existait pas…”

“Si la psychophobie n’existait pas…”

“Moi croyant que la dépression était juste de la tristesse.”

“Moi croyant que la dépression était juste de la tristesse.”

Lutter contre la psychophobie

Des comptes comme celui-ci aident à lutter contre la psychophobie. Il est important d’éduquer et de sensibiliser son entourage afin de mettre fin aux clichés liés aux troubles mentaux. Par exemple, lors de mon repas de famille, j’ai repris la personne en expliquant pourquoi c’était mal de parler ainsi. Bien sûr, tout le monde ne réagira pas de manière bienveillante, mais installer le dialogue permet une ouverture d’esprit et une réflexion sur le sujet 💡.

J’ai aussi parlé de mon cas personnel, puisque je souffre d'un trouble anxieux et que j'ai déjà traversé une dépression. Livrer un témoignage et/ou donner la parole aux personnes concernées est aussi crucial 💬. Cela permet de réhumaniser la personne qui a un trouble et de lui donner un visage. Si on n'est pas concernée, mais que l'on veut aider, on peut parler d’un ou une proche qui vit cela avec empathie.

Enfin, si sent que ça ne va pas et que nos proches nous dénigrent, il faut trouver de l’aide ailleurs : en se rapprochant d’un professionnel de santé, d’une association comme SOS Psysafe, d’un groupe en ligne, etc. Il ne faut pas rester dans la souffrance par honte ou appréhension à cause de la psychophobie.

L'avis de la rédaction : déconstruire l'imaginaire

Les choses évoluent petit à petit mais il est important de continuer à faire évoluer l'imaginaire autour de la santé mentale. L'esprit, comme le corps, ça se soigne. Après tout, quand on a mal au dos ou au ventre, pas d'hésitation, on va voir son médecin. He bien quand c'est la tête qui souffre, c'est pareil, on prend rendez-vous et on se soigne. 👉 N'hésitez pas à prendre rendez-vous avec l'un de nos psychologues si vous sentez que quelque chose cloche. 

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Sources : doctissimo.fr / terrafemina.com

Article proposé par Camille Lenglet

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