Le "leadership féminin" : pourquoi est-il si problématique ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

Je ne me suis jamais imaginée cheffe d’entreprise ou manageuse. Sûrement parce que je n’aime pas les responsabilités, mais aussi parce que, dans l’esprit collectif, le leader est incarné par un homme. Sauf qu’à l’ère du #MeToo et des dénonciations des ravages du patriciat, il est nécessaire de casser cette image. Alors un terme est de plus en plus apparu dans les entreprises : le leadership féminin. Cependant, même si en apparence, il existe pour casser les clichés, il ne fait que les renforcer. Explications.

Le "leadership féminin" : pourquoi est-il si problématique ?

Être leader, un rôle d’homme ?

Commençons déjà par donner une définition au leadership 🧐. On peut le définir comme la capacité d'un individu à influencer, motiver et guider un groupe vers l'atteinte d'objectifs communs

👉 Maintenant, fermez les yeux et imaginer un leader. Quelle représentation avez-vous en tête ? 

Découvrez quelle est l'image que j'ai en tête

Un homme leader

Très sincèrement, quand j'entends "leader", j'imagine un homme en costume, avec les épaules carrées, les bras croisés et un sourire de requin


Le leadership est un concept large, qui existe depuis la nuit des temps. Cependant, on a commencé à le définir au début du XXème siècle, suite à la révolution industrielle et au Taylorisme. À l’époque, l’entreprise, et surtout, le management, était un travail d’homme. Les femmes ne faisaient pas partie de l’équation, donc il y a eu une image très virile et masculine associée au leadership. 

Comme l’explique l’autrice Sheryl Sandberg, on associe souvent les traits de leadership aux hommes, tels que l'assertivité, la confiance en soi et la prise de décision, plutôt qu'aux femmes. Rien d’étonnant à cela puisque l’on vit dans une société patriarcale où les stéréotypes de genre ont la peau dure. 

Donc oui, pour la plupart d’entre nous, même les personnes les plus déconstruites, le leader est un homme 😅. 

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Un label pour être validé

Sauf que patatra, la gronde féministe monte au cours des dernières années. L’image du male alpha en guise de boss ? On n’en veut plus ! Pourtant, comme une étude de 2021 par le Cabinet Mc Kinsey l’a montré, les femmes ne représentent que 28% des postes de direction dans le monde...

Il n’est pas simple de trouver sa place dans le monde du travail en tant que femme, et ça, certaines entreprises l’ont bien compris. C’est pourquoi le terme de leadership féminin est apparu, afin de transmettre une valeur forte, pour être en phase avec les attentes sociétales. Une entreprise qui parle de son leadership au féminin sera perçue comme mettant en faveur la diversité et l’inclusion. 

C’est très bien de vouloir mettre en place l’inclusivité au centre, mais en réalité, comme le "greenwashing". À l'instar des entreprises qui mettent des packagings verts pour montrer qu'ils sont écolos, le leadership féminin n’est souvent que du vent pour bien se faire voir et tirer parti de cet avantage sur les concurrents. Comme le dit Avivah Wittenberg-Cox, les entreprises doivent aller au-delà des slogans et mettre en place de véritables stratégies d'inclusion pour tirer parti de la diversité des talents, sinon, c’est juste du “pinkwashing” 🤐…

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Comment le leadership féminin est-il défini ?

D’ailleurs, pour bien comprendre pourquoi ce terme est super sexiste, il faut comprendre ce qui définit le leadership féminin. Quelle est la différence avec le leadership masculin ? Il y a plusieurs points qui reviennent souvent sur la façon dont les femmes dirigent, elles font preuve : 

  • 👉 Empathie et intelligence émotionnelle : Les femmes leaders sont perçues comme étant plus à l'écoute, empathiques et attentives aux besoins émotionnels de leur équipe.
  • 👉 Style de communication collaboratif : Elles ont tendance à favoriser un style de communication plus inclusif et participatif, encourageant les contributions de chacun.
  • 👉 Prise de décision consensuelle : Les femmes leaders cherchent souvent à obtenir un consensus et à impliquer leur équipe dans le processus décisionnel.
  • 👉 Gestion des relations : Elles accordent une grande importance à la construction et au maintien de relations positives avec leurs collaborateurs.
  • 👉 Multitâche et adaptabilité : Les leadeuses sont souvent reconnues pour leur capacité à gérer plusieurs tâches simultanément et à s'adapter aux changements.
  • 👉 Mentorat et développement des autres : Elles ont tendance à investir dans le développement professionnel de leur équipe et à agir comme mentors.

Sur le papier, j’avoue que tout cela est très gratifiant. Cependant, cela soulève deux choses. La première, c’est de dire que les femmes sont plus douces que les hommes. Non, ce n’est pas le cas, c’est juste qu’on a été victime d’une éducation genrée où on nous a forcées à développer des qualités dites “féminines” 🤷‍♀️. 

Les hommes sont aussi victimes de ce conditionnement précoce : ils doivent brider leur sensibilité et leurs émotions. Penser qu’il y a un leadership féminin, c’est juste sexiste

📌

D’autant que ces qualités, reconnues chez les femmes leaders, devraient être des qualités communes à tous les dirigeants, indépendamment de son genre. Je ne suis pas la seule à penser cela puisque le psychologue, Daniel Goleman, explique que l’empathie est une qualité essentielle pour pouvoir diriger.

Le leadership ne doit pas avoir de genre

L’intention de vouloir mettre en avant les femmes dans le leadership est bonne, mais nul besoin de mettre une étiquette dessus 🤦‍♀️. 

Le style de leadership d’une personne n’est pas influencé par son genre, mais par des facteurs tels que la personnalité, l’expérience ou encore l’éducation. Chaque leader, qu'il soit homme ou femme, apporte ses propres compétences, perspectives et approches uniques.

Alors que faire pour inclure les femmes dans le management 🤔 ? Si on veut déconstruire les stéréotypes de genre, on embauche des femmes, on les rémunère de la même manière que les hommes et surtout, on ne met pas en avant le fait qu’on fait tout cela, car sinon, c’est juste une technique de communication. 

Comme le dit Rosabeth Moss Kanter, professeur à la Harvard Business School, le leadership n'a pas de genre, il a des compétences. On met donc en avant les compétences, les qualités, les réalisations de chaque personne, sans appuyer le genre.

Une femme manager et un homme manager

Ne parlons pas de leadership féminin, mais juste de leadership ! 

L’égalité des chances ne se promeut pas, elle se fait par des actions concrètes sans étiquettes à mettre dessus. Il y a autant de style de leadership que d’être humain, alors ne le réduisons pas au genre féminin et masculin. 

L'avis de la rédaction : transcender les genres

Parler de "leadership féminin" comme d'une catégorie à part entière n'est pas seulement réducteur ; c'est également perpétuer les stéréotypes de genre qui n'ont plus leur place dans notre société. Le vrai leadership transcende les genres et se nourrit de diversité, d'empathie et d'innovation. Alors, plutôt que de nous limiter à des étiquettes, concentrons-nous sur l'épanouissement des compétences de chaque individu. Et si vous vous sentez bloqué(e) ou limité(e) par ces étiquettes, peut-être qu'une discussion avec un psychologue pourrait vous aider à déconstruire ces barrières et à redéfinir votre propre voie vers le leadership. Parce que comprendre et accepter qui nous sommes est le premier pas vers un leadership authentique et impactant. 

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
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Mais aussi : 

Sources : “Lean In” de Sheryl Sandberg // "Why Women Mean Business" de Vivah Wittenberg-Cox // "L'intelligence émotionnelle au travail" de Dainiel Goleman

Article proposé par Camille Lenglet

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