Se déconstruire, pourquoi et comment le faire ? Un processus essentiel

Mis à jour le par Camille Lenglet

Depuis quelques années, je crie sur tous les toits que je fais un travail de déconstruction. Mes acquis, ce que j’ai appris, à travers mon éducation et la société, j’ai eu envie de tout remettre en question, parce qu’il y a des choses que je trouvais intolérable. Je pense que c’est important si on veut être une meilleure personne, que ce soit pour les autres ou soi-même. Voyons plus en détail pourquoi et comment se déconstruire.

Se déconstruire, pourquoi et comment le faire ? Un processus essentiel

Pourquoi donc se déconstruire ?

Pensons à l’image de la maison qui se construit pierre par pierre 🏠. On fonctionne un peu comme ça, au fur et à mesure que l’on grandit et que l’on vieillit, on construit notre maison avec des pierres. Seulement, ces pierres sont des schémas sociaux et personnels que l'on intègre. Quel mal à cela me direz-vous ? Les schémas sociaux, surtout ceux qui contraignent à la norme, engendrent beaucoup de souffrance. Très peu de personnes peuvent rentrer dans le moule que la société, il est donc nécessaire de retirer les pierres, de remettre en question ces schémas sociaux. 

En fait, se déconstruire, c’est être woke. Alors oui, je sais, certains vont avoir les poils qui se hérissent 😅, mais enlever les pierres qui oppressent les catégories de personnes qui ne font pas partie de la norme, c'est urgent pour vivre dans un monde plus équitable et plus juste. On voit bien qu’il y a des groupes qui écrasent les autres : 

  • Les riches sur les pauvres, 
  • Les hétéros cisgenres sur les LGBTQIA+,
  • Les hommes sur les femmes, 
  • Les valides sur les personnes ayant un handicap,
  • Les jeunes sur les vieux, 
  • Les personnes blanches sur les personnes racisées, 
  • etc. 

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Un monde de privilèges

Le problème est que, plus on a de privilèges, moins on a envie de se déconstruire et de rendre le monde plus juste 😥. Sans même parler de richesse, les privilèges correspondent à ce qui est majoritairement validé par la norme.

📌

Par exemple, un homme blanc hétérosexuel n’aura clairement pas envie de remettre en question sa vision des choses, puisqu’il a plus de privilèges. Il aura plus de chance de réussir dans la vie qu’une femme racisée grosse et invalide.

Quand on a beaucoup de privilèges, c’est un peu le mode “facile” de la vie. Bien sûr, tout le monde peut rencontrer des difficultés, mais il y en a encore davantage lorsqu’on est issu d’une minorité. Se déconstruire est un moyen de définir ses valeurs importantes et de s'indigner de ce qui n'est pas juste. 

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Comment faire pour se déconstruire ?

Autant il est facile de comprendre le “pourquoi” (sauf si on a un peu trop de privilèges 😬…), autant le “comment” est très difficile à mettre en place. Déjà, il faut avoir la volonté de le faire, s’insurger de ce que l’on trouve problématique et pour cela, le plus souvent, il faut être au contact des minorités

💬

Par exemple, pour ma part, je subis de la grossophobie depuis des années. Via mon expérience de personne grosse, j’ai sensibilisé mon entourage à cette violence, ce qui a fait changer leur vision des choses. Mes proches ont arrêté de me faire des remarques sur mon poids, ainsi que sur celui des autres femmes (car oui, c'est toujours le poids des femmes qui est commenté, jamais celui des hommes).

C'est un exemple précis, mais lorsqu'on prend un peu de recul, on comprend que la pression exercée sur les femmes au sujet de leurs apparences physiques est liée au male gaze et à la masculinité toxique. Cela fait partie d'une des grandes catégories de sujets qu'il faut questionner. D'ailleurs, voici les principales questions à se poser pour se déconstruire. C'est une liste non exhaustive mais un bon début quand même :

👉 Déconstruire la couleur de peau

Le racisme est l’une des plus grosses violences que les minorités subissent. Pour la comprendre, il faut aller au contact de personnes qui le vivent et écouter leur témoignage. 

Il existe plusieurs podcasts sur le racisme, mais “kiffe ta race” de Rokhaya Diallo et Grace Ly est particulièrement intéressant pour décortiquer les sujets liés aux “races” (il est expliqué dans le podcast pourquoi ce mot est utilisé, puisqu’il n’existe que la “race humaine” et pas de sous-catégories). En écoutant la parole des personnes racisées, on apprend comment devenir un·e allié·e. 

👉 Déconstruire le genre et la sexualité

Chez Wengood, on milite pour que le genre et la sexualité soient déconstruits en remettant en question l’hétéronormativité et la binarité. Chacun·e devrait pouvoir aimer et faire l’amour avec qui il/elle veut. C’est d’autant plus vrai quand il s’agit de son identité et du genre avec lequel on est né. Là encore, il faut s’intéresser aux discours des personnes LGBTQUIA+ pour les comprendre et les aider. 

Je vous recommande d’écouter Intérieur Queer ou encore Le Grand Méchant Queer au niveau des podcasts et aussi de suivre des comptes militants comme ceux de Talmadesta ou encore Agressively_Trans

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👉 Déconstruire la masculinité

Injonction à la beauté, soumission, pression pour devenir mère… Il n’y a pas à dire, quand on est une femme, on subit beaucoup de pression et d'injonctions. Certes, les choses ont évolué depuis le temps de nos grands-mères, mais il reste encore beaucoup de gros progrès à faire pour qu’on se débarrasse totalement de la masculinité toxique. Pour avancer et comprendre l’oppression que les femmes connaissent, on peut lire Simone de Beauvoir ou plus récemment, Mona Chollet. 

Les hommes qui souhaitent déconstruire leur masculinité (pour en créer une plus saine pour tout le monde) peuvent aussi écouter le podcast “Les couilles sur la table” ou bien encore regarder les vidéos “Tartines de vie” de Ben Névert

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👉 Déconstruire la classe

À l’âge de la retraite, 25% des plus pauvres sont déjà morts (sondage de Libération). Voilà, le tableau est posé et cette phrase en dit bien plus que de refaire un cours d’histoire avec les écrits de Marx. C’est sans doute le premier à avoir déconstruit la classe bourgeoise et sa domination sur les plus pauvres. D’ailleurs, la vidéo de Nota Bene à propos de la plus grosse catastrophe minière est un aperçu de ce mépris de classe. 

C'est, sans doute, l'oppression la plus connue, puisque la majorité d'entre nous appartient à la classe moyenne, voire pauvre. En effet, quand on sait que seulement 2 153 personnes sont milliardaires et se partagent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes dans le monde (rapport Oxfam)... Bien évidemment, même si on est beaucoup à être concernés, cela n'empêche pas d'écouter des podcasts comme celui de France Culture sur le mépris de classe ou encore celui du Goût du M "Être bourgeois, c’est apprendre à ignorer les autres et être bien avec ça".

👉 Déconstruire le validisme

Il suffit de regarder les infrastructures du métro parisien pour les personnes à mobilité réduite pour comprendre l’étendue du problème 😅. Très peu de stations sont adaptées au fauteuil roulant, la plupart des ascenseurs sont en panne, bref, c'est un carnage. 

Bien sûr, ce n’est qu’une toute petite partie du problème que rencontrent les personnes en situation de handicap, mais clairement, ces dernières ne sont pas écoutées les pouvoirs publics. Il suffit de repenser à la loi rejetée à propos de déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH)... Cette dernière aurait pu mettre fin à une dépendance financière totale des personnes ayant un handicap, mais si vous voulez en savoir plus, je vous conseille mon article sur le validisme ou même encore celui sur la psychophobie (car oui, la souffrance psychique est aussi à prendre en compte !).

Une profonde remise en question

Je n’ai abordé que les grandes thématiques de la déconstruction, mais au final, c’est tout un ensemble qu’il faut questionner.

Toutes nos croyances, nos peurs, nos préjugés, que l’on stocke depuis des années, on doit les mettre de côté pour faire preuve d’ouverture d’esprit. Et puis, au-delà de se questionner sur les minorités, se déconstruire est un travail personnel profond, puisqu'on interroge nos valeurs et la personne que l’on est. Qu’est-ce qui est important pour nous ? Qu’est-ce qui est intolérable à nos yeux ? Quelles souffrances veut-on voir disparaître ?... S'interroger de cette manière, faire cette introspection, est aussi un moyen d’ouvrir les yeux sur notre propre vécu et de comprendre que, parfois, nos traumatismes s’inscrivent dans une oppression systémique. 

Se déconstruire est un nouveau départ, une version de soi améliorée, que ce soit pour soi ou les autres. C’est une façon de redevenir maître·sse de ses pensées, de voir d’autres réalités que la nôtre et aussi une meilleure façon de se connaître.

L'avis de la rédaction : un processus difficile dont on sort grandi 

Se déconstruire est un processus essentiel pour s'améliorer et avancer sur le chemin du développement personnel. C'est un processus qui peut être douloureux, inconfortable mais il est aussi incroyablement libérateur et enrichissant. C'est un voyage fascinant qui nécessite beaucoup de courage et d'engagement mais qui vous apportera un bien-être et un alignement avec vous-même très appréciable. N'hésitez pas à contacter un psychologue afin d'être accompagné dans cette exploration de vos croyances, vos expériences passées et votre éducation.

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Article proposé par Camille Lenglet

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