À l’époque, les relations entre l’enfant et son environnement étaient encore trop peu prises en compte. Ce qui était central, c’était plutôt les pulsions avec Freud. Néanmoins, Bowlby réfute ce dernier et commence à parler d’"attachement” dans ses écrits. Il va démontrer que les bébés ont des prédispositions à s’attacher, et combien le lien d’attachement est déterminant pour combler les besoins primaires de l’enfant.
👋 Vous ne savez pas ce que sont les besoins primaires ? Vous pouvez consulter notre article sur la théorie de la Pyramide de Maslow pour en apprendre un peu plus sur l’échelle des besoins.
Comment se met en place l’attachement selon la théorie ?
Des études complémentaires sont venues renforcer celles de Bowlby en 1978, notamment celle de Ainsworth, Blehar, Waters et Wall sur les étapes de l’attachement 🍼 :
- De 0 à 3 mois, phase de pré-attachement : le bébé va activer des comportements d’attachement via les pleurs, mais il n’y a pas encore de figure principale.
- De 3 à 6 mois, phase d’émergence : les comportements vont se diversifier et le bébé va avoir une personne en particulier comme figure.
- De 6 mois à 2 ans : l’enfant a une figure de référence, il en a besoin dès qu’il ne se sent pas bien.
- À partir de 2 ans : des attachements multiples se mettent en place, car l’enfant a eu ses besoins de sécurité comblés par la figure principale.
Pour savoir comment l’attachement s’est fait chez l’enfant, on peut déceler deux comportements. L’enfant va rechercher sa figure principale (le “caregiver”) pour se sentir en sécurité et il va protester en cas de séparation. Généralement, l’attachement se traduit par des pleurs, des comportements d’agrippement, des cris, des sourires, etc. En gros, tout signal qu’il peut émettre pour montrer qu’il lui faut de sa figure d’attachement pour réguler ses besoins et ses émotions.
🤔 Est-ce toujours la mère qui est la figure d’attachement principale ? Dans la théorie, il n’y a qu'une figure d’attachement principale. C’est généralement la mère, car ce sont les femmes qui ont la charge mentale de l’enfant dans notre société. Mais cela n’empêche pas d’avoir d’autres figures d’attachements fortes et subsidiaires. |
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Pourquoi a-t-on besoin d’attachement ?
Avec ces études complémentaires à la théorie, on comprend bien que l’on a besoin au moins une figure de référence pendant l’enfance. Elle est cruciale, car on peut ainsi se développer de manière équilibrée selon Bowlby. En effet, un enfant est incapable de gérer ses émotions seul ou de survivre s’il n’a pas une personne qui s’occupe de lui. Il a aussi besoin d’une relation chaleureuse, constante et prévisible pour s’épanouir.
Surtout, avoir une figure d’attachement nous empêche de développer des peurs. Eh oui, s’il y a eu le moindre déséquilibre pendant la petite enfance, on peut développer une peur de l’abandon par exemple 🤕.
📌 Mon témoignage J’ai toujours eu peur que l’on m’abandonne, d’aussi loin que je m’en souvienne. Cela a forcément impacté mes relations amicales et amoureuses, j’ai longtemps eu un attachement insecure et c’est à travers la thérapie que j’ai identifié l’une des raisons de ce comportement. Mes parents ont dû s’absenter pendant plusieurs mois lorsque j’étais bébé, j’avais environ 1 an quand ils sont partis en voyage humanitaire. Ce sont mes grands-parents qui m’ont gardé à cette époque et même si j’étais en sécurité, le fait de ne plus voir mes parents pendant cette étape de mon développement a eu un fort impact sur ma personnalité. Aujourd’hui, je ne qualifie pas cela de traumatisme, mais il est indéniable que c’est l’une des raisons de ma peur de l’abandon, de mon manque de confiance et de mes auto-sabotage amoureux. Bien sûr, ce n’est pas la seule piste que j’ai explorée via la thérapie, mais elle en fait partie. |
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Une théorie toujours vérifiée ?
Cette théorie mise en avant par le psychiatre reste à ce jour assez centrale dans les thérapies. Elle est une approche dominante dans la création du lien affectif chez l’enfant et elle a permis bien d’autres recherches à ce sujet. Néanmoins, il y a tout de même eu des critiques ultérieures, notamment par rapport au fait qu’elle ne balaie pas tous les aspects des relations sociales. En effet, ces dernières sont complexes et la théorie de l’attachement a ses limites et ne peut pas expliquer tous nos comportements sociaux d’adulte 🤔. En reprenant mon exemple, même si j’ai creusé cet aspect avec mon suivi psychologique, je sais que ce n’est pas la seule raison pour laquelle je suis comme je suis. Il y a tellement de choses à prendre en compte qu’il est difficile d’affirmer que c’est l’unique cause pour mon cas.
Il faut donc prendre du recul pour creuser toutes les pistes. La théorie de l’attachement est une notion à prendre en considération, d’autant plus lorsqu’on est parents, mais ce n’est pas le seul facteur déterminant. Si vous avez des peurs ou un manque de confiance et que vous avez besoin de comprendre d’où ils viennent, n’hésitez pas à consulter.
L'avis de la rédaction : une piste intéressante La théorie de l'attachement est intéressante et permet d'ouvrir toute une réflexion sur son enfance et les expériences vécues. Si vous sentez que quelque chose ne va pas, qu'il y a une piste à creuser de ce côté-là, n'hésitez pas à contacter un psychologue afin de faire le point ensemble et mettre en place de nouvelles habitudes et façons de penser pour être plus heureuse. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
Mais aussi :
Sources : Livre "Attachement et perte volume 1 & 2" de John Bolwby // Origines et concepts de la théorie de l’attachement de Romain Dugravier, Anne-Sophie Barbey-Mintz Dans Enfances & Psy 2015/2 (N° 66)