Qu'est-ce que la peur de l'abandon ?
La peur de l'abandon fait partie des blessures émotionnelles définies par la psychologue Lise Bourbeau. Il y en a 5 en tout :
Cette dernière, comme les autres, prend place dans l'enfance. Pendant cette période, il est très difficile de gérer émotionnellement un événement difficile. En effet, quand on est enfant, on est immature émotionnellement, donc on ne peut pas limiter l'impact d'un moment douloureux 😥.
Cela peut être un événement marquant, comme un parent qui décède ou qui quitte le foyer, tout comme cela peut être un acte plus anodin. Il ne faut pas chercher à donner un degré de gravité à un événement, mais simplement à comprendre que cet événement nous a heurtés et qui a
provoqué la blessure émotionnelle.
L’abandonnisme est donc un état psychologique de sentiment d’insécurité permanente, la personne en souffrant est en constante demande d’affection pour combler ce manque.
Comment savoir si on souffre de névrose abandonnique ?
Dans les années 50, un chercheur en psychologie, Jonh Bowlby, a mis en avant la théorie de l'attachement. Elle est extrêmement révélatrice sur la relation parent-enfant et sur l'impact que cela peut avoir dans notre vie d'adulte. D'ailleurs, le meilleur moyen de déceler une peur de l'abandon, c'est la relation amoureuse. En effet, une personne qui a une peur de l'abandon ancrée en elle, se mettra dans des relations toxiques et aura un style d'attachement déséquilibré 🤕 :
👉 Le style d'attachement préoccupé
Pour ne pas perdre les autres, on donne beaucoup. Beaucoup trop. On fait passer les autres avant nos propres besoins. Impossible de dire non ou de poser des limites, tellement on a peur de les blesser et qu'ils nous fuient. Cela cache, bien sûr, un besoin intarissable d'être aimé et une grande dépendance affective. On déteste la solitude et on fait tout pour avoir de l'attention et de l'affection. Les amis, les amours, ce n'est pas un plus, c'est une nécessité pour se sentir à peu près bien.
👉 Le style d'attachement détaché
À l’inverse, lorsqu'on a un style d'attachement détaché, on va se montrer distant pour se protéger. Impossible de s'engager dans une relation sérieuse, on préfère abandonner plutôt qu'être abandonné. Il y a un gros autosabotage, on fuit le bonheur parce que l'on aura l'impression qu'il nous fera du mal. Il peut y avoir d'autres symptômes, comme le fait d'avoir des conduites à risques (alcool ou drogues), ainsi d'une dépression.
Comment sortir de la peur de l'abandon ?
Comme l'explique l'auteur, Daniel Dufour :
"Cette souffrance a deux versants. D’un côté, le sentiment de ne pas correspondre à ce que notre partenaire attend, de l’autre, la certitude que la rupture est inéluctable. Et celle-ci, lorsqu’elle se produit, apparaît comme une nouvelle preuve que nous ne sommes pas aimables."
Il est donc essentiel de sortir de ce schéma de pensée pour avoir des relations plus saines. Même au-delà de ça, guérir est un moyen d'être plus apaisé·e à tous niveaux et d'avancer véritablement. Voici donc 4 conseils à prendre en compte pour se débarrasser de la peur de l'abandon :
1. Comprendre ce qui est à l'origine de cette peur
Comme dit en début d'article, la peur de l'abandon peut prendre forme suite à un deuil, une séparation ou encore un acte plus anodin. Il faut donc faire un gros travail sur ses souvenirs pour essayer de mettre le doigt sur quelque chose qui nous a marqué pendant notre enfance.
👉 La thérapie EMDR est le plus adaptée pour comprendre ce qui est à l'origine d'une peur, puisqu'il s'agit de faire remonter à la surface de nos souvenirs, un événement traumatisant.
2. Se fixer des actes de progression
Au-delà de comprendre, il faut aussi aller vers le changement. Ainsi, on se libère de comportements que l'on ne tolère plus, que l'on soit dans un style d'attachement préoccupé ou détaché. Cela passe par l'exercice de la confiance, notamment dans notre partenaire. C'est un véritable exercice de lâcher-prise et cela peut mettre du temps à s'apprendre. C'est pourquoi, il faut y aller étape par étape et se fixer des petits actes de progression.
👉 Par exemple, si on a tendance à faire preuve de jalousie en couple, il faut respecter le fait que notre partenaire puisse voir d'autres personnes (dans un cadre amical) sans que cela nous ronge de l'intérieur !
3. Apprendre à s'aimer
Donner sa confiance à l'autre ne peut pas se faire tant que l'on n'a pas confiance en nous. C'est long travail et il n'est pas possible de donner tous les conseils détaillés pour faire cela (enfin, vous pouvez toujours consulter nos articles sur la confiance en soi).
Mais c'est crucial, car si on fuit les autres ou au contraire, si on en a vitalement besoin, c'est que l'on ne se trouve pas assez bien. Donc, on apprend à s'aimer pour progresser véritablement !
4. Prendre du recul
Dernier point essentiel, il est nécessaire de prendre du recul par rapport à nos émotions négatives. Cela permet de dédramatiser certaines situations, certaines disputes ou certaines relations. Il est difficile de le faire quand on a une émotion particulièrement forte comme la colère, mais c'est quelque chose qui est nécessaire pour devenir une meilleure personne, que ce soit pour soi ou pour les autres !
Les conseils de Jean Doridot sur le sentiment d'abandon
Pour aller plus loin et en apprendre plus sur la peur de l'abandon, nous vous invitons à écouter les conseils de Jean Doridot, psychologue, pour gérer le sentiment d'abandon. Vous pouvez le retrouver sous forme de podcast ou de vidéo :
🎙️ Le podcast :