Non, je ne veux pas de deuxième enfant, laissez-moi tranquille !

Mis à jour le par Lauriane Romami

Souvent, quand on me demande pourquoi je n'ai pas envie d'en faire un deuxième, j'ai plutôt envie de répondre : "mais pourquoi en faire un deuxième ?". C'est mal vu ? Eh bien tant pis ! Même si on adore nos enfants, en élever un, c'est déjà un travail rude et à temps plein qui demande beaucoup d'énergie, qui demande de faire une croix sur sa liberté, sur son sommeil et qui donne beaucoup d'angoisses. Alors fichez-moi la paix si je ne veux pas de deuxième enfant !

Non, je ne veux pas de deuxième enfant, laissez-moi tranquille !

Et pourquoi je devrais vouloir un deuxième enfant ?

C'est souvent quand notre enfant approche de ses 3 ans que la question revient de plus en plus 😫. Comme si c'était l'écart d'âge idéal, comme s'il y AVAIT un écart d'âge idéal. Face à un refus catégorique ou à une absence de réponse, le même argument : l'enfant, sans petit frère ou petite sœur, va se transformer en un petit être égoïste, capricieux, égocentrique. 

Cependant, il faut que les gens gardent en tête que c’est un choix intime, influencé par le parcours de vie et l’expérience de chacun et chacune. Certains couples ont pu avoir un parcours chaotique pour avoir un enfant. Il y a des femmes qui connaissent plusieurs fausses couches et doivent endurer ça dans le silence… Et certes, la PMA pour toutes a été votée, mais cela reste compliqué d’y avoir accès. Puis il y a aussi des raisons écologiques désormais. Je comprends les parents qui ont peur de faire un enfant supplémentaire à cause de l’éco-anxiété ambiante 😥.

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Les limites du planning... et du budget

En plus, on aurait beau avoir deux enfants, la journée durerait toujours 24h, et notre salaire resterait le même. Comment donc réussir à jouer au bateau pirate avec l'un tout en donnant le bain à l'autre, tout ça en tenant, hypothétiquement, de se garder un peu de temps pour soi, aux alentours de 22h ? Hum, pour les pros de l'organisation peut-être, pour ceux qui ont déjà du mal à gérer un planning avec un enfant, les choses ne risquent pas de s'arranger.

Et que dire du budget ? Si on peut recycler les vêtements et le matériel de puériculture, reste tout de même un budget couches et surtout un budget garde très conséquent, sans parler du délicat choix de nounou à (re)faire. Difficile d'avoir le beurre et l'argent du beurre : vouloir plusieurs enfants et leur apporter tout le confort nécessaire. Parfois, l'amour ne fait pas tout !

On ne fait pas un deuxième enfant pour son premier 

Bref, il y a tout un tas de raisons qui font qu'on a le droit de ne pas vouloir un deuxième enfant 😑. Mais il y en a encore qui nous disent "mais il sera malheureux tout seul". Ah ? Donc je dois faire un deuxième enfant pour que le premier ne s'ennuie pas ? On marche sur la tête 😳 ! En plus, c'est une belle idéalisation de la fratrie. Que dire de ceux qui, à l'âge adulte, continuent d'entretenir une jalousie tenace à l'égard de leur sœur ou frère ? 

Le chercheur de l'Institut national d'études démographiques (INED) dit quelque chose de très intéressant à propos de l'enfant unique : 

💬

“Ce qui est mis en avant en France, c'est l'étiquette que l'on plaque sur la psychologie des enfants, jamais le point de vue des parents. L'idée est qu'il faut deux enfants pour résister aux deux parents. Une fratrie permettrait aux enfants d'être sociables et de s'éduquer entre eux, tandis que les enfants uniques seraient problématiques. Mais en matière d'observation objective, il n'y a aucune différence notable entre les enfants de familles qui comptent un ou deux enfants”. 

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L'enfant unique est un choix mal accepté

En France particulièrement, on n’aime pas trop les familles avec un unique enfant. Cela est très mal perçu à cause du contexte historique et religieux. Après la guerre de 1870 et de la Première Guerre Mondiale, il fallait repeupler le pays. Un couple qui ne voulait pas avoir beaucoup d’enfants était vivement critiqué. Sans compter qu’à l’époque, il n’y avait pas le contrôle des naissances. Les parents d’enfant unique étaient donc suspectés d’avoir des pratiques sexuelles inhabituelles… 

⛪ Et pour couronner le tout, il ne faut pas oublier l’aspect religieux ! Le sociologue, François de Singly, explique que, les catholiques défendaient la famille nombreuse comme famille avec de l’ouverture d’esprit et généreuse, alors qu’une petite famille se replie sur elle-même et est égoïste 🙄. 

Des idées reçues très ancrées en France

Nos voisins européens, dont certains partagent la même histoire que nous, ont-ils autant de mal avec l’enfant unique ? Pas du tout ! Les familles avec un seul enfant sont plutôt bien perçues, même en Italie, alors que le pays est plus religieux 😬. C’est ce qu’a constaté la maîtresse de conférence à l’Université de la Sorbonne, Anne Salles, dans ses recherches. Dans les autres pays européens, le choix de l’enfant unique est même assumé, et ce, peu importe la situation familiale : avec des parents très qualifiés ou peu qualifiés, mariés ou non, de tous niveaux de salaire… Il n’y a que dans notre pays que cela reste mal accepté, en raison des idées reçues 😪. 

📌

Une enquête de l’INED de 2013 sur l’enfant unique a d’ailleurs mis en avant que ces clichés étaient encore bien ancrés. Pour 76,1% des personnes interrogées, avoir un seul enfant, sans fratrie, ne serait pas bon pour lui 😒 !

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L’importance d’arrêter ces remarques intrusives

Certes, tout ne le monde n’a pas pour objectif de blesser en faisant ces réflexions, mais à force de les entendre, cela devient véritablement vexant 😕. De toute manière, toutes les phrases en rapport avec la parentalité sont très indélicates, comme celle qui nous demande si on veut un enfant ou non

Les clichés stigmatisent alors qu’on ne sait pas ce que traverse le couple. Avoir un enfant n’est pas facile pour tout le monde, même pour les couples hétérosexuels qui peuvent avoir une infertilité. Une naissance peut relever du miracle aux yeux des parents. Ces discussions peuvent donc être, au choix, blessantes ou énervantes 🙃. Si on décide d'en parler (nous, les parents), c'est OK, mais pitié, il faut mettre de côté son jugement et ses idées reçues... 

Les femmes encore plus mal jugées

Il y a un dernier constat à faire dans ce choix de l’enfant unique. Les mères seront toujours bien plus critiquées que les pères. Dès qu’on sort d’une maternité classique, on nous fait des reproches 😓 ! Malheureusement, ces critiques ne sont que le reflet d’une société patriarcale où le comportement d’une femme sera toujours critiqué, en particulier lorsqu’elle décide de faire ce qu’elle veut avec son utérus… Que l’on décide de faire un bébé seule ou de se ligaturer les trompes, nous n’aurons aucun répit. C’est comme si on ne pouvait exister qu’à travers le rôle de mère ou de conjointe.

Évidemment, ce genre de pensées et de comportements ne se déconstruisent pas en un jour, mais il ne faut pas hésiter à s’affirmer face à des personnes qui nous font des remarques. Si on fait le choix d'avoir un enfant unique, cette décision nous appartient et personne n'a rien à redire

L'avis de la rédaction : Un choix complexe

La parentalité n'est jamais un long fleuve tranquille. Les difficultés sont nombreuses, alors si en plus, on critique nos choix et notre façon de faire, ça peut nous mettre à terre. Surtout que, pour certaines personnes, le choix d'avoir un deuxième enfant est complexe et suscite beaucoup d'hésitations. Si vous avez l'impression que vous en êtes là et que vous êtes étouffés par les autres, n'hésitez pas à consulter un psychologue. Lui seul pourra vous aider à trouver la bonne réponse et à faire un choix éclairé ! 

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Sources : slate.fr / parents.fr / lamaisondesmaternelles.fr

Article proposé par
Lauriane Romami

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Merci beaucoup pour votre article !!! J‘ai une fille qui aura un an en octobre et je n‘en peux plus des commentaires du style: „Quand elle aura un petit frère ou une petite sœur…“, „il lui faut absolument un compagnon de jeu, tu verras ils seront occupés ensemble et tu seras moins sollicitée !“, „elle est tellement adorable! Il faut absolument que tu fasses d‘autres enfants“…. Je n‘en ai ni l’envie ni la force. Je veux travailler, j’ai besoin de temps pour moi, je suis aussi une femme, une compagne, une amie, une collègue et pas seulement une mère. Il ne s’agit pas de regret maternel, mais juste d‘un non désir de remettre le couvert… Je n‘ai pas apprécié mon congés maternité, je me suis sentie seule, incomprise. On est sensé être super heureuse quand on devient maman parce que la maternité est la plus belle chose qui existe….mais on ne naît pas mère, on le devient et « l’instinct maternelle » n’existe pas d’après moi. Aujourd’hui ma fille est à la crèche et je suis très heureuse d’aller la chercher en fin de journée mais je suis aussi heureuse de l‘y déposer parce que j’aime mon travail. Plus le temps passe, plus j’apprécie le temps que je passe avec elle et je ne regrette pas une seconde la période « nourrisson » donc OUI j’aime ma fille infiniment mais NON, elle n’aura pas de petit frère ou de petite sœur.

Marion, il y a 2 ans

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