6 erreurs à éviter pour ne pas transformer votre enfant en tyran

Mis à jour le par Lauriane Amorim

On vérifie 136 fois par nuit que notre petit bébé dort bien la nuit et d'un coup ce mignon petit être gazouillant devient un être sur pattes, hurlant et exigeant mille et une choses. D'un coup une angoisse nous saisit : et si notre enfant devenait un véritable petit con, futur nombriliste sans compassion ? Et si c'était à cause de nous ? Rassurez-vous, ça ne sera pas le cas. Du moins, si vous ne commettez pas l'une de ces 6 erreurs...

6 erreurs à éviter pour ne pas transformer votre enfant en tyran

1. Cacher vos émotions

Comment un enfant fait pour comprendre si ce qu'il fait est bien ou mal, si en face la réaction est neutre ou pire encore, contradictoire 🤔. Les enfants doivent pouvoir lire les expressions sur votre visage, vos réactions et comprendre les signaux. 


😠

Si je fronce les sourcils et pointe l'index quand mon enfant me tape, peu à peu, il comprend que je suis énervée et que je vais me fâcher. Son action entraîne ma réaction. Cette réaction participe à l'expérience acquise par l'enfant.


Il en va de même avec l'empathie et la compassion. Ne pas s'enquérir du bien-être d'un enfant qui tombe, n'est pas une réaction normale qui va permettre à un enfant de développer sa compassion et d'aider en retour une personne qui tombe.

👉 Comment faire ? Agir naturellement pour permettre à l'enfant de comprendre le lien entre action et réaction. Ne pas cacher sa colère, sa tristesse, sa peur ou sa joie, afin de lui permettre de comprendre quand il dépasse les bornes, quand il se met en danger ou quand il fait quelque chose de bien. 

En tant que parent, on n'hésite donc pas à exprimer ses émotions, mais aussi à bien les gérer. Il ne faut pas se laisser dépasser et transmettre à son enfant des émotions qui ne sont pas les sienne.

Exprimer ses émotions

On doit gérer nos émotions et les exprimer simplement pour que l'enfant fasse le lien entre son action et notre réaction !

2. Ne jamais décevoir

Pour affronter la vie dans tous ses aspects, il faut apprendre à faire preuve de résilience. C'est difficile parce que la résilience est développée au fur et à mesure de notre existence et même au fil de nos erreurs, de nos ratages et de nos échecs. La résilience vient de notre capacité à dépasser la frustration et à surmonter les difficultés émotionnelles

En tant que parent, il est tentant de vouloir protéger son enfant de l'échec et de la déception. C'est toujours ce que j'ai moi-même cherché à faire. Mais visiblement, ce n'est pas le meilleur des chemins :

💬

Un jour, j'ai acheté un ballon à l'hélium à mon fils, son tout premier. Il était ravi et même plus que ça. L'histoire n'aura duré qu'une heure. En entrant dans la voiture, le ballon s'est échappé et s'est envolé très vite vers le ciel. Mon fils était dévasté, il me criait de rattraper ce foutu ballon. La tentation a été immense de profiter de sa sieste pour faire revenir, comme par magie 🧚‍♀️, le ballon pour effacer le chagrin de mon fils.

Des histoires comme celle du ballon, tous les parents en ont, mais nous devons tous apprendre à supporter le chagrin de nos enfants. S'ils pensent qu'ils peuvent tout avoir, que rien n'est jamais perdu, ils n'apprennent rien de la déception et ils ont une intolérance à la frustration, qui fait pourtant partie intégrante de la vie 🤷‍♀️. 

👉 Plutôt que de courir acheter un nouveau ballon, la meilleure solution, c'est la consolation. Accompagner les enfants dans leur tristesse, leur expliquer la situation et ne pas chercher à annuler leur déception, car c'est le seul moyen pour leur cerveau de comprendre la frustration est de la surmonter 💪.

3. Ne pas véritablement réconforter

Cette troisième erreur découle de la première. Le cerveau acquiert sa capacité de résilience par le réconfort. Le véritable réconfort et non pas par une satisfaction ❗ La satisfaction fait plaisir, mais ne permet pas de surmonter les événements de la vie.

Pour faire passer une douleur, on permet donc à l'enfant de la surmonter en expliquant et en réconfortant et non pas en offrant un cadeau, par exemple. Évidemment, ça peut arriver, mais faire un cadeau pour essayer de consoler son enfant parce que son copain déménage ne va pas lui apporter un véritable réconfort. 

Le cadeau va seulement camoufler le problème et apprendre au cerveau qu'il n'est pas utile de surmonter sa tristesse. On peut le faire, mais on devrait aussi expliquer la situation à son enfant et lui offrir notre épaule pour qu'il pleure 😢.

surmonter la tristesse

Réconforter, supporter le chagrin et donc renforcer la capacité à endurer les situations compliquées.

4. Laisser l'enfant dépasser nos limites

Il faut de temps en temps apprendre à dire non et surtout stop. Encore une fois, le cerveau de nos bambins doit comprendre que tous ses besoins ne peuvent pas être satisfaits afin de leur permettre de maîtriser leurs envies et leurs pulsions.

Je crois que comme beaucoup d'autres enfants, mon fils n'aime pas aller se coucher le soir. C'est un moment qui peut durer des heures et durant lequel je dois lire et relire des histoires à plusieurs reprises, m'allonger à côté de lui, chanter des chansons, etc. Et voilà comment je me retrouve privée de soirée, harassée et avec encore un tas de choses à faire, sans pourtant savoir ce qui tient mon fils éveillé. Sauf que si je ne respecte pas mes propres limites, comment mon fils peut-il apprendre à les respecter ? Mes limites, mais aussi celles des autres ✋.

Pour fixer ses limites, nul besoin d'y aller à coups de pioche 😳. Pour reprendre ma situation, l'idée, ce n'est bien sûr pas de blesser mon enfant en l'envoyant balader au bout de la deuxième histoire, mais de lui faire comprendre gentiment je suis au bout du rouleau : "J'ai bien compris que tu voudrais une autre histoire, mais ce soir ce n'est pas possible parce que je suis très fatiguée et que j'ai besoin de me reposer. On la liera demain, mais ce soir c'est impossible, on s'arrête là." 

👉 Voilà comment favoriser une attitude empathique et respectueuse de l'autre, sans agressivité, parce qu'une communication non violente permet d'éviter des comportements provocateurs. On fixe nos limites en douceur.

5. Être imprévisible

Les gens et plus particulièrement les enfants, ont besoin de structures pour se sentir en sécurité. Si nous passons trop de temps sans pouvoir prévoir ce qu'il va advenir ensuite, nous angoissons. La chose s'applique évidemment aux enfants et dans une mesure plus importante. On remarque d'ailleurs souvent que nos petits ont tendance à bien mieux se comporter quand ils savent à quoi s'en tenir, quand ils savent où ils mettent les pieds 🧐. 

Les enfants ont besoin d'adultes dont les comportements sont prévisibles. Ainsi, leurs besoins primaires sont comblés, ils se sentent orientés, en sécurité, et ils peuvent aussi adapter leur comportement. En effet, sans un comportement prévisible de la part de leurs parents, les enfants peinent à avoir des points de repère, à comprendre ce qui est correct en société ou non. Si quand un enfant frappe on agit soit en le grondant, soit en riant, soit en l'ignorant, comment peut-il apprendre les règles du vivre-ensemble 🤕 ?

👉 Évidemment qu'on a le droit de changer d'humeur sans être un mauvais parent qui va faire de son enfant un tyran ! L'important, c'est que la majeure partie du temps, votre enfant doit comprendre votre réaction et ce qui a mené à cette réaction. Pour être prévisible pour nos enfants, le plus simple, c'est encore qu'ils apprennent à nous connaître. Pour ce faire, il suffit de se montrer naturelles et honnêtes avec eux

👋 Cet article pourrait vous aider : Pourquoi l'imprévu m'angoisse autant ?

6. Ne pas écouter les "non" de nos enfants

La notion de consentement est de plus en plus présente et on ne va pas s'en plaindre ! Cependant, on oublie souvent d'appliquer le consentement dans notre éducation.  Les enfants apprennent par l'expérience, si l'on souhaite qu'ils comprennent ce qu'est le consentement on doit leur apprendre à dire non

💬

En ce moment, je passe des journées entières à dire "non" à mon fils. Parfois il m'écoute et parfois pas du tout. Et moi ? Est-ce que j'écoute quand il me dit non ? Aïe, la réponse est... non, pas toujours en tout cas. Il ne veut pas se laver les mains et je lui fourre les mains sous le robinet. Il ne veut pas s'habiller et je le maintiens fermement pour tenter de lui enfiler un t-shirt. Que comprend mon fils ? Sans doute que même s'il dit non, c'est le plus fort qui décide. Est-ce que j'ai envie qu'il ait ce type de comportement plus tard avec les autres ? Avec les femmes ? Évidemment pas 😨. 

Et d'un autre côté, comment pourra-t-il apprendre à se respecter, à connaître ses limites si moi, sa mère, je les ignore ? Si j'utilise la force physique pour dépasser ses limites, même en pensant le faire pour son bien ? La question est vertigineuse, je l'avoue et elle m'a longtemps trotté dans la tête, au point qu'aujourd'hui encore je me bagarre avec elle.

Tentons de nous souvenir qu'un non est un non, même dans la bouche d'un enfant. Bien sûr, en tant que parents, nous devons nous assurer qu'ils soient en sécurité et qu'ils respectent des lois sociales, morales, etc. mais nous devons faire usage de notre pouvoir à bon escient. Alors peut-être que pour avoir ignoré un non de son enfant, on peut en accepter plusieurs autres.

 Bon, je vous rassure, ça ne fonctionne pas bien à chaque fois. Passer outre le refus de ses enfants, c'est parfois la seule solution à laquelle on pense. La vérité c'est que bien souvent nous ignorons les limites posées par nos enfants par paresse, par honte, par manque de temps ou d'imagination.

respecter les limites

Face à un "non" essayons de faire preuve de créativité et prenons le temps. Ensuite à nous voir si l'on doit passer outre le refus de l'enfant ou accepter ses limites…


Ce qu'il faut surtout garder en tête c'est que des erreurs, on en fait des tas et c'est normal, car le parent parfait n'existe pas 🙃. On continuera de faire des erreurs, malgré notre bonne volonté. Cependant, une chose est sûre, c'est que si on s'inquiète à l'idée que nos enfants deviennent des tyrans, c'est qu'on est capable de se remettre en question pour éviter ça 😌. Alors on est déjà certainement de bons parents. Soyons aussi bienveillants envers nous-même que nous cherchons à l'être avec nos enfants !

L'avis de la rédaction : quelle aventure !

Être parents, c'est une sacrée aventure mais quel stress également ! Peur de mal faire, de ne pas être à la hauteur, de ne pas en faire des adultes bien dans leurs têtes etc. Retenez que comme le dit Lauriane, des erreurs, on en fait des tas et c'est ce qui nous permet d'apprendre. Si vous rencontrez des difficultés dans votre rôle de parent, que vous sentez perdue, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un psychologue afin d'être au clair avec vous-même, votre propre enfance et votre rapport à vos parents.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! 

#BornToBeMe

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Source : "Gewünschtestes Wunschkind" de Katja Seide

Article proposé par Lauriane Amorim

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