Comment être un parent positif ? Grâce à Isabelle Filliozat et la parentalité positive

Mis à jour le par Lauriane Romami

L'éducation bienveillante, positive, en principe j'adore et je suis pour à 100%. En pratique... c'est moins ça. Je suis toujours pour, mais le passage à l'acte est pour le moins brouillon. Cris, câlins, NON, recâlins, recris, baissages de bras, NON, tentative d'explications, etc., etc. Jusqu'à la culpabilité et l'incompréhension face à un enfant qui ne réagit pas comme dans les livres. Adieu donc les bons rapports ! À moins qu'Isabelle Filliozat nous aide à devenir des parents positifs ?...

Comment être un parent positif ? Grâce à Isabelle Filliozat et la parentalité positive

La parentalité positive, c'est quoi ?

J'ai grandi avec l'idée que je devais obéir à mes parents au doigt et à l'œil. Je prenais des claques, je craignais mes parents et si je n'en suis pas morte, j'étais une enfant réservée, menteuse et inquiète qui a gardé ancré en elle la peur du conflit et un manque de confiance en elle. C'est sans doute ce qui m'a poussé à m'intéresser à l'éducation positive et bienveillante quand je suis tombée enceinte. Il faut dire aussi que le concept est particulièrement mis sur le devant de la scène depuis quelques années.

Si je devais résumer en une phrase ce qu'est, pour moi, la parentalité positive, je dirais que le parent ne doit plus être celui qui fait plier, mais celui qui guide. Autrement dit, moins d'autorité, plus de communication. Là où la sanction, la punition était systématique, l'idée en étant un parent bienveillant c'est d'écouter et de respecter les besoins de l'enfant. De prendre en compte ses émotions afin de l'aider à les exprimer et par ce biais, de parvenir à lui donner confiance en lui.

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Une mère et son fils

Le but ultime de la parentalité positive c'est de donner confiance en soi et en les autres, notamment aux adultes. Je souhaite plus que tout que mon enfant se sente assez à l'aise et respecté pour qu'il ose parler de ce qu'il veut, en toute confiance.🥰

Être parent, c'est aussi savoir demander de l'aide 👏

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Le défi de la parentalité positive

Sauf qu'évidemment ce n'est pas simple. Je ne suis pas parfaite, personne n'est un parent parfait et nos idéaux se fracassent vite sur le mur des colères enfantines, de la désobéissance et autres caprices en tout genre ("comment ça, tu ne veux pas boire dans le verre jaune ???"😬). Être positive tout le temps, envers et contre tout, face à n'importe quelle situation c'est impossible. Ne tentez même pas de reproduire ça chez vous, vous allez sombrer dans l'enfer de la culpabilité, de la démoralisation et peut-être même dans le burn-out parental

👉 Par contre, ce que vous pouvez faire, c'est compter sur les clés de la parentalité positive prônée par Isabelle Filliozat. C'est un bon moyen d'avoir un regard différent sur son enfant, de mieux comprendre ce qui l'anime et donc d'adapter nos comportements en conséquence, parce que lui et nous, nous n'avons pas le même cerveau. C'est bien là tout le problème !

🧐
Isabelle Filliozat est une psychothérapeute, spécialiste des émotions, autrice et conférencière. Elle a écrit de nombreux livres qui permettent de mieux comprendre ses enfants et qui aident les parents à atteindre la parentalité positive. Elle est notamment l'autrice de Au coeur des émotions de l'enfant ou encore Il n'y a pas de parent parfait.

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La parentalité positive en 3 concepts

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"Un nouveau paradigme, une nouvelle vision de l'enfant. On sort d'une vision pessimiste et négative de l'enfant. C'est proposer aux parents des outils concrets qui vont leur permettre de s'épanouir". 

1. Affronter les colères et rester zen

Isabelle Filliozat propose de ne pas chercher à fuir les colères, mais bien au contraire de les affronter et mieux encore de les entendre. Qu'il s'agisse de notre enfant ou même des personnes qui nous entourent, une colère qui n'est pas entendue ne passe pas pour autant, elle peut même se renforcer. Pire encore, le sentiment de ne pas être entendu peut abîmer une relation. Il faut donc répondre à cette colère et commencer par en comprendre la cause profonde.

😤 Est-ce une colère de décharge ? Une colère de frustration ? Isabelle Filliozat prend 3 exemples :

La colère de décharge :
Typiquement, l'enfant qui se roule par terre parce qu'on refuse qu'il prenne un paquet de bonbons dans un supermarché.
À faire :
Essayer de calmer son enfant en le prenant dans ses bras et rediriger son attention en lui proposant une mission à accomplir (tiens et si tu allais choisir la plus belle des baguettes de pain ?). Ainsi, l'enfant se sent fier et peut reprendre le contrôle.

La colère de frustration :
Elle intervient lorsque l'enfant veut faire quelque chose tout seul mais qu'on l'en empêche. C'est le genre de colère qui peut arriver quand on demande, par exemple, à son enfant de venir mettre ses chaussures. L'enfant à besoin d'évoluer, de grandir et en lui mettant ses chaussures on peut le priver de ce besoin.
À faire : 
Lui proposer un choix, plutôt que lui donner un ordre

La colère face à une incapacité :
 Elle arrive quand un enfant ne parvient pas à faire quelque chose donc il s'énerve. Selon Isabelle Filliozat, "la colère est une émotion et une énergie qui nous sert à nous réparer de l'intérieur". Un enfant n'a pas les capacités de tout faire. J'ai vu mon fils, en larmes, jeter des autocollants à travers tout l'appartement parce qu'il ne parvenait pas à les décoller de la planche !
À faire : Accepter, le comprendre et nommer les choses ➡️ "Je comprends que tu sois en colère, ce n'est pas facile."


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2. Ne pas chercher à faire preuve d'autorité

Fini les punitions et fini les cris est une des leçons que les parents modernes devraient apprendre et retenir.

  • Les punitions ☝️ : le vrai problème des punitions c'est qu'elles sont inefficaces parce qu'on ne s'intéresse pas à la cause. Le plus intéressant c'est donc de chercher à comprendre le problème et de trouver une solution plus adaptée (excuses, réparation, etc.)
  • Les cris 🤬: Crier ça ne sert à rien. Enfin, si, ça détend... un peu et pas tout le temps. Mais, les cris sont surtout le signe de notre impuissance et sont surtout une répétition de l'éducation que l'on a nous-même reçue. C'est un peu notre enfant intérieur qui s'exprime. Une fois que l'on a compris que les cris ne servent à rien il faut se déconstruire et aller contre nos automatismes. Ce n'est pas simple et j'ai bien peur que ça demande du temps, mais encore une fois, pas de culpabilité. Les parents sont aussi des apprenants, vous avez le droit à l'erreur. Le plus important c'est de toujours vous expliquer, de communiquer avec votre enfant.

En fait, chaque fois que l'on crie sur son enfant, il a peur et il stresse, ce qui n'encourage pas à l'harmonisation des relations. Chaque fois que vous sentez la colère monter en vous, respirez. Si jamais vous criez, expliquez plus tard à votre enfant que vous avez eu tort.

3. La boîte à outils du quotidien d'Isabelle Filliozat

Pour finir, Isabelle Filliozat donne 4 outils pour une parentalité positive.

  • La fin du non : je ne sais pas combien de fois par jour je suis capable de répéter ce simple petit mot : "non". Alors autant vous dire que quand je pense que l'on peut s'en passer, je suis plutôt dubitative. Et pourtant, le “non” catégorique déclenche bien souvent une opposition. On peut remplacer "non" par "stop". Stop permet d'arrêter une action sans gronder et sans culpabiliser. On peut aussi réorienter son propos. Si un enfant veut un jouet, mais qu'il est l'heure de dormir, plutôt que de répondre par non on peut tenter de lui dire : "Oui, on pourra prendre ce jouet demain, quand tu auras dormi."
  • Plus de positif : et notamment dans nos formulations. Figurez-vous que le cerveau des enfants de moins de 3 ans ne comprend pas les formulations négatives. En gros, si je dis : "ne tape pas" il comprend "tape"... Dommage !🤦‍♀️ On préférera alors les consignes positives. "Ne tape pas", deviendra donc "utilise des mots pour dire ce que tu veux", par exemple.

  • Vive la routine : la routine a souvent une image négative, mais Isabelle Filliozat rappelle que les enfants adorent quand les choses sont organisées et prévisibles. Installer des routines permet à l'enfant de se sécuriser, de s'orienter, mais aussi de savoir ce qu'il va se passer, vous aurez donc moins besoin de lui donner des ordres.
  • L'amour est notre carburant : Isabelle Filliozat dit un truc intéressant à toujours garder en tête : "L'amour n'est pas une récompense. L'amour est un carburant". Autrement dit, pour bien fonctionner, pour avoir des comportements appropriés, l'enfant a besoin de carburant et donc d'amour. Moins il aura d'attention de votre part et plus il cherchera à faire des bêtises. Quand ça arrive, c'est justement dans ces moments-là qu'il a le plus besoin de votre amour. Dire et donner de l'amour à un enfant qui vient de faire une bêtise est le plus sûr moyen de lui permettre de mettre fin à un comportement problématique. C'est aussi une façon de faire rentrer les choses dans l'ordre et de se calmer mutuellement. Pensez toujours au pouvoir du câlin !

L'avis de la rédaction : non à la culpabilité !

La parentalité positive apporte des clés et des pistes de réflexion très intéressante mais attention à ce que cela ne devienne pas culpabilisant. Vous avez dit "non", vous avez crié et bien d'autres choses qui ne sont pas très positives, ça arrive ! Nul parent n'est parfait, vous êtes humaine, avec des émotions et vous avez le droit de vous emporter. Si vous avez l'impression de ne pas faire ce qu'il faut, de ne pas trouver votre place, d'être en souffrance, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec un psychologue afin d'aborder le sujet. Tout ce qu'on ne dit pas, s'imprime 😉. 

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Source : filliozat.net

Article proposé par
Lauriane Romami

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