Peut-on vraiment échapper aux stéréotypes de genre ?
Il est vraiment difficile d’échapper aux stéréotypes, même si on se considère comme woke et déconstruite. Même si j’ai pour désir d’élever mon futur enfant dans une éducation la moins genrée possible, il y a parfois des clichés associés à un sexe qui sont profondément ancrés en nous. Cela peut se matérialiser dès la grossesse notamment. Dans l'avenir, j’ai peur d’être déçue par l’annonce du sexe du bébé 😥. Inconsciemment, on projette tout un tas de choses et le genre influence forcément nos pensées. J’espère que, quand le moment viendra, j’aurais réussi à me détacher de toutes ces pensées qui sont fortement influencées par les clichés.
Puis au-delà de notre propre déconstruction, il y a tout ce qui est extérieur au foyer. J’ai eu beau grandir avec des parents qui faisaient un maximum pour répartir les tâches et ne pas faire de différence, j’ai quand même pris le pli des stéréotypes pendant mon enfance et mon adolescence. Toute la société dit aux enfants comment se conduire en fonction de leur genre et le meilleur exemple pour illustrer cela, ce sont les jouets.
Les jouets, l’apothéose du genre
Selon une étude américaine publiée en 2015 dans la revue Psychological Science, les jouets pour garçons ont davantage tendance à stimuler leurs capacités cognitives et leur réflexion. Du côté des filles, elles sont complètement sous-représentées pour ce type de jouets. On oriente plutôt les petites filles vers les jouets d’imitation domestiques, comme les dînettes en plastique, les kits de ménage… L'association, Pépite Sexiste, qui sensibilise aux stéréotypes dans le marketing, trouve d'ailleurs tous les jours un tas d’exemples qui illustre bien l’étude. Voici d’ailleurs une pub d’une grande enseigne de magasins pour ce Noël 2022 :

Image tirée d'un tweet de Pépite Sexiste.
👉 Deux jouets d’imitation certes, mais le petit garçon est poussé à devenir médecin tandis que la petite fille doit se faire belle… Bienvenue en 1955 🤦♀️ !
Comment faire face ?
Oui, on aura beau tout faire pour donner une éducation la moins genrée possible, la société nous rattrapera toujours. Mais l’important n’est-il pas de faire de son mieux 🤔 ? Les enfants sont des éponges, alors si on a déjà le bon comportement à la maison, cela fait déjà une grande différence. On peut aussi essayer d’en parler avec le reste de la famille et l’entourage proche, pour éviter que mamie ne lui offre un jouet bien stéréotypé au prochain Noël 😅.
Toutefois, la plus grande clé reste le dialogue avec l’enfant, on peut lui expliquer qu’il peut tout faire et faire ce qu’il aime, peu importe si c’est un garçon ou une fille. Notre petit garçon veut une Barbie ? Allons-y gaiement ! Mais s’il subit des remarques, il ne faut pas hésiter à répondre pour lui et à réagir en cas de harcèlement scolaire de la part des autres enfants. De manière générale, l'idée de l'éducation non genrée est d'encourager les enfants à se bâtir une identité propre en leur ouvrant tous les champs des possibles et en ne tenant pas compte des injonctions et du regard d’autrui.
Une évolution lente, mais une évolution
De plus, à l’échelle de la société, les mentalités commencent à évoluer. Certes, lentement et il y a encore beaucoup de stéréotypes, mais les associations comme Pépite Sexiste font bouger les choses grâce à leur action 👏. Même le compte du groupe a reconnu que ce n’était pas normal et à retirer sa publicité :

D’ailleurs, de plus en plus de pays réforment l’industrie du jouet pour faire en sorte qu’elle soit moins sexiste. L’Espagne a récemment interdit la publicité de jouets genrés depuis 2019 par exemple. En 2020, l’Union européenne et ses États membres se sont engagés à combattre les inégalités et favoriser une éducation visant l’égalité, l’équité et la non-discrimination. Peu à peu, l’éducation non genrée se repend et les mœurs changent, ce qui ne peut qu’être rassurant. Et puis si les gens ne sont pas contents, il faut apprendre à se détacher de leurs avis 🚮.
Se détacher des conventions et du regard des autres
En fait, le plus gros challenge de l’éducation non genrée, c’est d’apprendre à se détacher du regard des autres. Les gens qui désapprouvent cette éducation positive sont généralement très protecteurs de l’éducation très traditionnelle qu’ils ont reçue. Il est difficile pour eux de se remettre en question et de se détacher de la norme, car elle peut être rassurante. Plus on correspond à la norme, moins on risque d'être marginalisé ou injurié selon ces personnes...
C’est pourquoi, pour notre bien et celui de nos enfants, nous devons prendre du recul. En matière d’éducation, il y aura toujours quelqu’un qui jugera, voire qui critiquera notre manière de faire. Cependant, croire en ses propres capacités est important et même si tout n'est pas parfait en matière de genre, on fait de notre mieux. Et c'est déjà beaucoup !
L'avis de la rédaction : chacun ses goûts !Avec l'éducation non genrée il est question de laisser l'enfant faire ses expériences et de décider ce qu'il préfère. Si votre petit garçon adore jouer aux poupées, c'est OK, et si son truc c'est plutôt les tracteurs, c'est OK aussi ! Vous aurez compris le principe. Si l'éducation est problématique, que vous vous sentez perdue parfois ou que vous avez peur de reproduire des schémas familiaux, même inconsciemment, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec un psychologue afin de faire le point. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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Sources : cnrs.fr / neonmag.fr / education.gouv.fr
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