Je ne veux pas un bébé, je veux une fille
D'aussi loin que je me souvienne (donc pas très loin en fait), chaque fois que je me suis imaginé avoir un bébé, c'était une fille. Je suis issue d'une famille dans laquelle il n'y a que des garçons. Sœurs, cousines sont des notions totalement inconnues pour moi. Donc vouloir une fille dans ma vie, ça semblait normal, sauf qu'inversement, l'idée d'avoir un garçon me terrorisait 😰. C'était même une idée qui pouvait me mettre la boule au ventre et m'empêcher de dormir la nuit. Je ne savais pas tellement pourquoi, mais je me sentais psychiquement impossible d'accueillir un garçon et encore moins dans mon ventre 🤷.
Retour à la réalité : c'est un garçon !
Beaucoup d'appréhensions me freinaient dans mes envies de grossesse, alors, entre le hasard et le "je-n'ai-rien-à-perdre", j'ai un jour passé la porte d'une hypnothérapeute. J'en suis ressortie avec dans la tête une histoire que j'avais oubliée : celle d'un petit garçon. Le fils d'amis de mes parents, du même âge que moi, est décédé alors qu'il n'avait pas deux ans. Et si cette histoire avait un lien avec ma profonde angoisse d'avoir un garçon ?
Enceinte, j'aurais vécu dans l'illusion et l'angoisse pendant 4 mois, avant d'apprendre un matin de juillet, que le bébé que je portais était un garçon 👶.
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"Je voulais casser le schéma familial, montrer ma différence et peut-être même réparer quelque chose de ma relation avec ma mère. Tout ça, maintenant c'est impossible."
Déception, détresse et tristesse
Sur le coup, je fais face, mais je n'en mène pas large 😖. Je suis presque incapable de parler. Fin de l'échographie, je fonds en larmes et je pleure toute la journée, avant de chercher une solution pour "arranger" les choses. C'est ridicule, mais nous avons tant de choses sous notre contrôle, tant de moyens d’accéder à nos désirs, que l'idée que dans un lieu aussi intime que notre utérus se crée quelque chose sur lequel nous n'avons aucun contrôle me dépassait, tout à coup, totalement. J'avais besoin de contrôler ça aussi, et c'était impossible. Et puis je suis en colère. Je suis incapable de faire mieux que les femmes de ma famille et d'avoir la fille tant espérée par tous. Je voulais casser le schéma familial, montrer ma différence et peut-être même réparer quelque chose de ma relation avec ma mère. Tout ça, maintenant ce n'est plus possible.
"l'important c'est qu'il soit en bonne santé"
C'est la réponse facile, que beaucoup nous font quand on doit faire face à ce type de déception. Je hais cette réponse 😠. Il va sans dire que tout le monde désire un enfant en bonne santé. Mais quand on a l'impression d'abriter un inconnu, un étranger à l'intérieur de soi, un bébé que l'on ne sait pas si on va parvenir à aimer en raison de son sexe, on n'a pas envie de s'entendre dire : 'l'important, c'est qu'il soit en bonne santé." Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que cette phrase contribue à créer un tabou autour de cette déception liée au sexe du futur bébé 🫢.
Beaucoup n'osent pas se plaindre, parce qu'elles s'estiment déjà heureuses d'attendre un enfant. Il m'arrivait de penser que j'étais un véritable monstre, incapable de me rendre compte de la chance que j'avais. À l'échographie, on m'annonce que mon bébé est en bonne santé et que c'est un garçon et moi je suis désespérée. J'avais honte ! Sauf qu'en fait, chacune a son histoire, son expérience, son parcours. Les acquis des unes n'enlèvent rien aux autres et éprouver de la peine pour soi, n'empêche pas de ressentir de la peine pour les autres. Il faut pouvoir oser parler de toutes ses souffrances, quelles qu’elles soient et quelle qu'en soit la cause.
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