Qu’est-ce que ça veut dire “être woke” ?
Commençons par le commencement. Le terme “woke” vient de l’anglo-américain et cela veut dire “être éveillé”. Il est apparu aux États-Unis dans les années 2010, notamment sur Twitter avec le hashtag #StayWoke. Comment ce mot est né ? Au départ, c’est la communauté afro-américaine qui a commencé à l’utiliser, pour dénoncer les inégalités sociales et les injustices.
Être woke, c’est être déconstruit·e et avoir conscience de tous les problèmes et de tous les stéréotypes dont sont victimes les minorités.
👉 Le terme s’est étendu pour toucher aussi les droits LGBTQIA+, l’antiracisme, le féminisme, etc. Il s’agit donc de mettre en avant des idées progressistes et plus ouvertes d’esprit pour qu’il y ait une égalité entre tous et toutes.
Wokisme et critiques du mouvement en France
Je trouve que défendre les droits des minorités opprimés, c’est plutôt une bonne chose, non 🧐 ? Cependant, ma vision idyllique et moi-même avons constaté que c’était loin d’être la préoccupation de tout le monde. Le terme est même vivement critiqué depuis son arrivée en France. En effet, depuis deux ans, on entend beaucoup parler de “wokisme”. En fait, c’est un peu le terme péjoratif pour mettre en avant le militantisme d’une idéologie de gauche 😅.
Un terme critiqué par les plus conservateurs
Désormais, la pensée woke est débattue et instrumentalisée sur les plateaux télévisés par la droite conservatrice. Pour eux, cela met en danger les “vraies valeurs”... François Cusset, professeur de civilisation américaine, explique qu’il y a pire que ce manque d’ouverture d’esprit. En effet, les conservateurs ont attribué la responsabilité des violences, comme les féminicides, aux personnes "wokes", alors que ce sont ces dernières qui sont victimes 🙃 !
📌 Par exemple, ils mettent les violences faites aux femmes sur le dos des personnes racisées et issues de communautés minoritaires. Alors que ces mêmes personnes subissent une autre violence à travers le racisme… |
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Un terme devenu fourre-tout
Et au-delà de l’aspect politique, le terme est devenu fourre-tout. Anne Toulouse, spécialiste de politique américaine, explique que c’est devenu un phénomène de mode. On voit même des entreprises se qualifier de “wokiste” pour essayer de séduire les plus jeunes qui s’identifient au mouvement, afin de mieux vendre leurs produits 🙄…
C’est donc devenu un outil de communication qui éloigne des questions essentielles posées par le mouvement à la base. Plus ça va, plus on perd ce que voulaient dénoncer les communautés à la base à cause de la réappropriation marketing.
Que retenir du mouvement woke ?
Au final, le terme a fini par être rejeté par celles et ceux qui l’ont mis en place. Pour le journaliste afro-américain, Sam Sanders, le mot a été vidé de son sens. À force d’être répété, il a été récupéré par les ultra-conservateurs et les opportunistes. Ces derniers ne se sont pas vraiment intéressés aux personnes discriminées. Il est donc difficile aujourd’hui de se qualifier de woke, car on peut s’attirer les foudres de tout le monde.
💬 Pour ma part, cela ne me gêne pas d’être qualifiée ainsi, car je sais ce qui est à l’origine de ce mot et surtout quelles sont mes valeurs. Et je pense que c’est ce qu’il faut retenir, les valeurs originelles de cette pensée. On n’est pas obligé de se revendiquer et de crier que l’on est woke, surtout si on n’a pas une construction solide de soi et que l’on a du mal à avoir de la repartie 😖. |
Un travail de déconstruction à faire en dehors d’un mot
Être woke, c’est être éveillé aux problématiques des autres. C’est un moyen de se projeter dans les “chaussures” d’autrui afin d’expérimenter ce qu’ils ou elles vivent. C’est donc un travail d’empathie pour s’interroger sur les difficultés rencontrées par les autres au quotidien.
On fait un travail de déconstruction de notre propre jugement et notre comportement pour faire au mieux, afin de ne pas être une personne toxique. Bien sûr, il faut faire attention et ne pas se croire dans un monde de Bisounours en développant un syndrome du sauveur 😅. Se protéger est important, mais il s’agit de déconstruire une pensée collective qui enferme les minorités et perpétue la violence.
Être conscient·e de ses privilèges
Cependant, pour déconstruire, il faut pouvoir se remettre en question en tant qu’individu et se questionner sur nos privilèges.
👉 Étant une femme en surpoids, j’expérimente déjà beaucoup de violences (sexisme et grossophobie). Néanmoins, ma couleur de peau me donne tout de même des privilèges comparés à une personne racisée. Ce sont les hommes blancs hétéros cisgenres qui ont le plus d'avantages, mais ce sont eux qui ont le plus de mal à en être conscient. D’où les trop nombreux hommes qui se prennent encore pour des mâles alpha 😩…
Bref, la pensée woke est vivement critiquée, mais je pense qu’il faut se détacher du mot pour parvenir à se construire un esprit bienveillant et ouvert. On se débarrasse ainsi de la toxicité qui peut nous plonger dans un mal-être à cause des comportements toxiques des autres !
L'avis de la rédaction : un contexte angoissantGrâce à Camille, vous savez désormais tout sur le terme Woke. Les injustices, les inégalités, sont sources de souffrance pour vous ? Le monde dans lequel nous vivons vous angoisse ? Prenez rendez-vous avec un psychologue afin d'en parler de mettre en place de nouvelles habitudes qui vous permettront de vivre plus heureuse. N'oubliez pas que tout ce qu'on ne dit pas s'imprime... 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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Sources : wikipedia.org / radiofrance.fr / francetvinfo.fr