Une vision différence de la psychologie
J’ai l’impression que ma génération et celle d’après (les millénials et la gen Z), n’ont pas honte de consulter un psychologue. Du moins, on le fait, car on a des souffrances dont on veut se débarrasser pour vivre mieux et on sait que le suivi thérapeutique est la solution. On ne voit pas ça comme quelque chose de tabou et de mal vu, contrairement à la génération de nos parents (voire encore pire, de nos grands-parents 😅).
Je crois qu’on met le doigt sur quelque chose qui en dit beaucoup sur pourquoi nos parents ne consultent pas spontanément. Les anciennes générations voient encore la thérapie comme quelque chose réservé aux “fous” et que c’est donc, un signe de faiblesse ou un déséquilibre mental.
C’est une méconnaissance qui provoque de la psychophobie, mais comme le dit si bien le psychologue Christophe André, consulter, c’est être objectif par rapport à sa souffrance.
Une intériorisation de la souffrance
“Avant, c'était comme ça et puis fallait faire avec !”
Combien de fois ai-je entendu cette phrase dans la bouche de mes parents ou encore de ma grand-mère 🙄 ? J’ai conscience que par le passé, on avait des difficultés peut-être plus urgentes que la santé mentale. Du moins, on n’accordait pas autant d’importance à ce que l’on en accorde aujourd’hui et qu’il y avait une méconnaissance, comme je l’ai dit.
Sauf qu’aujourd’hui, nous sommes en 2024 et la santé mentale est un vrai sujet. Il est nécessaire de prendre en charge ses difficultés pour ne pas intérioriser sa souffrance. Qui n’a jamais vu un membre de sa famille ruminer, ressasser ses problèmes, sans parvenir à les résoudre seul ? Moi, j’en ai vu plusieurs. Tout cela a des conséquences néfastes qui ont des impacts, à bien des niveaux, sur leur niveau de bonheur ou sur leurs enfants 😓…
Le refus d’entendre ce qu’on a à dire
Si nous sommes une génération qui ne veut pas reproduire les erreurs de ses parents, les nôtres n’ont sûrement pas eu assez de recul sur les comportements toxiques qu’ils ont reçus et que leurs propres parents ont eu avec eux. Alors certes, le monde n’était pas le même, nos parents n’en savaient pas autant sur l’éducation des enfants quand nous sommes nés.
Chaque année, il y a un tas d’études qui sont publiées et qui pointent du doigt les conséquences problématiques de certaines éducations, comme celle-ci :
📌 Une étude publiée en 2016 dans la revue "Child Psychiatry & Human Development" a mis en lumière les effets à long terme de la parentalité contrôlante sur la santé mentale des enfants. Les chercheurs ont constaté que ceux qui avaient grandi avec des parents exerçant un contrôle excessif (comportements intrusifs, invalidants ou manipulateurs) présentaient un risque accru de dépression, d'anxiété, de faible estime de soi et de difficultés à prendre des décisions autonomes une fois adultes… |
Voilà un bel exemple dont on n’avait pas conscience à l’époque. Je ne dis pas qu’il faut être un parent parfait, mais pour autant, est-il normal de se heurter à un mur lorsqu’on tente de dialoguer avec nos parents sur nos blessures d’enfance ou sur les comportements qu’ils ont eus ? Non, je ne crois pas 😕.
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Inciter ses parents à voir un psy, comment faire ?
C’est ça le problème que je souhaite pointer, c’est le refus de se remettre en question ! C’est problématique, autant pour eux que pour nous. Nous, les enfants “adultes” nous consultons pour pouvoir nous sortir d’un schéma familial toxique. Eux, les parents, devraient le faire pour, eux aussi, sortir d’une parentalité toxique qu'ils ont subi. Ça aurait pour conséquence de restaurer à la fois le dialogue et à la fois de se débarrasser d’une souffrance intériorisée 😔…
Alors, on fait quoi 😩 ? Je vais vous dire comment j’ai procédé et ce que conseillent, de manière générale, les thérapeutes.
👉 Montrer l’exemple
Le meilleur moyen d’inciter nos parents à commencer une thérapie, c’est de partager notre expérience. Pour ma part, j’ai décidé d’en parler dès le début, y compris de ma prise d’antidépresseurs. J’ai souligné combien je me sentais mieux et comme le dit le psychothérapeute, Yves Alexandre Thalmann, partager son expérience positive à propos de la thérapie est le meilleur moyen de dédramatiser la chose !
👉 Dialoguer avec bienveillance
Une chose que je me suis dite dès le départ, c’est que je ne devais pas prendre l’angle de “je fais de la thérapie à cause de VOUS”. La psychologue, Natahlie Giraud, conseille en effet de ne pas faire de reproches et des critiques, car ça risque de braquer nos parents. Il est normal qu'ils réagissent comme ça, si on adopte ce comportement 🤕. Pour ma part, j'explique comment se passent les séances et je montre mon évolution !
👉 Proposer une séance ensemble
Évidemment, avant de se lancer, il est nécessaire que notre thérapeute soit d’accord et qu’il soit à l’aise avec la thérapie familiale. Cependant, si c'est le cas, il est possible de proposer de faire une séance ensemble pour leur montrer comment cela se déroule. Une première séance peut permettre de déverrouiller des choses enfouies et cela peut avoir bien plus de compétences positives qu’on ne le pense !
👉 Respecter leur rythme et leur choix
Comme le dit Nathalie Giraud, on ne peut pas forcer quelqu’un à faire une thérapie, c’est une démarche personnelle, qui doit venir d’une motivation intrinsèque. On doit donc respecter le rythme de nos parents. On a planté une graine en faisant tout ce qui nous était possible de faire, on doit encourager et pas contraindre.
L'avis de la rédaction : s'éloigner en cas de rupture du dialogueSi vos parents continuent à être fermés et que cela provoque beaucoup de souffrance en vous, alors il est peut-être nécessaire de s’éloigner pour se protéger. Bien sûr, tout cela doit être réfléchi en thérapie individuelle, néanmoins, on ne peut pas sauver des gens qui ne souhaitent pas l’être. On commence par soi-même et si cela signifie rompre le lien, alors il est possible que cela soit quelque chose de nécessaire… 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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Sources : “S'estimer et s'oublier” de Christophe André // Étude de Frazer, A. L., & Fite, P. J. (2016). Maternal psychological control, use of supportive parenting, and childhood depressive symptoms