Une insatisfaction grandissante
Je commence par vous donner un chiffre très parlant : selon une étude réalisée par Doctolib avec la Fondation Fondamental, les consultations auprès d'un psychologue ont augmenté de 60 % chez les 18-24 ans entre 2019 et 2022. Certes, la pandémie est passée par là, mais ce n’est pas la seule cause de l’augmentation des consultations 🤔.
Globalement, on est beaucoup plus insatisfait de notre vie. En effet, chez beaucoup d’entre nous, il y a un mal-être persistant, sans forcément qu’il y ait un trouble déclencheur (comme une dépression par exemple).
C’est ce que j’ai vécu il y a plusieurs années, je ressentais une détresse marquée, parce que ma vie ne ressemblait pas à celle que je projetais : je ne partais pas en vacances souvent, j’étais célibataire, je n’étais pas propriétaire, mon boulot ne me plaisait pas… Toutes ces pensées m’ont conduit à un réel épisode dépressif 😥.
La psychologue, Nathalie Giraud, a expliqué que c’est un constat que ses confrères et elle-même font de plus en plus. Et pour bien comprendre d’où cela vient, il faut se tourner vers notre représentation de la norme.
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Une représentation de la norme bouleversée
Notre insatisfaction est assez symptomatique de l’évolution de la société et de l’impact des réseaux sociaux sur notre psychologie. Je m’explique 👇.
Auparavant, on construisait la représentation de notre réalité et du futur sur la base de notre zone géographique proche. Nos références, c'étaient les gens qui nous entouraient, la famille, les amis, les voisins… C'était un cadre beaucoup plus restreint, mais cela avait le mérite de conditionner des objectifs de vie de manière plus modeste et donc, plus atteignable. Si on échouait à atteindre un de ces objectifs, au final, on l'acceptait beaucoup plus facilement, car c'était la norme 🤷♀️.
Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, on est confronté de manière constante à des vies de rêve, à des gens heureux, hyper beaux, qui voyagent souvent sur toute la planète entière et surtout, qui sont comme "nous", c'est-à-dire, des gens ordinaires, pas des célébrités. On a donc tendance à penser que : moi aussi, je peux prétendre à cette vie, j'y arriverai un jour.
On oublie que c’est une représentation de la réalité totalement biaisée. Les réseaux sociaux sont un frein au bonheur, c’est un fait, ce que confirme le psychologue Christophe André en expliquant que ça nous berce dans une illusion dangereuse qui nous éloigne de la réalité et qui provoque un mal-être 🤕.
📌 Bon à savoir 📌 À ce propos, une étude menée par l'Université de Pennsylvanie a montré que les personnes qui passent plus de deux heures par jour sur les réseaux sociaux ont un risque accru de 13% de développer des symptômes dépressifs, comparés à ceux qui y passent moins de 30 minutes par jour. |
Des ambitions trop grandes
En fait, il faut comprendre que, ce qui était exceptionnel avant, est devenu petit à petit atteignable par le biais des réseaux et c'est devenu une norme dans nos esprits. La conséquence à ça, c'est qu'on se retrouve avec :
- 👉 Des ambitions qui sont souvent démesurées,
- 👉 Une représentation biaisée de la réalité normale, avec une absence quasi-totale des problèmes sur les réseaux sociaux (oui, c'est rare d'avoir une influenceuse dire qu’elle se prend tout le temps la tête avec son mec 😅).
On finit par développer une intolérance à la frustration à cause de nos ambitions trop hautes. C’est ce que confirme la psychologue, Stéphanie Hahusseau :
"Lorsque nous nous fixons des objectifs irréalistes, nous nous exposons à un sentiment d'échec et de dévalorisation. […] Il est essentiel de faire la part des choses entre des ambitions saines, qui nous poussent à nous dépasser, et des attentes démesurées qui peuvent nous faire basculer dans la souffrance psychique."
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Comment se sortir de cette vision déformée ?
Il est plus que nécessaire de prendre du recul avec ce qu’on voit sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas la réalité, tout comme une série est fictionnelle. Les gens ne montrent que ce qu’ils veulent montrer sur internet, on doit garder ça en tête. Néanmoins, la meilleure solution, c’est de réduire drastiquement sa consommation des réseaux sociaux. C’est ce que j’ai fait, en mettant des limites de temps par exemple.
De plus, il faut se fixer des objectifs atteignables, quitte à les fractionner en plein de sous-objectifs afin d’éviter l’insatisfaction permanente. Ce n’est pas parce qu’on ne vit pas la vie rêvée de telle personne que notre vie est nulle. C’est juste qu’on consomme du contenu qui nous donne le sentiment que notre vie est insignifiante.
Alors, pour sortir de cela, il est important d’arrêter de se comparer, de se recentrer sur soi, sur ses propres valeurs et aspirations, plutôt de courir après une vie idéalisée, comme l’explique Nathalie Giraud. Accepter la vie telle qu’elle est, avec ses hauts et ses bras, c’est le premier pas vers le bonheur 🙂.
L'avis de la rédaction : la tête dans les étoiles, les pieds sur terre !Sky is the limit, viser les étoiles, c'est bien, mais parfois, on oublie de regarder où on met les pieds et on trébuche sur les réalités de la vie. Si vous vous sentez souvent submergé par vos ambitions grandioses, et que la vie vous semble être une série de posts Instagram non-likés, il serait judicieux de discuter avec un professionnel. Un psychologue peut vous aider à redimensionner vos attentes et à trouver le bonheur dans ce que vous avez déjà, plutôt que dans ce que les filtres des réseaux vous disent de désirer. Le chemin vers le bonheur est souvent moins encombré quand on le parcourt à notre propre rythme et bien accompagné.
🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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Sources : France-info // Étude “Social Media Use and Perceived Social Isolation Among Young Adults in the U.S.”