D’où vient le complexe de Dieu ?
Le psychologue, Michaël Stora, explique que le complexe de Dieu n’est pas répertorié dans les manuels de psychiatrie, même si cela peut concerner les personnes souffrant d’un trouble bipolaire qui sont dans un épisode maniaque. Généralement, ce problème d’ego surdimensionné vient d’autres raisons qui n’en sont pas moins complexes. Il y a une urgence à prouver sa valeur dans le monde du travail, voici pourquoi 🧐 :
La culture d’entreprise
Beaucoup d’entreprises valorisent la culture du plus fort. L’humilité n’est pas au centre des valeurs de certains groupes, au contraire, c’est la performance qui est valorisée 😅.
“Nous sommes sans cesse challengés par l’entreprise et la barre est si haute que cela nous pousse à être dans une forme de déni, et à peiner à reconnaître nos faiblesses.” Michaël Stora.
C’est particulièrement vrai dans les équipes “business”, ce qui pousse forcément les employés à développer un complexe de Dieu. C’est un climat d’entreprise très toxique, puisque le talent des introverties n’est pas mis en avant. Et même ceux qui parviennent à être dans la démonstration peuvent se sentir mal aussi. Dès qu’un collègue brille plus qu’eux, ils complexent sur leur performance.
👉 La hiérarchisation d’une entreprise a aussi un énorme impact sur l’attitude des salariés. En effet, un management vertical, où il y a une hiérarchie qui fait peur aux employés, va mettre plus de pression. Il faudra constamment prouver que le travail est effectué, d’où le besoin d’en faire des tonnes 😥 !
Une "gamification" du monde du travail
Lors des entretiens d’embauche, on nous demande “pourquoi vous et pas quelqu’un d’autre ?”. On doit bel et bien prouver qu’on est le ou la meilleure pour le job. Le psychologue établit un parallèle avec la série à l’énorme succès, Squid Game. Soit on gagne, soit on meurt...

Un employé qui enchaîne les entretiens 😅
On comprend vite avec cette comparaison, que dans notre société, il n’y a pas d’entre deux. C’est encore plus vrai dans le monde du travail où la concurrence est rude. Il faut vraiment prouver qu’on a les compétences et que l’on est compétitif comparé aux autres. De plus, au vu de l’instabilité du travail, il faut le faire en permanence, dans le cas où il faudrait retrouver un emploi rapidement. C’est une mentalité très capitaliste, on doit être "bankable" pour réussir 😕…
Le système éducatif et la nouvelle génération
On voit donc que la culture d’entreprise et le taux de compétitivité favorisent énormément le complexe de Dieu. Cependant, cela va même plus loin que le monde professionnel. Dès notre scolarité, on nous apprend à être la meilleure, entraînant une peur de l’échec. L'école nous apprend que plus on sera performante, plus on aura de l’attention, de la reconnaissance et plus globalement, un accès au bonheur 😫.
👉 C’est particulièrement vrai pour ma génération, les millénials. On nous apprend que l’on peut tout être et tout avoir, ce qui augmente notre niveau d’exigence ! Les réseaux sociaux que nous utilisons renforcent ce sentiment. Dopés aux likes, on reste en quête d’une reconnaissance de l’entreprise. D’ailleurs, c'est l’une des raisons qui font que la génération Y est plus malheureuse au travail…
Un manque de confiance en soi
On comprend ainsi que face à cette société et ses exigences, on finit par développer des inquiétudes. On se sent en grande insécurité et on manque de confiance en soi, donc on va développer le complexe de Dieu pour compenser. Oui, c'est tout le paradoxe ! Comme l’explique Michaël Stora, lorsqu’il y a un narcissisme exacerbé, il a bien souvent beaucoup de fragilité derrière ce masque 🎭.
Il faut en conséquence se montrer comme étant le plus fort ou la plus forte, un peu comme un catcheur sur le ring. On enfile le masque afin de casser nos adversaires et en sortir grande gagnante. Sauf qu’à force de faire semblant, on peut vite en arriver au burn-out 🥴…
Les commentaires