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La génération Y, des éternels insatisfaits ?
Trop de dopamine
Un sondage mené en 2012 sur des jeunes adultes, par le cabinet d’études Harris Interactive, a relevé que les jeunes affichaient un score d’anxiété élevé. 76% des 2.000 interrogés ont notamment expliqué que cette anxiété était causée par un mal-être au travail. La génération Y, autrement appelée les millenials, n’arrive pas à trouver sa place au travail et est plus souvent victime de burn-out.
Nous sommes davantage sujets aux dépressions que les générations précédentes et nos smartphones n'y sont pas pour rien ! Recevoir des interactions et de l’attention nous envoie de la dopamine. Cette hormone est une sécrétion cérébrale hautement addictive à l’origine de la joie. On la retrouve dans toutes les addictions. L’utilisation des réseaux sociaux nous rend donc plus sujets à la dépression à cause du manque de dopamine. Est-ce vraiment la seule raison de notre anxiété au travail ?
Des stéréotypes sur les millenials qui ont la vie dure
Un article paru dans le HuffingtonPost US en 2013 “Why Generation Y Yuppies Are Unhappy” a dépeint une triste image de la génération Y. Tim Urban, l’auteur, explique que les jeunes ont été trop préservés par leurs parents. Le résultat, c'est qu'on aurait plus de mal à se confronter à la réalité du travail. Mais ce n’est pas le seul cliché que l’on peut entendre ! Nous sommes vus comme des rebelles ne supportant pas l’autorité et la pression managériale. Du coup, ça nous conduirait vers le chemin de l’entrepreneuriat. Le rêve d’être son propre patron ne se limite pas à notre génération !
🧑💼 Ces stéréotypes ne sont pas les principales raisons d’un mal-être au travail. Cela s’ancre dans une réalité où l’ubérisation et la mondialisation font place, changeant profondément le rapport au travail.
Le 21ème siècle, une façon de travailler différente
Des changements profonds dans le monde du travail
Le monde du travail est bouleversé et c’est la génération Y qui fait face à ces changements. Les avancées technologiques bouleversent profondément la façon de travailler. Une enquête menée par des chercheurs de l’université d’Oxford annonce la disparition de 47% des postes existants ! Ces changements et cette instabilité participent au fait que la nouvelle génération se sente anxieuse face à ces sombres perspectives.
➡ L’ubérisation et la mondialisation participent à leur angoisse. Cette évolution constante fragilise le monde du travail. Les emplois se précarisent et le niveau de responsabilité faiblit. Ces mutations sont perçues comme un danger, ce qui ne nous encourage pas à appréhender le travail sereinement.
Revoir le management face aux changements
Le management est un concept né avec la révolution industrielle au 19e siècle. Au départ, il se concentrait sur la productivité et les méthodes rationnelles, symbolisées par le Taylorisme. Heureusement, le management a évolué au cours du siècle dernier donnant naissance à 4 types de management : directif, persuasif, consultatif et participatif.
Les 4 types de management par Oliver Moch
Au vu de l’évolution du monde du travail et des nouvelles technologies, le management doit encore évoluer en arrêtant de mettre en conflit les différentes générations. La remise en question de notre fiabilité ne nous aide pas à nous investir. Accuser les millenials d’oisiveté, c’est camoufler l’incapacité du management à faire face aux changements. Que ce soit à cause du contexte économique ou dans la conception du travail. Il est important de donner naissance à une nouvelle culture du travail et de revoir le management suivant les changements et les envies de la nouvelle génération.
Une nouvelle conception du travail ?
Le travail n’est plus au centre de la vie
Au-delà même de ces constats, la génération Y est malheureuse car elle n’entretient pas le même rapport au travail que les générations précédentes. Ce qui peut leur donner la sensation qu’on manque d’ambition. La philosophe Dominique Méda explique qu’il se dégage “une conception polycentrique de l’existence”. C'est-à-dire que la jeune génération n’a pas envie de placer le travail au cœur de sa vie, d’où les symptômes dépressifs. La philosophe a mené une enquête avec Patricia Vendramin “Les générations entretiennent-elles un rapport différent au travail ?” pour la revue Sociologie qui met ceci en exergue. Désormais les relations sociales, amoureuses, les loisirs, l’engagement militant, etc. sont aussi prioritaires que le travail.
🧠 Nous recherchons une cohérence entre les différents aspects de notre vie. Il y a une contestation de la place hégémonique du travail ! Cela peut s’expliquer par différents facteurs comme un niveau d’instruction plus élevé ou des désillusions liées aux phénomènes de déclassement. Le starter pack “boulot, mariage, pavillon, enfants et labrador” ne fait plus rêver notre génération.
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Un contexte social et économique peu réjouissant
L’arrivée de la Covid-19 est la preuve que le monde subit des changements qui vont impacter les nouvelles générations. Le travail doit être repensé pour s’adapter à nos vies, mais aussi au contexte social et économique. La pandémie a montré combien le système actuel est fragile ! L’arrivée du coronavirus a eu des conséquences néfastes sur la santé mentale. Cependant, il y a quand même un point positif à tirer de ce virus qui a tout bouleversé. La pandémie a montré aux managers toxiques que les employés peuvent télétravailler sans que cela impacte la productivité. Le télétravail a été rendu obligatoire pour nous protéger et les entreprises les plus réticentes n’ont pas eu d’autres choix que de l’appliquer. Le travail s’est adapté à cet énorme bouleversement. Cela prouve donc que la conception du travail peut changer. En s’intégrant plus à nos vies et au rythme de notre génération, nous serons moins malheureux au travail.
L'avis de la rédaction : et si c'était tout simplement une histoire de personnalité et non de génération ?N'est-ce pas réducteur que de classer les individus par génération ? X,Y,Z ? Et s'il s'agissait plutôt de personnalité, de savoir-être plutôt que d'une histoire de génération ? Chaque génération a connu ses crises et a été accusée de ses maux. Certes, la génération Y fait couler beaucoup d'encre, on la dit ingérable, et pourtant, elle abrite de formidables éléments pour qui sait les voir ! Il y a de bons et de mauvais éléments et cela n'a rien à voir avec l'âge ! Vous rencontrez des difficultés dans votre travail ? Vous vous sentez mal ? N'hésitez pas à contacter un coach afin de faire le faire point sur vos envies, vos compétences et trouver votre voie. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! |
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Sources :
Génération Y : entre illusions et fantasmes, elle n’est pas celle que vous croyez ! - Parlons RH - Ces 25-35 ans qui ne veulent plus faire carrière - Madame Figaro