Laissez-moi n’avoir qu’un enfant ! Pourquoi l’enfant unique est décrié ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

Je suis abonnée à plusieurs comptes de mamans sur les réseaux sociaux qui n’ont qu’un seul enfant. Plusieurs fois, j'ai vu un même coup de gueule passer à travers leurs posts et leurs stories : laissez-moi n’avoir qu’un enfant ! Lassées de l’éternelle question “à quand le petit deuxième ?”, elles ont pris la parole pour dire que le choix de l’enfant unique était vivement critiqué. Mais pourquoi cette décision de n’avoir qu’un enfant est aussi mal perçue ? Explications.

Laissez-moi n’avoir qu’un enfant ! Pourquoi l’enfant unique est décrié ?
Sommaire : 

L’enfant unique : un choix mal accepté

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“À quand le deuxième ?”, “Il va s’ennuyer sans petit.e frère/sœur”, “Il/elle va être pourri gaté”, “Oh mais vous allez voir, vous allez finir par en faire un deuxième”, “Ils s’occuperont entre eux en étant plusieurs”, “votre enfant devra s’occuper seul de vous quand vous serez vieux”, “c’est égoïste de n’avoir qu’un enfant quand même”,

Je parie que tous les parents qui n’ont qu’un seul enfant ont déjà entendu au moins l'une de ces phrases. Parfois, elles sont même prononcées juste après la naissance, alors que la mère vient de potentiellement vivre un accouchement traumatisant. Beaucoup d’idées reçues circulent autour de l’enfant unique. D’où viennent-elles 🧐 ?

Un contexte historique et religieux

En France particulièrement, on n’aime pas trop les familles avec un unique enfant. Cela est très mal perçu à cause du contexte historique et religieux. Après la guerre de 1870 et de la Première Guerre Mondiale, il fallait repeupler le pays. Un couple qui ne voulait pas avoir beaucoup d’enfants était vivement critiqué. Sans compter qu’à l’époque, il n’y avait pas le contrôle des naissances. Les parents d’enfant unique étaient donc suspectés d’avoir des pratiques sexuelles inhabituelles 🤯… Et pour couronner le tout, il ne faut pas oublier l’aspect religieux 😅 ! 

Le sociologue, François de Singly, explique que, les catholiques défendaient la famille nombreuse comme famille avec de l’ouverture d’esprit et généreuse, alors qu’une petite famille se replie sur elle-même et est égoïste.

👉 Avoir un seul enfant était une exception, cela paraissait étrange et il y avait une réprobation sociale qui formait une mauvaise réputation autour des parents 😥.

Des idées reçues très ancrées en France

Nos voisins européens, dont certains partagent la même histoire que nous, ont-ils autant de mal avec l’enfant unique 🤔 ? Pas du tout ! Les familles avec un seul enfant sont plutôt bien perçues, même en Italie, alors que le pays est plus religieux 🇮🇹. C’est ce qu’a constaté la maîtresse de conférences à l’Université de la Sorbonne, Anne Salles, dans ses recherches. Dans les autres pays européens, le choix de l’enfant unique est même assumé, et ce, peu importe la situation familiale : avec des parents très qualifiés ou peu qualifiés, mariés ou non, de tous niveaux de salaire

Il n’y a que dans notre pays que cela reste mal accepté, en raison des idées reçues. Une enquête de l’INED de 2013 sur l’enfant unique a d’ailleurs mis en avant que ces clichés étaient encore bien ancrés. Pour 76,1% des personnes interrogées, avoir un seul enfant, sans fratrie, ne serait pas bon pour lui. C’est donc considéré comme néfaste pour le développement de l’enfant 🤦‍♀️…

Les raisons d’avoir un enfant unique

Gardons en tête que c’est un choix très personnel, influencé par le parcours de vie et l’expérience de chacun et chacune. Certains couples ont pu avoir un parcours chaotique pour avoir un enfant. Il y a des femmes qui connaissent plusieurs fausses couches et doivent endurer ça dans le silence… Et certes, la PMA pour toutes a été votée, mais cela reste compliqué d’y avoir accès. Sans compter que les couples d’hommes ne peuvent pas en bénéficier et doivent aller à l’étranger pour passer par une mère porteuse…

Il y a même des raisons écologiques désormais. Je comprends les parents qui ont peur de faire un enfant supplémentaire à cause de l’éco-anxiété ambiante. Moi-même, je ne suis pas sûre de vouloir devenir mère ou d’avoir beaucoup d’enfants, vu le monde actuel 😥…

On ne fait pas un deuxième enfant pour son premier

Il y a tout un tas de raisons qui font que des parents ne veulent pas de deuxième enfant. Il est inconcevable de dire qu’il faut faire un deuxième enfant pour que son premier enfant ne s’ennuie pas. On ne fait pas de deuxième pour que le premier ait un camarade de jeu ! Surtout qu’une fratrie n’est pas forcément idyllique… J’ai eu une sœur jalouse, ce qui a longtemps provoqué des tensions dans ma famille. Il faut donc que les parents fassent selon leurs désirs et leurs choix, en pensant à leur bien-être avant tout.

“Ce qui est mis en avant en France, c'est l'étiquette que l'on plaque sur la psychologie des enfants, jamais le point de vue des parents. L'idée est qu'il faut deux enfants pour résister aux deux parents. Une fratrie permettrait aux enfants d'être sociables et de s'éduquer entre eux, tandis que les enfants uniques seraient problématiques. Mais en matière d'observation objective, il n'y a aucune différence notable entre les enfants de familles qui comptent un ou deux enfants”. Laurent Toulemon, chercheur à l’Ined.

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L’importance d’arrêter ces remarques intrusives

Certes, tout ne le monde n’a pas pour objectif de blesser en faisant ces réflexions, mais à force de les entendre, cela devient véritablement vexant. De toute manière, je trouve que toutes les phrases en rapport avec la parentalité sont très indélicates. C’est comme si les gens se permettaient d’entrer dans la sphère la plus intime du couple 😳 : la sexualité.

Les clichés stigmatisent alors qu’on ne sait pas ce que traverse le couple. Comme je l’ai déjà évoqué, avoir un enfant n’est pas facile pour tout le monde, même pour les couples hétérosexuels, qui peuvent connaître une infertilité 😕. Une naissance peut relever du miracle aux yeux des parents. Ces discussions peuvent donc être, au choix, blessantes ou énervantes. Si ce sont les parents qui décident d’en parler, certes, on peut aborder le sujet, mais tout en mettant notre jugement et nos idées reçues de côté…

Le sacrifice de la parentalité

De plus, on oublie bien souvent que les personnes qui décident de devenir parents font un sacrifice. Il faut renoncer à une vie que l’on a toujours connue pour devenir mère ou père. C’est un changement d’état et de vie tellement profond que tout le monde ne souhaite pas avoir un enfant. Il est vrai qu’auparavant, ce n’était pas un choix 😅… Nos grands-mères et nos arrières grands-mères subissaient leurs grossesses. Il fallait faire des enfants, mais on n’avait pas le “privilège” de se poser la question du sacrifice de la parentalité. Néanmoins, le monde et nos modes de vie ont changé. Peut-être que nos générations sont perçues comme plus égoïstes, mais celui-ci reste un choix indiscutable. Les couples de notre entourage qui le font ont du mal à affronter le regard d’autrui, alors autant être dans la bienveillance 🤗…

Les femmes encore plus mal jugées

Il y a un dernier constat à faire dans ce choix de l’enfant unique. Les mères seront toujours bien plus critiquées que les pères, bien évidemment 😤. Dès qu’on sort d’une maternité classique, on nous fait des reproches ! Enfin, je crois même que cela se produit dès qu’on suit à peu près la norme… Difficile de lâcher prise pour tomber enceinte dans ces conditions, ça peut être source de blocage pour certaines femmes.

Malheureusement, ces critiques ne sont que le reflet d’une société patriarcale où le comportement d’une femme sera toujours critiqué, en particulier lorsqu’elle décide de faire ce qu’elle veut avec son utérus… Que l’on décide de faire un bébé seule ou de se ligaturer les trompes, nous n’aurons aucun répit 😑. C’est comme si on ne pouvait exister qu’à travers le rôle de mère ou de conjointe.

Assurément, ce genre de pensées et de comportements ne se déconstruisent pas en un jour, mais il ne faut pas hésiter à s’affirmer face à des personnes qui nous font des remarques ✊. Les mamans qui décident de faire le choix de l’enfant unique ne sont pas des mauvaises mères, bien au contraire. Il y a une volonté de se consacrer pleinement à son enfant. En quoi ce choix peut être critiquable ? Puis de toute manière, si une femme décide de n’avoir qu’un enfant, cette décision lui appartient. Un point, c'est tout !

L'avis de la rédaction : assumez et soyez fière de vos choix

Avoir des enfants, ne pas en avoir, en faire 1, 2, 3,4 ou 10, cela ne regarde que nous ! Comme l'a rappelé Camille, on touche au sujet de l'intime et donc, ce sujet ne regarde que nous et il peut être douloureux. Si vous avez décidé de ne jamais mettre le "petit deuxième en route" comme ils disent, eh bien c'est votre choix et c'est très bien ainsi. Ce n'est quand même pas la société qui va vous faire le 2ème ? N'hésitez pas à remettre à leur place les indélicats. Et si le sujet de la maternité est délicat, source de souffrance, prenez rendez-vous avec un psychologue afin de comprendre ce qui se joue en vous et comment être en phase avec vous-même.

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Sources : slate.fr / parents.fr / lamaisondesmaternelles.fr / magicmaman.com

Article proposé par Camille Lenglet

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