L’attachement évitant, de quoi parle-t-on ?
L’attachement évitant, c’est l’un des 4 styles d’attachement en amour. Il y a le sécure, le préoccupé, le détaché et le dernier, l’évitant. Évidemment, je ne sors pas cela de mon chapeau, c’est le psychiatre Jonh Bowlby qui a travaillé sur la théorie de l’attachement pendant l’enfance 🧐.
Dans ses recherches, il a remarqué que les enfants élevés dans une atmosphère sécurisante, avaient tendance à croire en eux-mêmes et en leurs semblables 💪. En revanche, quand l’enfance n’a pas été assez rassurante, il y a une blessure émotionnelle qui se fait. C’est dans la deuxième catégorie que se trouve l’attachement évitant. Les adultes qui ont ce comportement ont eu, généralement, des parents qui les poussaient à être autonome, indépendant et qui leur témoignaient moins d’amour et d’émotions.
Comment reconnaître un attachement évitant ?
Conséquence d’une telle éducation, les personnes ayant un attachement évitant ont tendance à vouloir rester indépendante et autonome, au détriment d’une relation intime 😅. Comme le dit Phillip Shaver, professeur de psychologie à l'Université de Californie : "Les personnes évitantes dépendent d'elles-mêmes, pas des autres". Il y a une indépendance excessive, il est même hors de question de demander de l’aide ! Cependant, ce n’est pas le seul signe de ce style d’attachement, il y a aussi :
- 👉 Un évitement de l'intimité : bonjour le malaise avec l’intimité émotionnelle, les évitants préfèrent garder leurs partenaires à distance ou avoir des plans cul 🍑.
- 👉 Une difficulté à exprimer/comprendre les émotions : tout est dit, en plus si la personne n’arrive pas à comprendre ses propres émotions, impossible de répondre à celles des autres.
- 👉 Peu de dévoilement de soi : Il y a des difficultés à partager des infos perso, des pensées ou des sentiments.
- 👉 Des réactions défensives : En réponse au stress ou au conflit, leur moyen de défense, c’est de minimiser l’importance de la chose et de dire des phrases du type : “oh mais c’est pas si grave…”.
- 👉 Peu de souvenirs d'enfance : La relation aux parents est assez floue, qu’il y ait des traumatismes liés à l’enfance ou pas.
En quoi l’attachement évitant est problématique ?
Tous ces comportements mènent aux deux principales caractéristiques de ce type d’attachement : les relations superficielles et la fuite face à l’engagement. Et c’est bien là le problème, une personne évitante ne sait pas construire de relation durable. Comme le soulignent deux chercheurs en psychologie, Mikulincer et Shaver, il y a beaucoup d’instabilité dans leur relation, tant il y a une peur d’aimer. Résultat ? Impossible d’être satisfait·e et heureux·se, quand on fuit toujours 🤕.
Pire encore, à force d’être dans l’évitement, on en devient toxique pour les autres, en particulier si les partenaires n’ont pas de soucis d’attachement. Bien sûr, l’attachement évitant n’est pas un choix délibéré, c’est une réponse apprise par rapport à des expériences passées. Toutefois, le comportement évitant peut être considéré comme un red flags par les autres 🚩…
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Les hommes, plus évitants que les femmes ?
À travers mes lectures à propos de ce sujet, la féministe que je suis, s’est posé la question : est-ce que les hommes ne seraient pas plus concernés par l’attachement évitant, que les femmes ? J’ai cherché et je me doutais bien de la réponse : c’est vrai !
En effet, une étude de 2010 par Schmitt et al. a montré que dans la plupart des cultures, les hommes sont socialisés pour être indépendant et surtout, moins expressif émotionnellement. En effet, on est loin de l’éducation non genrée et les petits garçons sont bien souvent poussés à ne pas montrer leurs émotions : c’est ce qu’on appelle de la masculinité toxique 😓. C’est donc les normes de genre et les influences socioculturelles qui poussent les hommes à adopter dans la majorité des cas, un attachement évitant. Parce que pendant leur enfance, on leur a fait comprendre qu’ils ne pouvaient pas être dans les émotions et l’affection avec des phrases du type “un petit garçon, ça ne pleure pas” 😥.
Il n’est donc pas étonnant qu’en tant que femmes, on se dise des phrases du type “pourquoi je tombe amoureuse d’hommes qui ne m’aiment pas ?” 😅. Eh bien tout simplement, parce que la plupart des hommes ont reçu une éducation qui les a poussés à être distant, évitant. CQFD.
Comment sortir de l’attachement évitant ?
Si vous vous êtes reconnus dans les comportements évitants ou si vous avez des difficultés relationnelles, je vous rassure : non, vous n’êtes pas une mauvaise personne et oui, il est possible de changer 🤗. C’est un processus complexe, mais comme John Bowlby l’a expliqué dans ses nombreux ouvrages, la thérapie est le meilleur moyen de se sentir sécurisé dans ses relations. Effectivement, cela peut fournir une base de sécurité à partir de laquelle on pourra réévaluer nos expériences passées.
Plus important encore, avoir un suivi permet aussi de développer de nouveaux comportements et de faire preuve d’auto-compassion. Grâce à elle, on atténue les réactions de peur et de honte qui accompagnent bien souvent l’attachement évitant. Ainsi, on apprend à mieux gérer la situation et la relation. Par contre, il faut une véritable prise de conscience pour faire ce travail et sortir de l’évitement 👀.
📚 Pour aller plus loin, voici un livre sur le sujet :
“Guérir des blessures d'attachement: Apprendre à construire des liens apaisés”
L'avis de la rédaction : en prendre conscience pour guérirL'attachement évitant peut être source de nombreuses difficultés en couple, c'est pourquoi il est important de l'identifier et d'entamer une thérapie afin d'en guérir. N'hésitez pas à prendre rendez-vous avec l'un de nos psychologues pour en discuter. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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Sources : Livre de John Bowlby “Attachement et perte. Volume 1 &2”, Livre "Attachment in Adulthood: Structure, Dynamics, and Change" de Mikulincer et Shaver.