Un milieu ultra-sexiste
Sans modèle féminin, les femmes en politique pourraient donc souffrir d'un manque d'inspiration, de représentation. Si "l'homme est une femme comme les autres", la femme politique serait donc un homme comme les autres. Soit, mais force est de constater que rien ne va : trop autoritaire ou trop douce, trop sexy ou trop moche, trop discrète ou condescendante, etc. Comme partout, en politique aussi rien ne va pour peu qu'on ait un vagin.
C'est un milieu violent, qui nécessite sûrement une grande force de caractère. Mais c'est aussi et surtout un milieu violent pour les femmes qui sont presque toujours victimes de sexisme. J'en veux pour exemple 👇 :
- Mathilde Panot, députée LFI, traitée de "Folle", de "poissonnière", à l'Assemblée nationale alors qu'elle s'apprêtait à prendre la parole,
- Ségolène Royal félicité pour le choix de la couleur de son tailleur par un maire alors qu'elle était ministre de l'Ecologie,
- Un député de droite qui demande au sujet d'Edith Cresson, alors chef du gouvernement, "elle est bien roulée, tu crois qu'elle a une culotte ?",
- Les cris de poule d'un député UMP pendant la prise de parole de l'une de ses collègues,
- La fameuse robe à fleurs de Cécile Dufflot qui lui a valu de nombreuses et lourdes réflexions, parce que c'est bien connu, une robe ça sied mieux à une femme qu'un blue-jean, et je ne caricature pas les propos tenus à l'époque,
- On pourrait aussi citer un autre sénateur qui donne du "chère amie" à Brune Poirson alors ministre d'Etat à la Transition écologique et solidaire.

La célèbre robe à fleurs de Cécile Dufflot commentée à l'Assemblé en 2012.
Pas mieux au niveau local
On pourrait penser que tout ça, c'est après tout le jeu de la politique, dans l'hémicycle, les députées haussent le ton, s'engueulent, s'insultent, c'est la démocratie, avec le petit côté franchouillard en plus. Pourquoi pas. Mais les femmes en politique, ce n'est pas seulement des mandats nationaux. Non, ce sont aussi des mandats locaux, là où beaucoup ont perdu confiance et l'envie de se battre.
Sur 1.000 élues interrogées, 3 sur 4 ont subi des remarques ou des comportements sexistes qui leur ont donné envie de quitter la politique. Là, le sexisme est latent, frontal ou plus pernicieux. Comment se plaindre à la police que M. le Maire vous a fait des attouchements, quand M. Le Maire est un ami ?
Conseillère municipale de Marignier en Haute Savoie, Valérie Ferrarini a elle aussi connu le sexisme. Entrer dans une salle sous le bruit des caquètements de poule ou penser à changer de couleur de cheveux pour ne plus se faire traite de "blonde de M. Le Maire". Le résultat, c'est souvent toujours le même, une perte de confiance qui donne envie de se taire pour ne pas voir les portes se fermer ou de tout quitter.
🔹Un syndrome bien connu 🔹 Les femmes en politique subissent le syndrome de la Schtroumpfette, qui veut que l'on remarque plus facilement une femme au milieu d'un groupe d'homme. Par exemple, si une femme devient maire, on aura 10 articles sur le sujet, mais si 10 hommes deviennent maires, personne ne sera là pour constater qu'il y a encore 10 hommes maires. |
Auto-censure toujours
Alors oui, il y a un plafond de verre et du sexisme, encore et toujours et il en découle alors presque inévitablement une auto-censure. 🙅♀️
On le sait, les femmes sont sur représentées dans le travail invisible. On les retrouve donc souvent bénévoles, engagées dans des associations, mais peu nombreuses dans les partis politiques. Là aussi la réalité frappe et la réalité, c'est un chiffre, 98 % des congés parentaux sont pris par des femmes, elles accomplissent aussi 80 % des tâches ménagères (hello la mauvaise répartition de la charge mentale 🙃) et sont 76 % à s'occuper seules des missions liées à la vie scolaire (sources fondation Jean Jaurés, novembre 2016).
Comment donc concilier une vie professionnelle, une vie de famille et une vie militante ? D'autant plus quand cette vie militante, cette vie politique est faite et fabriquée par des hommes qui oublient les contraintes d'organisations qui s’imposent, le plus souvent, aux femmes.
👋 Cet article pourrait vous intéresser : Auriez-vous peur de réussir ? Stop à l'auto-censure !
Les femmes avancent et se heurtent au 🧱
La situation évolue malgré tout, c'est incontestable, mais celles qui se lancent dans l'aventure politique doivent batailler contre le sexisme, les stéréotypes et aussi contre ce que l'institut Catalyst désigne comme les "normes masculines du pouvoir" : l'esprit de clan, la concurrence, le refus de l'émotion, de l'empathie, de l'écoute et la compétition permanente.
Quant à la solidarité féminine, elle est rare et survit souvent très peu. D'autant qu'il n'existe pas de "vote de femmes". Si les féministes espèrent des femmes de pouvoir, le fait d'être une femme n'est pas un argument électoral, même auprès des femmes.

"En France, les femmes ne sont pas assez bien organisées et pas assez solidaires." Marlène Schiappa.
Plus d'égalité en politique, c'est possible ?
Il existe des initiatives, comme l'organisme "élues locales" qui aide, soutien, forme et donne des outils aux femmes, notamment pour faire face aux violences présentes en politique. On peut aussi éviter les réunions après 18h, former les hommes, mais il faut aussi que les femmes apprennent à faire preuve de davantage de bienveillance entre elles.
👭 C'est en échangeant et en se soutenant que l'on devient plus forte ensemble, que l'on se donne confiance, les unes les autres, mais aussi confiance en soi. Nous devons rechercher la parité en politique, parce qu'il faut une vie politique exemplaire, pour un pays exemplaire.
L'avis de la rédaction : des normes masculines du pouvoir qu'on retrouve aussi en entreprise...Que ce soit en politique ou en entreprise, nous nous heurtons toutes aux fameuses normes masculines du pouvoir : esprit de clan, concurrence, refus de l'émotion, de l'empathie, de l'écoute et compétition permanente. Alors comment trouver sa place ? Comment imposer ses propres codes ? Comment exploser ce plafond de verre ? Si vous ne parvenez pas à vous épanouir dans votre vie professionnelle, que vous peinez à trouver votre place, votre style, n'attendez pas pour contacter l'un de nos coachs.
🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un coach bien-être |
Mais aussi :
Sources : "La démocratie contre les femmes ? " - Fondation Jean Jaurès // "Les femmes encore largement sous-représentées en politique" - Les Echos
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