La peur d’être en faute professionnelle
Christine Barabas a été la première chercheuse à définir le syndrome du "Cover Your Ass" (CYA). Elle a expliqué qu'il y avait deux types de CYA, on fait ça :
- 👉 Pour se protéger dans une situation délicate,
- 👉 Pour éviter certaines accusations.
En fait, c’est bien simple, cela nous permet d’avoir une preuve, une trace écrite que les choses ont été faites et que l’on n’est pas responsable. C’est une manière d’anticiper certaines réactions.
Toutefois, cela démontre qu'il y a un problème. Ce n'est pas sain d'être obligé d'adopter ce comportement, car ça prouve une chose : on a peur de la hiérarchie et qu’une éventuelle faute nous retombe dessus.
Alors avant de partir en vacances, on envoie un e-mail détaillé pour rappeler tous les dossiers en cours et les tâches à accomplir, dès qu’on reçoit une demande, on recontextualise pour être sûr de ne pas faire d’erreurs, on utilise des formules du type “comme convenu lors de notre réunion” 🙄... Bref, on fait tout pour sauver nos fesses de la faute professionnelle.
Qu’est-ce que traduit le CYA ?
La chercheuse en sciences du management, Isabelle Barth, explique qu’elle a observé le CYA dans des milieux "old school", avec un management toxique et vertical. Par exemple :
L’administration est reine de ce syndrome, les documents et les e-mails sont multipliés, quitte à perdre du temps et à s’épuiser. C’est comme ça qu’on se retrouve avec la terre entière dans une boucle de mail 😩 ! |
👉 Cela traduit une culture d’entreprise très infantilisante, basée sur la recherche de coupables plutôt que sur la résolution de problèmes. Et évidemment, quand on est employé, on cherche à tout prix à se protéger. Surtout si on a déjà eu une expérience négative de ce type dans une entreprise précédente, ça crée un réflexe de protection, on préfère garder des preuves de notre innoncence.
En particulier dans un climat économique incertain où la prise de risque est multipliée, il vaut mieux, en effet, couvrir nos fesses quand on accuse pour tout et rien...
Pourquoi c’est problématique ?
Ne pas avoir la confiance de son entreprise, c’est déjà problématique, mais ça instaure un climat vraiment délétère où chacun se méfie de l’autre. Et bien sûr, ça génère beaucoup de stress et d’anxiété sur les employés, qui peuvent mener au burn-out… On ne le conscientise pas forcément, mais c’est là en tâche de fond 😥.
De plus, Isabelle Barth souligne aussi que cette multiplication d'informations demande beaucoup de temps et d'énergie. Au lieu de se concentrer sur des tâches productives et épanouissantes, on passe notre temps à couvrir nos arrières 🙄. La communication orale ne compte pas, la collaboration et l’innovation passent au second plan.
Puis pour finir, à force de se noyer dans les comptes rendus, mails et notes dans les docs, on passe à côté de ce qui est vraiment important. Isabelle Barth dit que c’est sans doute ce qui peut être le plus nocif, car cela peut engendrer de réelles sanctions ou des dangers, en particulier dans les domaines sensibles, comme dans le médical 🤕.
👉 Au final, que faire face à ça quand on est employé ? Bah malheureusement pas grand-chose. Mais au moins, si on en a conscience, on peut s’en méfier et tenter de verbaliser cela à son entreprise, à condition qu’elle soit à l’écoute (et ça, rien n’est moins sûr 😅). Si c'est trop nocif pour nous, il vaut mieux partir, trouver un nouveau job ou carrément envisager une reconversion professionnelle.
L'avis de la rédaction : oups !Vous vous êtes reconnue ? Allez, avouez, on l'a toutes fait au moins une fois pour couvrir nos fesses ! Le tout, c'est d'en prendre conscience et de se poser les bonnes questions sur soi et notre environnement de travail quand on repère ce comportement. Article à faire tourner au bureau ! Et si vous rencontrez des difficultés dans vos relations professionnelles, dans vos activités, n'attendez pas pour prendre rendez-vous avec un psychologue. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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Sources : “Uncovering the CYA Phenomenon in Organizational Writing: Initial Findings” publié dans Technical Communication par Christine Barabas // xerficanal.com