Une prise de parole difficile
Les dates ne mentent pas, il a fallu beaucoup de temps à ces femmes pour parler de leurs agressions. Il y a plusieurs raisons qui font que l’on n’en parle pas juste après avoir subi un acte d’une violence inouïe. La première raison est liée à l’instinct de survie, la mémoire est occultée par notre cerveau pour nous préserver. C’est un mécanisme de défense bien connu des psychologues, cela porte le nom d'amnésie traumatique ou dissociative. Elle peut durer de quelques minutes à plusieurs décennies.
👉 Cependant, elle n’efface pas le syndrome de stress post-traumatique, qui lui est bien là. C’est ce qui est arrivé à Sarah Abitbol qui a tout oublié pour survivre, elle a eu des flashs réminescents à l’âge de 27 ans, soit plus de 10 ans après les faits.
Le poids de la culpabilité
Le déni peut s’installer pendant longtemps et lorsqu’il disparaît, il peut laisser place à un poids très lourd à porter : la la culpabilité. Le Dr Muriel Salmona, psychiatre et psychotraumatologue, explique que la culpabilité se produit dans le cas d’une agression lorsqu’on ne se débat pas. Sauf que ne pas se débattre signifie être consentante 😰!
C’est en réalité un processus de sidération, on est paralysé par la violence de l’acte. Cela influence le sentiment de culpabilité, même s’il n’a pas lieu d’être. Parfois, l’agresseur participe à la naissance de ce sentiment, en rabaissant la victime et en lui faisant croire qu’elle n’est rien et qu’elle mérite ce qu’il lui arrive…
La peur de l’agresseur
La parole est très difficile à prendre, en raison de ces biais psychologiques. Toutefois, il peut y avoir d’autres raisons qui bloquent la victime à porter plainte ou parler de son traumatisme 😔. On le voit à travers les deux affaires présentées, Sarah Abitbol a mis plus de 30 ans à parler par peur de son entraîneur.
C’est aussi le cas dans l’affaire PPDA, certains faits remontent à 1985 et pourtant, ce n’est qu’aujourd’hui que les victimes parlent. La peur de l’agresseur est très forte, car il représente l’autorité et le pouvoir. Il y a aussi la crainte de ne pas être crue, de subir des représailles, de briser son avenir professionnel et personnel, de s’épuiser pour avoir justice…
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