Qu’est-ce que la psychose puerpérale, cette folie maternelle ?

Mis à jour le par Camille Bennett

On sait que la maternité est un grand bouleversement, mais on n’imagine pas que donner naissance puisse nous faire perdre les pédales. Avoir un état mental complètement brisé peut se produire et on appelle ça, la “psychose puerpérale”. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Comment diagnostiquer ce type de psychose ? Est-il possible d’en guérir ? Il est essentiel de parler de la psychose puerpérale pour que tout le monde y soit mieux préparé. Explications.

Qu’est-ce que la psychose puerpérale, cette folie maternelle ?

Qu’est-ce que la psychose puerpérale ?

La psychose puerpérale est un trouble psychiatrique grave et rare puisqu’il touche 1 mère toutes les 1.000 naissances. Il ne s’agit pas d’une névrose, la personne n’a pas conscience de sa souffrance. C’est une psychose avec un effondrement émotionnel et psychologique qui s’accompagne d’un état délirant et d’agitations extrêmes. C’est donc généralement le conjoint et la famille proche qui se rend compte de cet état 😥. 

On peut être atteinte par cette forme de psychose sans antécédents psychiatriques. Généralement, cela se déclenche entre 1 et 2 semaines après la naissance de l’enfant.

Quelles sont les causes de cette psychose 

Selon le psychiatre Wissam El Hage, spécialiste du stress post-traumatique, il n’y a pas de cause apparente et d’éléments particuliers pour anticiper une psychose puerpérale. L’accouchement provoque un traumatisme et un grand choc émotionnel qui peuvent provoquer ce trouble. Néanmoins, il peut y avoir des facteurs de risque comme : un accouchement traumatisant, une grossesse compliquée ou une maternité solo.

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Quels sont les signes de la psychose puerpérale ?

Quand on est atteinte de psychose puerpérale, on ne peut pas soi-même repérer les signes du trouble. Les proches doivent être alertes, en particulier s’il y a des troubles thymiques, c’est-à-dire, liés à l’humeur. Il peut y avoir des symptômes de dépression, mais aussi des épisodes de joie intenses appelés "des hypomanies" qui sont caractéristiques du trouble bipolaire. 

👉 L’entourage peut également repérer d’autres symptômes, comme : 

  • Un sommeil perturbé avec des insomnies,
  • Des confusions dans le temps et l’espace, 
  • Des crises de panique et d’agitation,
  • Un ou des sentiments négatifs comme ceux d’incapacité, de culpabilité, de honte, etc., 
  • Une paranoïa avec une peur d’être tuée,
  • Hallucinations auditives et visuelles, 
  • Oscillation entre lucidité et délires,
  • Des pertes de mémoire importantes,
  • Des propos incohérents sur l’enfant : la mère peut aussi bien avoir peur du décès que de le voir comme immortel et comme un sauveur. 

Il est possible de retrouver ces signes dans 70% des cas de psychose puerpérale. Il est à prendre en compte que la mère n’est pas forcément atteinte par tous et de la même manière.

À différencier de la dépression post-partnum ⚠️

Même s’il y a des signes de dépression dans les deux cas, la dépression post-partum est un état d’intense tristesse avec un manque d’intérêt pour tout. La mère a conscience de cet état contrairement à la psychose puerpérale. Cette dernière est vraiment caractérisée par une déconnexion avec la réalité.

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Diagnostic et traitement de la psychose puerpérale

Il est très important que les proches de la femme qui vient d’accoucher soient attentifs aux signes précédemment énoncés, sans pour autant être dans la crainte du trouble. Néanmoins, plus tôt il est identifié, plus vite la personne pourra être prise en charge et soignée

💬

« Moi dans mes délires, j’ai revécu ma naissance, l’expulsion, le goulet d’étranglement qu’est la mère, la douleur et puis l’éveil des sens… Maintenant quand j’y pense je me dis que c’était le symbole de ma seconde naissance : en tant que maman. Je suis sortie encore sous médicaments. L’angoisse était encore bien présente. Je me posais quantité de questions sur ce qui m’était arrivé, sur ce que je prenais, sur le développement de mon fils… Donc j’ai fait des recherches en bibliothèque et sur internet. Sur la Psychose puerpérale malheureusement je n’ai pas trouvé grand-chose. C’est assez mal décrit par rapport à ce que l’on peut vivre à l’intérieur. Tout ce qui est dit c’est qu’il y a un fort risque de suicide ou d’infanticide et des trucs pour prévenir de la gravité de la chose, mais pas pour expliquer comment et pourquoi… »

Témoignage anonyme provenant de l’association Maman Blues

Il faut s’adresser au plus vite à un professionnel de la périnatalité : psychologue, sage-femme, psychiatre, etc. Consulter rapidement permet d’éviter de minimiser les risques de développer une autre pathologie, qui restera dans le temps, elle, comme un trouble bipolaire ou une dysthymie. Un accompagnement complet sera proposé à la patiente et une hospitalisation pour la maman avec le bébé, pourra être proposée. 

De plus, un suivi thérapeutique peut être le moyen d'accepter qu'il n'y ait pas forcément de raison à tout ça. On cherche souvent des raisons concrètes, mais lorsqu’il n’y en a pas, cela peut être très difficile d’avancer. Quoi qu'il en soit, il est important de ne pas stigmatiser la personne qui en souffre ou la maladie et d’attendre un retour à la “normale”. 

L'avis de la rédaction : agir rapidement

La psychose puerpérale peut faire très peur, puisqu'elle touche à notre lucidité. Néanmoins, c'est un trouble qui se soigne bien grâce à un accompagnement thérapeutique. Il est important que l'entourage soit réactif pour éviter qu'il y ait des risques graves pour la mère comme l'enfant, alors, si vous constatez cela chez une proche, n'hésitez pas à en parler. Le plus tôt sera le mieux, pour l'aider, elle et son bébé.

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Sources : cairn.info / lamaisondesmaternelles.fr / maman-blues.fr

Article proposé par
Camille Bennett

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