La tokophobie : la phobie de la grossesse et de l’accouchement

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Vous avez peur d'accoucher ? Au fond, on a toutes un peu peur. Mais si cette peur vous semble irrationnelle, alors, peut-être souffrez-vous de tokophobie. Au-delà de l'anxiété classique des futures mères, la vôtre est très intense. Peur maladive de souffrir, voire de mourir, pressentiment de ne pas être une bonne mère... La tokophobie toucherait 2,5% à 14% des femmes et jette une ombre sur les projets d'enfant, les grossesses, mais aussi sur la vie en général. Comment détecter et vaincre cette phobie ? On en parle.

La tokophobie : la phobie de la grossesse et de l’accouchement
Sommaire : 

Qu'est-ce que la Tokophobie (ou Tocophobie) ?

La tokophobie ou tocophobie a une définition simple, puisque c'est un terme qui signifie littéralement « phobie de l’accouchement »

📌

Selon les chercheurs du Better Births Centre de l'université de Liverpool, le nombre de tokophobe ne cesse d'augmenter. Par exemple, à la maternité de Liverpool, les cas de cette phobie ont augmenté de 40% sur les trois dernières années...

La majorité des futures mamans peuvent ressentir des angoisses, mais ici, la crainte est extrême et persistante. Cette phobie est liée à la peur de la douleur, peur de la mort, lien entre la sexualité et l’accouchement. Elle va se caractériser par une peur irrationnelle suite à la confrontation d'objets, actes et situations précises. Cela peut faire monter une panique soudaine, déclenchant une crise d'angoisse

Les 3 types de tokophobie

On ressent toutes de l’anxiété liée à l’accouchement, avec les contractions et l’incertitude dans le processus, mais certaines d'entre nous peuvent avoir une peur paralysante qui nuit à leur envie de grossesse ou au bon déroulé de la grossesse. Néanmoins, la phobie n'est pas vécue de la même manière selon les personnes. Il existe d'ailleurs 3 types de tokophobie : 

  • La tokophobie primaire : Elle est souvent observée chez les femmes qui n’ont jamais accouché. La peur de l’accouchement vient généralement d’expériences traumatisantes issues de leur passé.
  • La tokophobie secondaire: Ces femmes ont généralement vécu une expérience traumatisante lors d’un accouchement précédent qui a provoqué la peur de donner naissance à nouveau.
  • La tokophobie sous forme de symptôme de dépression prénatale : La femme réalise sa grossesse et les responsabilités que cela implique, elle va penser qu’elle n’est pas capable d’assumer ce rôle.

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Le test de la tokophobie : comment savoir si on est concernée ?

Comme beaucoup de femmes ont peur de l'accouchement, voire de la grossesse, il est parfois compliqué de savoir si on est soi-même concerné. Pourtant, il y a des signes qui ne trompent pas, on est plus à risque d'être atteinte de tokophobie si on a : 

  • ✅ Peur d'avoir mal,
  • ✅ Peur de la douleur et des complications pendant l'accouchement,
  • ✅ Des antécédents d'anxiété, dépression ou de troubles de l'humeur, 
  • ✅ Déjà eu une expérience d'accouchement traumatisante, 
  • ✅ Déjà eu une expérience traumatisante comme une agression sexuelle, 
  • ✅ Entendu des témoignages négatifs qui ont biaisé notre vision, 
  • ✅ Un manque d'informations pendant la grossesse.

Les conséquences cette phobie

La tokophobie peut provoquer de l’anxiété, des insomnies et des troubles alimentaires, entre autres. Des vomissements peuvent accompagner la grossesse, signe qu'il y a un fort rejet de cette dernière. En effet, s'il y a des conséquences qu'il est possible de voir, d'autres sont invisibles, comme la dépression anténatale. La personne phobie va tomber dans une grande souffrance pouvant participer à la dépression post-partum suite à l'accouchement. 

Durant la grossesse, il peut y avoir un manque d'attachement au fœtus en cours de développement, voire pire. Les pensées anxiogènes peuvent conduire la future mère à interrompre sa grossesse par peur et pas par choix. Bien sûr, chacun· e est libre de faire ce qu'il ou elle veut de son corps, mais dans ce cas précis, c'est la phobie qui conduit à l'avortement.

Tokophobie : traitements et solutions

Soigner une tokophobie paraît insurmontable, en particulier lorsque la patiente est déjà enceinte. Néanmoins, rien est impossible, car vous pouvez suivre une thérapie cognitive et comportementale (TCC) avant ou durant votre grossesse. Le thérapeute pourra réduire votre anxiété, en travaillant sur les idées qui alimentent les angoisses. Dans le cas d'une tokophobie secondaire, il y a un stress post-traumatique, par conséquent, il est mieux de s'orienter vers une thérapie EMDR, qui cible les traumatismes

En plus de cet accompagnement psychologique, vous pouvez mettre en place d'autres choses pour lutter efficacement contre votre phobie : 

1. Rassurez-vous auprès du personnel médical compétent

Certaines patientes ont besoin d'être rassurées en ayant un maximum d'informations en main. Il peut être donc profitable de visiter le service d’obstétrique et de parler aux sages-femmes et aux obstétriciens durant votre grossesse. Un bon suivi, avec une préparation à la naissance adaptée à votre tempérament, peut vous aider à dépasser cette peur.

👉 Le petit plus pour être bien préparée ? Écouter le podcast bliss stories sur la maternité sans filtre !

2. Pratiquez la relaxation

Rien de mieux qu'une séance de yoga prénatale ou de sophrologie pour chasser le stress. Certes, ce sont des solutions secondaires, mais si cela peut vous aider à évacuer les toxines accumulées par l'anxiété, ça ne peut qu'être bénéfique. Cela vous permettra de lâcher-prise pour vous détacher de tout ce qu'il n'y a pas lieu d'être 🧘‍♀️. 

3. Faites-vous épauler

Si c'est n'est pas déjà fait, impliquez le futur papa dans cette aventure et confiez vos angoisses, il vous aidera à mieux les combattre. Sachez que le congé paternité peut être une solution bénéfique pour vous aider au quotidien. Vous pouvez penser que personne d’autre n’éprouve cette peur intense, mais sachez que vous n’êtes pas seule dans ce cas. Les amies, la famille et les médecins sont à votre écoute, ne vous isolez pas. En parler s’avère réconfortant et très bénéfique. 

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L'avis de la rédaction - Ne pas la peur laisser dicter ses choix

La grossesse et l'accouchement sont des étapes qui marquent durant une vie. Certes, ce sont des moments importants où vous pouvez vivre des choses dont vous n'avez pas l'habitude, mais l'anxiété ne fera qu'empirer les choses. C'est pourquoi, il est important d'apprendre à vous éloigner de vos idées anxieuses et de l'anticipation que vous avez à propos de ces étapes. N'hésitez pas à consulter un thérapeute afin d'être guidée et de sortir de cet état qui peut impacter si négativement votre vie. Se débarrasser de sa peur et reprendre le dessus sont essentiels pour mener sa vie comme on l'entend et être pleinement heureuse !

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !

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15 avril · Wengood

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