Hypomanie : quand la joie peut cacher un trouble de l’humeur

Mis à jour le par Camille Lenglet

“Ça se voit que tu vas beaucoup mieux, content que tu sois sortie de ta dépression”. Quand on voit une personne de notre entourage aller mieux, on a tout de suite envie de dire ce genre de phrase. Seulement, ce qu’on ne sait pas, c’est que cette période où la personne se sent mieux, peut cacher une hypomanie. Qu’est-ce que c’est ? Quels sont les symptômes ? Souvent peu diagnostiquée, car interprétée comme une période où l’humeur de la personne est stable, elle cache pourtant un trouble bipolaire de type 2. Explications.

Hypomanie : quand la joie peut cacher un trouble de l’humeur
Sommaire : 

Qu’est-ce que l’hypomanie ?

L’hypomanie est un épisode de manie, donc un état d’excitation et d’hyperactivité, faisant partie du spectre du trouble bipolaire. Elle est d’ailleurs aussi appelée “bipolarité de type 2” car elle fonctionne de la même manière, mais elle passe souvent inaperçue. En effet, elle est interprétée comme un moment de très grande forme, après un épisode dépressif. On a l’impression que la personne se remet de cette dernière et qu’elle connaît une augmentation d’énergie, de créativité, de sociabilité et de confiance en soi due à une “guérison”. 

👉 L’hypomanie donne la sensation que l’humeur de la personne est stabilisée, alors que ce n’est pas le cas puisqu’à un moment, cet épisode de manie va faire de nouveau place à la dépression.

Quelle est la différence entre une manie et une hypomanie ?

Hypomanie veut dire “petite manie”, donc elle aura les mêmes symptômes que la manie. Néanmoins, il ne s’agit pas de la même intensité, c’est ce qui fait toute la différence.

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Les causes de l’hypomanie

Comme beaucoup de maladies psychiques, l’hypomanie est multifactorielle, c’est-à-dire qu’elle peut avoir plusieurs causes : des prédispositions génétiques, psychologiques, neurologiques ou environnementales. Il peut y avoir aussi des facteurs favorisants comme 👇 : 

  • Un stress chronique,
  • Un grand état de fatigue avec une dette de sommeil,
  • Un deuil d’un proche
  • Un changement radical (perte d’emploi, déménagement, rupture brutale…)
  • Une consommation de cannabis à l’adolescence,
  • Une consommation de stéroïdes (généralement pris par certains athlètes),
  • Une prise d’antidépresseurs tricycliques (qui provoquent des cycles de manie)

Quels sont les symptômes de l’hypomanie ?

Au cours d’un épisode d’hypomanie, les personnes atteintes de ce trouble ressentent beaucoup de joie et d'euphorie. C’est notamment pour cette raison qu’il est difficile de la diagnostiquer. Il faut donc prêter encore plus attention aux symptômes de l’hypomanie. Ils doivent être ressentis sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines consécutives, pour correspondre à un état hypomaniaque. La personne déborde d’énergie, certes, mais il y a aussi : 

  • ✔️ Un besoin d’être au centre de l’attention et une grande confiance en soi, 
  • ✔️ Une importante désinhibition, avec un besoin de contacts sociaux accrus,
  • ✔️ Une augmentation de la parole, qui soit vraiment très remarquable,
  • ✔️ Une grande créativité et une efficience intellectuelle avec l’envie de lancer plein de projets,
  • ✔️ Un flux de pensées incessant, au point de perdre régulièrement le fil,
  • ✔️ Une augmentation des conduites à risques (alcool, drogues, sexe, dépenses à outrances, jeux d’argent, etc.).

Il faut bien prendre en compte que ces symptômes ne correspondent pas à l’état habituel de la personne. Il y a un début et une fin, cela ne correspond pas à des traits de personnalité. 

L'hypomanie en BD

Extrait de la BD “Goupil ou face” sur les symptômes de l'hypomanie par la dessinatrice Lou Lubie.

Reconnaître l’hypomanie

L’hypomanie est difficile à reconnaître, car elle est beaucoup moins intense que les épisodes de manie de la bipolarité. Bien souvent, il n’y a pas de conséquences sur la vie professionnelle, par exemple. La personne se sent bien et ne se considère pas comme malade. La plupart d’entre elles consultent plutôt pour parler de leur dépression à leur médecin, mais pas pour l’hypomanie en elle-même. Par conséquent, 80 % des états hypomaniaques passent inaperçus… 

Il est nécessaire de garder à l’esprit que c’est un trouble de l’humeur lié à des épisodes dépressifs qui peuvent être plus ou moins sévères. À terme, la personne finit par s’épuiser, donc il est important qu’il y ait une prise en charge afin d’éviter une dépression de plus en plus forte et de l’épuisement. 

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Le traitement de l’hypomanie 

La première chose à faire est de consulter un professionnel de santé, son médecin ou un psychiatre directement. Comme expliqué, les personnes consultent pour la plupart du temps pour les symptômes de la dépression. Néanmoins, il ne faut pas hésiter à être aussi alerte sur les périodes où on se sent mieux et à décrire ce qu’on ressent pendant cette phase. À partir de là, le professionnel pourra détecter l’hypomanie et mettre en place des solutions de traitement. 

Effectivement, l’hypomanie se traite avec une combinaison de traitements ou une adaptabilité suivant le degré de maladie patient. Par exemple, s’il n’y a pas de conséquences néfastes sur la vie personnelle et professionnelle, l’hospitalisation n’est pas nécessaire. Cependant, un traitement médicamenteux pour réguler l’humeur est proposé sur plusieurs années dans la plupart des cas. 

La psychothérapie est aussi souvent nécessaire pour traiter l’hypomanie, car elle permet de travailler autant sur les causes, que sur les conséquences. La thérapie cognitive et comportementale est la plus adaptée pour apaiser ce trouble de l’humeur, car elle permet de mettre en place des stratégies d’adaptation aux épisodes de manie, en régulant par exemple le sommeil ou l’alimentation. 

L'avis de la rédaction : à ne pas sous-estimer...

Il faut donc se méfier des périodes de joie intense, d'hyperexcitation et d'hyperactivité qui pourraient suivre un épisode dépressif. Il est important de prendre conscience de cette hypomanie et de mettre en place un traitement afin de réguler ses humeurs. N'attendez pas pour prendre rendez-vous avec un professionnel si vous pensez que vous, ou l'un de vos proches, en souffrez.

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*Sources : passeportsante.net / goupil-ou-face.fr / msdmanuals.com

Article proposé par Camille Lenglet

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