Le déni : un formidable outil de défense, vraiment ?

Mis à jour le par Emilie Potenciano, rédactrice pour Wengood

Parfois, quand la vie nous joue des tours, quand nous ne sommes pas prêts à supporter une annonce, pas capable d’accepter une réalité trop rude ou que nous vivons une expérience traumatisante, le cerveau va faire en sorte de camoufler ces informations afin que nous n’y ayons plus accès un temps donné, en attendant que la réalité nous rattrape un jour ou que nous soyons aptes à les accepter. En attendant, nous poursuivons le cours de notre vie comme si de rien n’était, c’est ce que l’on appelle : « le déni » ou plus communément « faire l’autruche ». Est-ce vraiment une bonne solution ? Explications.

Le déni : un formidable outil de défense, vraiment ?

Qu'est-ce que ça veut dire être dans le déni ?

Le déni fait partie des mécanismes de défense les plus courants de notre cerveau. C’est un refus de reconnaître la réalité d’un événement vécu comme traumatisant. Une incapacité d’accepter ce qu’il se produit dans notre vie réelle, nous orientant alors vers un itinéraire bis pour suivre le cours de notre vie comme si de rien n’était. 

S’il s’agit d’une protection nécessaire dans la gestion des émotions et qui nous protège un temps d’une douleur psychique trop intense ou d'un mal-être important, cette signalisation de déviation routière n’est que temporaire. Nous y avons tous recours un jour, sans même nous en rendre compte, de façon plus ou moins modérée. 

Autruche

Vous savez ? C’est quand on dit de quelqu’un qu’il « fait l’autruche » … Et que ce quelqu’un, s’il est interrogé, ne voit même pas de quoi il retourne tant il se sent en dehors du problème soulevé. C’est le principe même du déni 😅.

Les situations dans lequel se manifeste le déni

Un mécanisme de défense totalement inconscient, qui sert à nier la réalité en rendant inaccessible un choc émotionnel ou une information dans le cerveau 🧠. Le déni permet alors de surmonter l’insurmontable, de jeter aux oubliettes d’un coup d’un seul une réalité trop lourde, dans une boîte hermétique dont ensuite on jetterait la clé. Cela peut être le cas pour :

  • Des mots que l’on ne souhaite pas entendre : décès d’un proche, maladie…
  • Des situations que l’on ne souhaite pas voir : addiction (la sienne ou celle d’un proche ex : alcool, jeux d’argent…), une rupture amoureuse inévitable, violences psychologiques ou physiques (violences conjugales, abus sexuels…), harcèlement, burn-out…

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Les limites du déni

Formidable en apparence, ce système a pourtant ses failles, car l’action du déni n’est que temporaire. Pendant ce temps de déni, la personne a employé son énergie à suivre le cours de sa vie sans prendre en compte la réalité de la situation. Elle n’a pas pu agir pour se "réparer" ou s’adapter à une situation bien réelle. Peu importe le temps passé, la boîte bien hermétique n’a endommagé aucune information. Et la clé qui la fermait réapparaît un beau matin, simplement parce que le temps est venu de faire face. La réalité ressurgit alors d’un coup !

Alors pouvons-nous parler d’un mécanisme qui nous aide ou au contraire d’un mécanisme qui nous plonge dans un monde irréel, puis nous laisse seul face aux conséquences ? Oui, sur le moment, le déni va réduire les tensions et les angoisses de situations difficiles, mais il faut également savoir que le déni, même s’il est inconscient, n’est pas sans risque, car il peut à l’extrême avoir l’effet inverse et créer des névroses, des états d’anxiété, phobies, obsessions, voire même mettre directement en danger…

Le mécanisme de déni peut prendre une proportion si envahissante que nous ne percevons plus que cette réalité, un leurre qui nous protège face à une difficile réalité, mais jusqu’où et à quel prix ? Le déni dans le cadre de pathologies comme l’alcoolisme par exemple. Le déni permet à l’alcoolique d’ignorer son état tout en conservant une bonne estime de soi, pour autant celui-ci continue de mettre sa santé en péril. Quant au déni de grossesse, l’enfant et la mère pâtissent tous deux d’un suivi médical adapté, sans parler du choc psychologique de l’annonce et des angoisses qui en découlent…

Comment sortir du déni ?

Une personne dans le déni ne pourra pas résoudre son problème tant qu’elle sera plongée dans ce monde irréel. C’est pourquoi il est très difficile d’en sortir. Ce processus est inconscient, donc ni la famille, ni les amis proches ne peuvent convaincre quelqu’un avec succès de sortir de son déni. Seule la personne concernée peut sortir de son déni, quand le temps est venu, pour intégrer cette réalité à son rythme et s’adapter à ces nouvelles circonstances. C’est cette prise de conscience qui va permettre de traiter la douleur, de l’analyser, de la soigner par de l’acceptation, de se défaire de chaînes mentales invisibles.

Bien évidemment, cela prend du temps et un accompagnement psychologique est souvent nécessaire. Le thérapeute ne va pas travailler seulement sur le déni, qui est une conséquence, mais sur ce qui est à l'origine du déni. À partir de là, il sera plus simple d'aider la personne à se reconnecter à la réalité. Par conséquent, si on est un proche d'une personne qui fait l'autruche, il faut plutôt parler de ce qui a provoqué le déni, pas du déni lui-même. Ainsi, on pourra accompagné vers le suivi psychologique en douceur. 

L’avis de la rédaction : ne pas hésiter à consulter

Le déni est très difficile à identifier, tant c'est un mécanisme inconscient de notre cerveau. C'est souvent l'entourage qui le constate. Néanmoins, si on parvient à identifier une souffrance, un événement traumatisant ou toute autre chose pouvant être la cause de notre déni, il faut en parler. Si vous avez cette sensation, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec l'un de nos spécialistes. Ainsi, vous pourrez avancer pour réparer ce qui vous a causé du tord.

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Article proposé par Emilie Potenciano, rédactrice pour Wengood

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