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Qu’est-ce qui provoque un déni de grossesse ?
La psychanalyste Sophie Marinopoulos et autrice du livre “Elles accouchent et ne sont pas enceintes : le déni de grossesse” explique que c’est un mécanisme de défense psychique. En ignorant la réalité de la grossesse, notre corps veut nous préserver d’une grande souffrance. Si on fait un déni de grossesse, on ne ment pas et on ne cache pas le fait d’être enceinte. Nous n’avons réellement pas conscience d’être enceintes car le corps n'envoie aucun signal.
➡ Le déni de grossesse est une forme de négation absolue et ça n'a pas forcément un rapport avec le fait d’avoir envie d’un bébé ou non .
Les causes du déni de grossesse
Si votre vie émotionnelle est bridée et que vous n'êtes pas à l’écoute de vous-même, vous êtes susceptible de faire un déni de grossesse. On a plus de risques de faire un déni de grossesse lorsqu’on est dans le déni de nos émotions. Selon Sophie Marinopoulos, la dépression serait également un facteur qui pourrait encourager le corps à cacher la grossesse.
Mais au-delà même de ce qui se passe dans notre vie actuelle, les causes du déni remontent aussi à la petite enfance. Les soins que l’on a reçus ont un impact sur notre rapport aux émotions. Chaque personne et chaque histoire sont singulières, il faut fouiller dans le passé pour comprendre pourquoi on a fait un déni de grossesse. Il est donc impossible de déterminer un profil de femme qui pourrait être plus sujet à ce mécanisme de défense psychique.
On peut également faire un déni de grossesse dans les cas suivant :
- lors d’une stérilité supposée,
- d’un abus sexuel ou psychologique,
- de grossesses rapprochées.
Comment peut-on détecter un déni de grossesse ?
Des symptômes invisibles
Puisque notre corps ne signale pas à notre esprit la grossesse, difficile de savoir si on est enceinte ou pas. Bien souvent, nous pouvons avoir des symptômes comme des maux de ventre ou des nausées, mais nous mettons ça sur le compte d’une indigestion ou d’un problème intestinal. La psychanalyste explique que "le symptôme du déni serait une interprétation des signes corporels qui mène partout sauf vers l'idée d'une grossesse". Pour éviter un déni de grossesse, si certains symptômes sèment le doute, il ne faut pas hésiter à faire un test de grossesse ou mieux encore, une prise de sang.
Les règles et le déni de grossesse
L’arrêt des règles ne représente pas forcément une grossesse. Nous avons toutes un cycle différent et surtout, nous sommes nombreuses à avoir des règles irrégulières. Certaines femmes souffrent même d'ovaires polykystiques, elles n’ovulent donc pas tous les mois. L’arrêt des règles peut aussi être impacté par le stress, un problème de poids ou d’autres raisons. Nous n’interprétons pas toutes l’arrêt des règles comme un signe de grossesse. A contrario, le fait qu’il peut y avoir des saignements pendant la grossesse qui peuvent nous donner la sensation qu’on a toujours nos règles. Tout cela peut fortement nous induire en erreur !
Le corps ne change pas
On peut parler de déni après les 3 premiers mois de grossesse. Pendant le premier trimestre, nous n’avons pas toutes de gros symptômes comme les nausées. A partir du deuxième trimestre, dans une grossesse normale, le bébé grandit et cela commence à se voir. Mais lors d’un déni de grossesse, l’utérus s’étire en hauteur au lieu de pousser le ventre en avant. Ce qui explique que le ventre ne s’arrondit pas et que la grossesse n’est pas visible. C’est vraiment la puissance de l’esprit et du corps, le bébé grandit dans notre corps sans prendre de place.
Illustration du déni de grossesse - La Maison des Maternelles
Le choc d’apprendre la grossesse
Pour qu’on prenne conscience de la grossesse, il faut qu’une tierce personne émette l’idée que l’on est enceinte (un médecin par exemple). Une fois que nous savons que nous sommes enceintes, le corps va montrer tous les symptômes de la grossesse. Le ventre peut même grossir en quelques heures ! Certains dénis de grossesse persistent jusqu’au terme, ce qui empêche la future mère de préparer l’arrivée du bébé. C’est encore plus traumatisant lorsqu’on apprend qu’on est enceinte à quelques heures de l’accouchement.
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Au-delà des changements physiques impressionnants, apprendre que l’on est enceinte de plusieurs mois de grossesse est un choc psychologique énorme. Des témoignages de femmes qui ont vécu un déni de grossesse parlent souvent de culpabilité. Le pédopsychiatre Michel Libert explique cette culpabilité : “Elles peuvent interpréter le déni comme le signe qu’elles ne sont pas de bonnes mères, qu’elles n’ont pas d’instinct maternel”. C’est pourquoi l’Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse (AFRDG) se bat pour une reconnaissance du déni de grossesse pour la mère et l’enfant. Les conséquences peuvent être nombreuses et conduire la mère à une dépression post-partum.
L'avis de la rédaction : une prise en charge indispensableComme l'explique le Dr Apter, le processus pour devenir parent démarre bien avant la grossesse. Dans le cas d'un déni de grossesse, la femme n'a pas le temps de parcourir ce chemin. Ces femmes ont besoin d'un séjour en maternité un peu plus long pour se reposer. Un rendez-vous avec un psychiatre permettra de décider si un suivi psychologique est nécessaire ou non en fonction des circonstances du déni. |
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Sources : 5 choses à savoir sur le déni de grossesse - L'express // Enceinte sans le savoir - La maison des maternelles