Est-ce normal de ne pas aimer les câlins ?
Mais alors, qui sont ces anti-câlins, ces “non-tactiles” ? Évidemment, quand je parle du corps comme d'un temple intouchable, j'emploie un ton volontairement provocant, parce que souvent, il suffit qu'une personne dise qu'elle n'est pas très tactile pour être taxée de snobisme.
Sauf que bien souvent, c'est un peu plus compliqué que ça. Le rejet des contacts physiques peut faire partie de la personnalité. Dès l'enfance, certains n'ont pas autant besoin que d'autres d'affection physique, sont dérangés par les câlins, ont besoin de faire respecter leur espace personnel et se contentent de mots et de présence.
Le câlin, une expérience qui se transmet
Pourquoi certaines personnes sont très tactiles alors que d'autres sont obligées de serrer les dents très fort quand on leur impose un câlin ? Une étude, des chercheurs Lena M. Forsell et Jan A. Åström, tend à expliquer que ça viendrait tout simplement de ce qu'on a connu au sein de notre famille.
🫂 Si vous avez grandi dans un foyer câlineur, il y a fort à parier que vous n'avez aucun problème à prendre les autres dans vos bras, à les toucher et à les embrasser. Pour ceux dont les contacts physiques familiaux étaient peu présents, voire inexistants, ils sont évidemment plus réticents. Le constat paraît simple : on vous a câliné, vous câlinerez et inversement. |
Cependant, pour certains la réaction est inverse, comme l'explique la psychologue, Nathalie Giraud. Une personne qui a manqué d'affection dans son enfance peut chercher à combler ce manque en étreignant tout son entourage. Un enfant peu enclin aux démonstrations physiques d'affection, mais qui n'aurait pas osé dire non aux bisous et aux câlins, peut, à l'âge adulte, ne plus supporter qu'on le touche 🤐.
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Le corps a un passé
Quoi qu'il en soit, que l'on aime ou pas les contacts physiques, pour les psychanalystes, tout est lié au passé. En effet, le corps est bien souvent le siège de notre mémoire, de notre histoire et de notre passé. Une cicatrice par-ci, le nez d'un aïeul par-là, une maladie de peau qui ne nous lâche pas et ce, sans compter, tout ce qui n'est plus visible. Les claques, les bisous volés, les mains lâchées, les épaules agrippées et les joues qui rougissent. Tous ces gestes, tous ces événements, liés à notre corps, l'ont imprégné, alors, pour certains, se laisser toucher, c'est se dévoiler et ou revenir sur un passé, que l'on cherche à oublier.
Et puis, avec cette impression de lever le voile, se pose aussi la question de la confiance en soi, de l'amour que l'on porte ou non. Est-ce que l'on aime notre corps, notre personnalité assez, pour laisser les autres nous toucher ? Les chercheuses en psychologie, Anita Barbee et Terri Orbuch, expliquent que les individus ayant une image positive d'eux-mêmes et des expériences passées saines avec le toucher sont plus susceptibles d'être à l'aise avec les contacts physiques. L'inverse se vérifie, aussi, comme pour moi :
💬 Lorsque j'avais des épisodes assez douloureux et surtout très visible de rosacé, localisée sur les joues, je ne pouvais pas supporter que l'on me fasse la bise, mais je craignais aussi que l'on me prenne dans ses bras. |
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