Je déteste être prise en photo, mais pourquoi donc ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

Une de mes activités est d’être photographe. On pourrait penser que, du coup, je suis très à l’aise devant l’objectif, mais que nenni ! Si je fais de la photo, c’est pour être derrière l’appareil et prendre les autres en photo. Bon, il m’arrive de faire des autoportraits, mais dès lors qu’une autre personne me prend en photo, je déteste ça. Je sais que je ne suis pas la seule personne à ressentir cela, voilà pourquoi j’ai décidé de vous en parler aujourd’hui.

Je déteste être prise en photo, mais pourquoi donc ?

Mon insécurité corporelle 

J’ai fait une petite introspection afin de me demander pourquoi j’étais si mal à l’aise, par rapport au fait d’être prise en photo. La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est le fait que je sois grosse. Je ne dis pas ça en mode “j’ai 2/3 kg en trop”, non, je suis réellement grosse au point d’être victime de grossophobie encore régulièrement 😓. 

Néanmoins, j’essaie de m’accepter comme je suis, de faire du body neutrality, mais il y a quand même cette insécurité persistante sur mon apparence physique. En effet, la société nous dit qu’être gros·sse, c’est mal, notamment à cause de l’argument bidon de la santé. Alors évidemment, quand quelqu’un prend une photo de moi, je pense à tout cela. Je veux que le cliché reflète le corps et le visage qui me ferait plaisir de voir, mais bien souvent, je suis déçue, surtout quand j’ai été prise en photo sur le vif. C’est une vraie souffrance de voir ce reflet qui ne rentre pas dans les standards 💔… 

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Un gros besoin de contrôle 

Comme je l’ai dit en introduction, il m’arrive de faire des autoportraits. Oui, je fais des photos de moi avec mon trépied, ma télécommande, des vêtements bien choisis et un joli paysage en arrière-plan. Peut-être que vous, de votre côté, vous prenez des selfies, mais peu importe comment on appelle ça, on SE prend en photo. Alors pourquoi on déteste quand une autre personne le fait 😅 ? 

Comme l’explique le psychiatre, David Sack, cela met à mal notre besoin de tout contrôler et on ressent un sentiment d’impuissance et d’insécurité 😕. Quand quelqu’un d’autre prend la photo, on ne peut pas maîtriser notre image, elle que l’on déteste tant. Quand je prends mes autoportraits ou vous, vos selfies, on sait que l’on peut jouer avec l’angle, la lumière, prendre une jolie pose. Ce n’est pas le cas quand quelqu’un nous photographie, on est à la merci du regard et du talent du photographe (qu’il soit pro ou non 😬). 

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Quand on se prend en photo et qu’on déteste le résultat, on fait disparaître ça ni vu ni connu. Tandis que quand c’est tonton Jacky qui nous photographie à Noël et qui partage les photos sur internet, bon là, il y a tout de suite une perte de contrôle… 

Des standards irréalistes 

Selon une étude de 2014 publiée dans la revue "JAMA Pediatrics", près de 18% des garçons sont aussi préoccupés par leur physique. Eh oui, désormais, il y a une telle pression sur les corps que l’insécurité physique peut aussi concerner ces messieurs ! Cependant, en tant que femme, je dirais que nous devons encore plus rentrer dans le moule des critères irréalistes, notamment à cause du male gaze. C’est dans l’inconscient collectif qu’une femme doit plaire, on a donc le cerveau retourné de ne pas ressembler à ce qu’on voit autour de nous 🤯. 

Sauf que l’on oublie bien souvent que les photos que l’on voit sur les réseaux sociaux et dans les magazines sont retouchées. Pour bien maîtriser Photoshop, croyez-moi que c’est très facile de faire des modifications🤐 ! Et puis quand on voit des femmes exposées en vidéo dans les médias, c'est tout le temps du même type de physique et il ne représente pas l’infinie variation de nos corps (et les médias le font exprès !).

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Se lâcher la grappe 

Insatisfaction corporelle, pression des normes, représentativité biaisée, besoin de contrôle… Voilà autant de raisons qui font que l’on n’aime pas être prise en photo. Cela traduit un gros manque de confiance en soi et je dirais que le plus important, c’est que l’on travaille là-dessus, vous, comme moi. 

Il faudrait que je fasse une séance photo avec un collègue photographe pour lâcher prise. En effet, il est possible de trouver des photographes qui font de la thérapie, pour que l’on puisse redécouvrir notre corps et notre visage sous un jour nouveau. Cela peut réellement aider à prendre le chemin de l’acceptation et je sais de quoi je parle, puisque c’est un service que je propose à mes clientes qui veulent des portraits en solo 🙊. 

Il ne reste plus qu’à m’appliquer mon propre conseil pour enfin, ne plus craindre lorsqu’un objectif se met sur moi. Allez, on se lance le défi 😉 ?! 

L'avis de la rédaction : se voir sous un jour plus bienveillant 

La quête de l'acceptation de soi est un voyage complexe, souvent entravé par nos insécurités et les pressions sociétales. Si cet article résonne avec vos propres luttes et que vous ressentez le besoin de dépasser ces barrières, n'hésitez pas à consulter un psychologue. Un professionnel vous aidera à reconstruire votre estime de soi et à vous voir sous un jour plus bienveillant. N'attendez pas pour faire ce premier pas vers un vous plus épanoui – contactez un psychologue aujourd'hui.

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Mais aussi : 

Sources : Livre “Je selfie donc je suis”, Elsa Godart, “Lâcher prise - Le plus court chemin pour se libérer des blocages”, David R. Hawkins 

Article proposé par Camille Lenglet

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