Comprendre l'asexualité : une vie sans sexe... et c’est ok !

Mis à jour le par Lauriane Amorim

La sexualité est bien souvent un sujet qui nous occupe beaucoup, et pour cause, le sexe est partout. Dans nos esprits, dans nos téléphones, dans nos conversations, dans notre télé et parfois même, dans notre lit, pardi ! Si le sexe occupe autant de place, c’est parce qu’il fait du bien. Il fait plaisir, mais il permet aussi d’être plus heureuse, moins stressée, plus confiante… Bref, le sexe c’est essentiel et pourtant, pour certains, le sexe, c’est sans eux. Ils n’ont pas d’aversions pour le sexe, ils ne ressentent simplement aucune attirance sexuelle pour les autres. On fait le point sur l’asexualité, cette orientation sexuelle très peu connue.

Comprendre l'asexualité : une vie sans sexe... et c’est ok !

L’asexualité, une orientation sexuelle comme les autres

Dans l’acronyme LGBTQIA2+🏳️‍🌈, le "A" désigne les asexuels. Donc, si on se demande s’il est possible de ne pas aimer faire l’amour ? Eh bien la réponse est oui, mais ce n’est pas un choix, ni une phase. L’asexualité est une orientation sexuelle au même titre que les autres, donc on naît comme ça, elle n’a rien à voir avec l’abstinence sexuelle ou avec une quelconque religion. 

👉 Un asexuel peut d'ailleurs être sexuellement actif, c'est juste qu'il ne ressent pas assez d'attirance, ou de désir pour les autres, au point d'avoir envie de coucher avec eux.

Qu’est-ce qu’une personne asexuelle ?

On pourrait résumer en disant qu’un asexuel ne ressent aucune attirance sexuelle pour personne. L’asexualité est un spectre, ce qui veut dire que tous les asexuels sont différents, évidemment, mais surtout que l'asexualité est un terme qui regroupe diverses orientations sexuelles :

  • Les sex positive ou sex favorable sont favorables aux relations sexuelles. Ils peuvent avoir des rapports pour passer un bon moment, par curiosité, pour faire plaisir à un partenaire, etc. Ils se considèrent comme pourvues d'une libido, mais elle n'est dirigée envers personne parce qu'ils ne ressentent pas d'attirance.
  • Les sex neutral ou sexe indifférent qui n'en ont rien à faire du sexe.
  • Les sex repulsed sont, comme leur nom l'indique, repoussé par l'idée du sexe, par les organes génitaux et par l'idée même d'avoir un rapport sexuel.

Et on peut encore affiner la palette de l’asexualité :

  • Demisexualité : une attirance sexuelle uniquement tournée vers une personne pour qui on a développé un fort sentiment d'affection, ou un profond lien émotionnel.
  • Graysexualité : une attirance sexuelle qui est fluctuante et varie selon les périodes, sans raison précises.
  • Autosexualité : c'est une attirance sexuelle envers soi-même. Ressentir un fort désir pour soi-même et préférer donc les expériences sexuelles personnelles.
  • Autochorissexualité : il s'agit d'une excitation provoquée par des fantasmes, des œuvres ou des films pornographiques, mais sans s'imaginer soi-même dans cette situation, ni même ressentir l'envie d'un passage à l'acte avec quelqu'un d'autre.
  • Akiosexualité : c'est un désir sexuel pour une autre personne, mais seulement dans le cas où ce désir n'est pas réciproque. S'il le devient, l'attirance disparaît peu à peu.
 Bon à savoir ❗

En 2004, une étude montrait que les asexuel représentaient 1% de la population mondiale.
Le contraire de l'asexualité c'est l'allosexualité. À savoir, une attirance pour d'autres personnes suivant des critères subjectifs.

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S’identifier, un cap important

Les personnes asexuelles sont souvent désignées par le diminutif "ace". Certains n'ont jamais ressenti de désir sexuel et n'ont jamais eu de relations sexuelles, et d'autres encore en ont ou en ont eu, parfois parce qu'ils se sont identifiés asexuels plus tard dans leur vie. Pour un asexuel, comme pour toute autre orientation sexuelle, il est important de s’identifier 🧠. S’identifier, ce n’est pas entrer dans une case, ce n’est pas se différencier, mais c’est mettre un mot sur ce qu’on est, entrer dans une communauté et comprendre que l’on n’est pas seule. Par ce biais-là, c’est aussi parfois et souvent, mettre fin à une souffrance, se soulager. 

Ne pas ressentir de désir dans une société ultra-sexuelle comme la nôtre, c’est souvent se confronter à des proches qui racontent leurs expériences, à des unes de magazines qui nous encouragent à multiplier nos rapports. Une personne ace qui s’ignore peut alors se remettre en question, ressentir une pression et même se sentir forcée de faire l’amour. Voilà pourquoi il est important de se reconnaître en tant qu’asexuel : afin de se comprendre, de se sentir légitime et heureux telle qu’on est 💪.

👋 Un article qui peut vous éclairer : Qu'est-ce que le consentement ? Pourquoi est-il si important ?

L’amour et asexualité

Se demander si un ace peut tomber amoureux, c’est exactement la même chose que de se demander si on peut avoir un coup d'un soir. Oui, au même titre qu'il peut y avoir du sexe sans amour, il peut y avoir de l'amour sans sexe. Il ne faut pas confondre asexuel, qui ne ressent pas de désir sexuel et aromantique qui n’ont pas d’attirance romantique pour les autres. 

👉 Ainsi une personne asexuelle peut très bien vivre en couple, même avec une personne dont il n'a pas envie et ça ne veut pas dire pour autant qu'il ne fera pas l'amour. Un sex positive peut par exemple avoir des relations sexuelles avec son partenaire pour lui donner du plaisir, pour partager un moment de complicité, de tendresse, sans pour autant être attiré par lui ou par elle.

Les amours des asexuelles ne sont pas forcément platoniques.

Les amours des asexuelles ne vivent pas forcément un amour platonique.

Est-ce qu’on fait des enfants quand on est asexuel ?

C’est certainement la question que se posent beaucoup de parents d’asexuels 👶, mais faire un enfant ne dépend pas de l’orientation sexuelle, ça dépend avant tout de l’envie d’en faire ou pas. Pour une personne ace, il est tout à fait possible d’avoir des enfants, tout simplement parce qu'avoir un enfant n'a pas forcément de rapport avec le désir sexuel. Vouloir des enfants, c'est vouloir avoir une famille avant tout. 

👉 Le problème peut se poser pour les sex repulse qui n’envisage pas de passer par le sexe pour concevoir un enfant, mais qui peuvent alors envisager l’adoption ou la PMA.

On fait quoi alors quand on est asexué ?

Évidemment, j'espère ne pas vous apprendre qu'il existe une vie en dehors du sexe. Comme asexué ne rime pas avec dégoût du sexe et refus de l'amour, on peut être asexuel et avoir une vie sexuelle. À quel moment un contact intime devient sexuel ? Ça dépend de chacun et c'est la même chose pour les ace qui peuvent embrasser, câliner, toucher et même avoir des rapports sexuels pour faire plaisir à leur partenaire, par curiosité, pour faire des enfants.

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Quid du plaisir 💥

En tant qu'asexuel, on peut ressentir du plaisir. L'asexualité ce n'est pas l'absence de plaisir, mais l'absence d'attirance sexuelle. Ce qui implique que pendant un rapport, un asexuel peut ressentir du plaisir. La masturbation fait aussi parfois parti de la vie de certains ace, pour le plaisir qui en découle. Sauf que si le corps ressent du plaisir, l'attirance sexuelle n'est pas là, donc le cerveau lui, ne ressent rien.

👉 S’il y a donc une chose à retenir, c’est qu’on peut être heureux sans avoir du désir. On peut être heureux comme on veut en fait ! 😊

L'avis de la rédaction : un sujet encore peu abordé...

L'asexualité est une sexualité comme les autres, pourtant le sujet est encore peu abordé et quand il l'est, c'est souvent avec scepticisme. "Tu n'as pas trouvé le bon.", "Tu es frigide ou quoi ?" il n'est pas toujours facile de se faire entendre quand on est asexuel. Ces personnes ne ressentent simplement pas l'envie d'avoir des relations sexuelles, certaines peuvent en souffrir, d'autres non. Si votre sexualité est source de questionnements, que vous ne parvenez pas à vous épanouir, n'hésitez pas à contacter un psychologue afin d'en parler.

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Guy Roland il y a un mois

Bonjour, c'est vrai que je n'ai pas abordé ce point sur l'article. Néanmoins, la sexualité, ce n'est pas que faire l'amour avec son/sa partenaire. La masturbation peut être une réponse à la frustration, car le/la partenaire n'a pas à porter de charge mentale sexuelle. Je comprends aussi la frustration, mais dans ce cas-là, il est nécessaire de remettre le couple en question, soit en étant un couple libre, soit en se séparant malheureusement, car les partenaires n'ont pas les mêmes besoins. J'espère vous avoir aidé. Bonne continuation.

Camille Lenglet 

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