La friendzone : pourquoi ce terme est très problématique ?

Mis à jour le par Camille Bennett

“Je te vois comme une amie tu sais “. Bam ! La phrase qui fait mal. La plupart des gens diraient que j'ai été recalée dans la "friendzone". Sauf que c'est un terme que, personnellement, je n'aime pas trop. Pourquoi ? Il peut être complexe de savoir si la personne en face de nous est attiré par nous, mais pitié, cessons de parler de friendzone. Je vous explique.

La friendzone : pourquoi ce terme est très problématique ?

C'est quoi "la friendzone" ?

Bon avant de vous expliquer pourquoi c'est un terme à bannir, je vais vous expliquer ce dont il s'agit. On pourrait croire que c'est une situation où on fréquente quelqu'un comme un ami et que l'on commence à tomber dans une amitié amoureuse, du moins de notre côté. On décide alors d'avouer nos sentiments, mais notre crush nous dit "je préfère que l'on reste ami". Oui, le terme "friendzone" colle tout à fait ce type de situation 🤨. Toutefois, si on en reste là, on oublie la notion ultra-sexiste qui est associée à ce mot.Ross dans Friends qui se fait "friendzoner"

En effet, le terme "friendzone" est apparu pour la première fois dans un épisode de "Friends" en 1994. Dans le contexte de la série, il a été utilisé pour décrire la situation d'un homme dont les avances romantiques avaient été rejetées par une amie.

Depuis lors, le terme a gagné en popularité, notamment dans la communauté des "incels" et des mâles alpha. Ce terme désigne les hommes qui se considèrent comme "involontairement célibataire" et qui rejettent la faute de cela sur les femmes. En gros, ils tiennent les femmes pour responsable de leur célibat et on a l'impression de se faire "friendzoner"

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Une mentalité de récompense 

En fait, ce qui est horrible dans ce terme utilisé par la communauté des incels, c'est qu'elle sous-entend que les hommes méritent une récompense. En étant gentils avec une femme, cette dernière pourrait tout de même offrir une relation amoureuse et surtout sexuelle 😓. Cette mentalité renforce la notion toxique selon laquelle les femmes sont des objets à conquérir plutôt que des individus autonomes ayant le droit de faire leurs propres choix en matière de relations.


"Le patriarcat a encouragé les femmes à croire que leur valeur réside dans leur capacité à attirer et à satisfaire les hommes." - Bell Hooks


Le concept de "friendzone" ignore complètement le consentement et les désirs des femmes. Il suggère que les sentiments d'un homme sont plus importants que ceux d'une femme 😖. Cette dernière devrait se sentir obligée de répondre positivement à ses avances, même si elle ne partage pas les mêmes sentiments. Cette attitude contribue à la culture du viol et à l'idée que les femmes n'ont pas le droit de dire non.

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Une amitié homme-femme impossible

En outre, la "friendzone" perpétue les stéréotypes de genre en mettant en avant le fait que l'amitié homme-femme ne peut pas exister. Pour les hommes qui utilisent ce mot, il n'est pas possible d'avoir une relation platonique et amicale entre une personne dotée d'un pénis et une personne dotée d'un utérus 😑... 

Sauf que l'idée que les hommes et les femmes ne peuvent pas être amis est une notion archaïque et limitante qui ne tient pas compte de la complexité des relations humaines, comme l'explique Roxanne Gay. Les hommes doivent apprendre à respecter nos choix et nos limites et ne pas considérer la gentillesse comme un moyen d'obtenir une récompense sexuelle. Certes, le rejet ne fait jamais plaisir, mais en tant que femme, je n'en veux pas aux hommes en général quand UN homme me rejette

En effet, moi-même, je me suis déjà fait recaler par un ami, mais je ne l'ai jamais considéré comme responsable de ce rejet. On n'a pas eu les mêmes sentiments, tant pis pour moi, je n'avais qu'à être plus attentive aux signes de l'amour. Une blessure de rejet peut entraîner des sentiments négatifs, mais tenir l'autre et son genre pour responsable, n'est pas la solution. 

Alors pour éviter de s'enfermer dans la rancœur pour le genre opposé, on travaille sur soi pour se débarrasser de ses aprioris à travers avec un suivi thérapeutique 😉. 

L'avis de la rédaction - Se libérer de ses schémas négatifs

Si vous vous sentez bloqué(e) dans des schémas de pensée négatifs envers le genre opposé, il peut être bénéfique de consulter un psychologue. Un professionnel de la santé mentale peut vous aider à identifier et à surmonter les croyances limitantes qui entravent vos relations, vous permettant ainsi de développer des amitiés et des relations amoureuses épanouissantes basées sur le respect mutuel et l'égalité. Alors n'hésitez plus à consulter !

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Mais aussi :

Sources : "La volonté de changer: Les hommes, la masculinité et l'amour" de Bell Hooks // "Bad feminist" de Roxanne Gay

Article proposé par
Camille Bennett

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