Misophonie, ces bruits qui dégoutent ! Merci de mâcher moins fort 😭

Mis à jour le par Camille Lenglet

Un déjeuner en tête-à-tête avec mon père et j’ai envie de retourner la table tellement ses bruits de bouche me rendent dingue ! Il a la fameuse tendance à mâcher la bouche ouverte, ce qui me dégoûte au plus au point et me donne envie de tout briser. Cela peut paraître excessif, mais en réalité, cela porte un nom : la misophonie. Ce n’est pas un trouble psychiatrique, mais cela a une réelle origine que je vais vous expliquer.

Misophonie, ces bruits qui dégoutent ! Merci de mâcher moins fort 😭
Sommaire : 

Qu'est-ce une personne misophone ?

Durant mon enfance et mon adolescence, je n’avais jamais entendu parler de misophonie. C’est bien normal, puisqu’on a commencé à parler de ce terme à partir des années 2000. Cela caractérise le fait d’être “allergique” à certains sons et cela signifie avoir une totale aversion pour les bruits répétitifs causés par les autres que soi 😅.

Cela peut être des bruits de bouche donc, ce sont les plus fréquents, mais il y a aussi les autres bruits comme les éternuements, les bruits gutturaux ou nasaux, les tapotements de doigts, etc. Bref, il y a pléthore de sons produits par le corps humain et, nous les misophones, on les déteste 😬 !

Quelles sont les causes de la misophonie ?

On m’a souvent taquiné, en me disant que ce n’était rien et que je devais prendre sur moi, car c’était juste “dans ma tête”. Ce n’est pas un trouble psychiatrique comme peut l’être la bipolarité, certes. Toutefois, il s’agit tout de même d’une maladie neuro-psychiatrique, ayant pour origine des anomalies cérébrales. Les misophones, comme moi, souffrent d’une hyper-activation du cortex insulaire inférieur. C’est la région de notre cerveau qui permet d’orienter notre attention vers ce qui survient dans notre environnement 🧠.

Une aversion réelle avec des symptômes

Je dirais que la pire des situations est lorsque je me retrouve seule avec une personne et qu’il n’y a pas d’autres sons qui interviennent. Mon hypersensibilité exacerbe tout, donc j’ai tendance à me focaliser rapidement sur le seul bruit que j’entends. Même si j’essaie de ne pas la faire transparaître, ma réaction est immédiate : j’ai une grosse aversion, ça me dégoûte et ça m’irrite au plus au point. Parfois, j’ai même envie de pleurer, tellement j’ai l’impression que ces sons dégoûtants résonnent dans ma tête. 

🤢 D’autres misophones peuvent même aller jusqu’à vomir, mais ça n’a jamais été mon cas, puisqu’en plus, je suis émétophobe 😅.

Une stratégie d’évitement mise en place

Comme pour toutes les autres phobies, on met une stratégie d’évitement en place. C’est-à-dire que l’on va éviter toutes les situations où on peut entendre ces bruits qui nous irritent. Pour ma part, cela reste léger et j’en souffre lorsqu’il n’y a aucun autre son. Je fais donc en sorte de manger avec plusieurs personnes, de mettre de la musique ou de manger à l’extérieur. Puis généralement, peu de gens mangent la bouche ouverte, donc ça va. Néanmoins, d’autres personnes sont très sensibles et vont jusqu’à éviter les repas avec les autres, ce qui a un impact sur leur vie sociale.

Comme dans toutes les maladies de ce genre, on peut être atteint à différents degrés et il est important de poser un diagnostic dessus 🔍.

Le diagnostic de la maladie

Pour savoir si on est atteint de misophonie, le constat est souvent très simple. On ressent l’un des symptômes dont j’ai parlé précédemment, comme l’irritabilité. Toutefois, le seul diagnostic valable est celui posé par un psychiatre, mais cela reste encore méconnu.

Il n’y a pas de prévalence, tout le monde peut en être atteint et ce, peu importe notre âge. Néanmoins, on peut avoir des facteurs de risque, notamment avec les antécédents familiaux. Les études ont montré que 55% des misophones avaient une personne de leur entourage qu’il l’était aussi. De plus, on associe souvent d’autres troubles à la misophonie, comme le syndrome de Tourette, les TOC, les TCA ou encore un trouble anxieux généralisé.

Comment savoir si je suis misophone ?

Même si le mieux est de consulter, on peut tout de même faire une introspection et évaluer à quel point la misophonie nous est dérangeante. Il existe une échelle d’évaluation spécifique nommée la “Amsterdam Misophonia Scale” pour voir la sévérité de la maladie. C’est une adaptation d’une autre échelle pour mesurer les TOC, en voici un aperçu :


0 point
1 point
2 points
3 points
4 points
Combien de temps passez-vous par jour à penser à ces sons ?
0h
Moins d'une heure
1h - 3h
3h - 8h
Plus de 8h
Dans quelle mesure vous concentrez-vous sur ces sons ?
Jamais 
Un peu
Moyennement
Souvent
Tout le temps
Dans quelle mesure ces sons vous causent-ils un malaise ?
Jamais 
Un peu
Moyennement
Souvent
Tout le temps
Quelle est l'intensité de votre sentiment d'irritabilité/de colère lorsque vous entendez ces sons ?
Nul
Un peu
Moyennement
Fort
Très fort
Dans quelle mesure vous sentez-vous impuissant face à ces sons ?
Pas du tout
Un peu
Moyennement
Souvent
Totalement impuissant
Dans quelle mesure souffrez-vous de ces sons ?
Pas du tout
Un peu
Moyennement
Souvent
Tout le temps
Dans quelle mesure évitez-vous de ces sons ?
Jamais 
Un peu
Moyennement
Souvent
Tout le temps
Dans quelle mesure les sons impactent votre vie (travail, ménage, etc.) ?
Pas du tout
Un peu
Moyennement
Souvent
Tout le temps
Dans quelle mesure pouvez-vous ignorer ces sons ?
Toujours
Souvent
Moyenne
Peu
Je n'arrive pas à les ignorer

Plus le score est élevé (avec les points en haut des colonnes) plus cela voudra dire que la misophonie prend une part conséquente dans notre vie. Quand quelque chose perturbe autant notre attention et nous irrite à ce point, il faut agir rapidement ☹️.

Comment se soigne la misophonie ?

Pour ma part, la misophonie peut être une gêne légère, mais ce n’est pas un réel désagrément dans ma vie quotidienne. J’ai décidé d’expliquer à mes proches, et en particulier à mon père, ce que c’était, afin de ne plus être jugée. Cela me permet de verbaliser quand un son est extrêmement perturbant et de trouver une solution rapidement pour me sortir de l’inconfort. Bien sûr, même si mon entourage s’adapte, j’essaie aussi de prendre sur moi en mettant en place des astuces, comme l’utilisation de boule Quiès 👂.

Cependant, si la misophonie est un handicap au quotidien et que c’est une grosse source de souffrance, il est possible de suivre une thérapie cognitive et comportementale. Le thérapeute va ainsi nous aider à “reprogrammer” nos ressentis en nous exposant peu à peu à la source de notre mal-être. C’est la thérapie la plus recommandée et elle a déjà fait ses preuves, en guérissant même les phobies les plus complexes comme la phobie sociale.

L'avis de la rédaction : ne pas minimiser la misophonie

La misophonie, même si elle est surprenante pour l'entourage, n'est pas à prendre à la légère. Cela peut être une réelle souffrance qui handicape la vie de la personne au quotidien. Si vous vous apercevez que c'est votre cas, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé. Avec son aide, vous pourrez vous débarrasser de cette irritabilité aux bruits provoqués par les autres. Alors n'attendez plus pour prendre soin de vous !

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !

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Sources : passeportsante.net / Amsterdam Misophonia Scale

Article proposé par Camille Lenglet

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