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L’anxiété pour appréhender une souffrance future
Avoir la sensation de mourir en faisant une crise d’angoisse, c’est l'une des pires sensations que je connaisse. Cela arrive quand j’ai un trop-plein d’anxiété, parce que j’envisage l’avenir sous un angle très sombre. Charles Darwin a justement décrit cet aspect d’anticipation anxieuse en expliquant qu’on appréhendait une souffrance future. Néanmoins, cette anxiété n’est pas négative à la base, puisqu’elle a été longtemps essentielle à notre survie 🧐.
Un ressenti essentiel à notre survie
C’est ce qu’explique la neuro-scientifique américaine, Wendy Suzuki, autrice du livre “Votre anxiété est un superpouvoir : comment s’en servir pour améliorer sa vie”. Tout comme la peur, l’anxiété nous permet de nous protéger. Nos lointains ancêtres, les chasseurs-cueilleurs, avaient besoin d’un cerveau actif qui anticipe toutes les situations de danger 🧠. Eh oui, si l’espèce humaine a pu traverser les siècles depuis son apparition, c’est qu’elle a été guidée par une fonction profondément ancrée dans son cerveau et c’est l’un des aspects qui la rend positive.
Comment l’anxiété peut-elle être positive ?
C’est bien beau de se dire qu’on a pu en arriver jusque-là grâce à l’anxiété, mais de nos jours, comment peut-on la décrire comme positive ? Eh bien, la neuroscientifique explique qu’elle est bonne quand elle apparaît de manière ponctuelle pour nous avertir dans notre vie quotidienne. Il ne faut pas la ressentir constamment pour qu’elle soit considérée comme positive. On peut apprendre à s’en servir pour faire les bons choix et avoir une sorte de guide, un petit peu comme notre intuition.
👉 De plus, si on éprouve du stress par rapport à un événement, cela peut être un moyen de se remettre en question. Pourquoi ressent-on cela ? Comment faire pour corriger ce qui nous inquiète ? Autant de questions qui peuvent nous aider à nous améliorer.
De l’anxiété naturelle à l’anxiété pathologique
Seulement voilà, à force d’y être confronté, beaucoup de gens développent un trouble anxieux généralisé. Il se traduit par notre degré de souffrance et la manière dont l’anxiété nous accompagne dans notre vie quotidienne. Le psychiatre Antoine Pelissolo explique que l’on parle d’anxiété clinique quand on est dans une rumination permanente à vouloir résoudre des problèmes insignifiants 😥. On va développer en plus une intolérance à l’incertitude et on voudra continuellement chercher les “bonnes réponses”.
👉 Cela peut impacter notre liberté d’action et nous conduire vers les mauvais choix, ce qui est l’effet inverse de l’anxiété considérée comme positive…
Une société qui met trop de pression
"L’anxiété est une protection naturelle de base, sauf que le niveau d'anxiété a eu tendance à s'élever au gré de l'évolution de la société". - Wendy Suzuki |
Le problème fondamental, c’est bien la société dans laquelle on vit. Il faut dire qu’en une centaine d’années, cette dernière a considérablement changé et a mis beaucoup plus de poids sur nos épaules. On est devenue plus angoissé à cause des normes et du regard des autres. Il y a une pression de la réussite et de l’épanouissement personnel, qui sont, en plus, exacerbés par les réseaux sociaux 😖.
👉 Seulement, à moins d’un miracle, il n’est pas possible de changer le monde dans lequel on vit en un claquement de doigts. Alors, il faut faire le choix d’agir sur soi afin de se préserver et de faire baisser son niveau d’anxiété comme le suggère Wendy Suzuki.
La nécessité de faire baisser son niveau d’anxiété
La neuroscientifique fait bien la différence entre une anxiété pathologique et les petits moments d’anxiété sur lesquels on peut agir. Dans le cas de la pathologie, il ne faut pas faire de la positivité toxique et demander de l’aide à un psychologue pour être convenablement accompagné.
Dans le cas de la seconde, on peut décider de baisser son niveau d’anxiété pour prendre soin de soi et s’apaiser. Quand on voit qu’on est nerveuse pour des broutilles, c’est une sonnette d’alarme. Il faut faire le tri pour voir ce qui compte véritablement pour nous à chaque fois que la sonnette retentit 🔔.
"L'anxiété peut permettre de mieux se connaître soi-même, de prendre conscience de ce qui est vraiment important. Il faut prendre le temps de l'explorer pour mieux s'explorer soi-même et se focaliser sur ce qui nous fait sourire et peut faire relativiser nos niveaux d'anxiété”. Wendy Suzuki |
3 conseils pour baisser son niveau d’anxiété
Afin d’apprendre à nous réguler, la spécialiste donne quelques conseils tirés de son livre. Voici comment faire pour faire le tri et se débarrasser de son anxiété négative :
- Faire des exercices de respiration : il déclenche un système anti-stress naturel.
- Faire de l’exercice physique : les substances neurochimiques déclenchées par l’activité permettent de s’apaiser grâce à la dopamine et à la sérotonine.
- Apprendre la résilience : il s’agit d’accepter les imprévus de la vie quotidienne pour se concentrer sur ce qui est essentiel et positif dans notre vie.
Pour aller plus loin, le livre de Wendy Suzuki "Votre anxiété est un super pouvoir : comment s’en servir pour améliorer sa vie" :
L'avis de la rédaction : une anxiété à régulerVous l'aurez compris, l'anxiété est une réaction normale de l'organisme qui nous permet d'être prêts à réagir. Elle est donc saine quand elle apparaît de manière ponctuelle face à des événements stressants qui réclament toute notre attention. Par contre, quand elle devient chronique et nous accompagne au quotidien, il faut la prendre en charge et faire baisser son niveau. Un accompagnement psychologique vous permettra d'abaisser votre niveau de stress en mettant en place de nouvelles habitudes et en pratiquant certains exercices. N'hésitez pas à consulter. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! |
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Source : franceinter.fr