Qu'est-ce qu'une part d'ombre ?
Je n’ai pas cité Jung en introduction par hasard, puisque c’est ce célèbre psychiatre, qui a décrit pour la première fois en 1933, le concept de “part d’ombre”.
C’est un aspect de nous-mêmes que nous rejetons et réprimons, car il ne correspond pas à l'image que nous voulons renvoyer ou aux attentes de la société 😶. Il peut s'agir de traits de caractère comme l'agressivité, la jalousie, l'égoïsme, ou d'émotions négatives comme la honte, la peur, la colère. Nous les considérons comme des faiblesses ou des défauts et préférons les garder enfouis 🤧.
💬 Allez, je vais faire l’exercice, quelle est la part d’ombre que je dissimule le plus ? Je dirais que c’est ma jalousie 🤐. Comme j’ai un gros syndrome de l’imposteur, que je ne crois pas en moi, je n’ose pas faire certaines choses. Alors quand d’autres osent, réussissent, j’ai un goût très amer en bouche…
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Comment naissent nos parts d'ombre ?
D’un côté donc, il y a notre part de lumière, celle qui correspond à une sorte d’image lissée de nous et de l’autre, il y a l’ombre, une part bien plus complexe, comme l’explique le docteur en psychologie, Emeric Lebreton.
Cette dernière se développe généralement pendant l’enfance, puisqu’en grandissant, nous nous conformons à ce que nos parents et la société attendent de nous 😕. C’est aussi à cet âge-là que l’on intègre les idées de “bien” et de “mal”.
Tout ce qui semble inacceptable est alors refoulé dans l'inconscient. Certains événements difficiles ou traumatisants peuvent aussi générer des parts d'ombre en nous amenant à rejeter les émotions et réactions qu'ils suscitent en nous.
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Pourquoi apprivoiser sa noirceur ?
Il y est normal de dissimuler nos parts d’ombre, on le fait bien souvent de manière inconscience. Néanmoins, elles font quand même partie intégrante de ce que nous sommes. Chercher à les combattre ou les refouler ne fait que renforcer leur emprise inconsciente sur nous. Résultat ? On a des blocages ou on n’est pas véritablement heureux·se 🙁.
Accueillir sa noirceur permet de la transformer en force. Nos parts d’ombre ont aussi du potentiel, des qualités insoupçonnées. Par exemple, on peut transformer son hypersensibilité en force, pour être une personne pleine d’empathie.
Moi j’ai fait de ma jalousie, un moteur. Pour me battre, tenter les choses à mon tour. Montrer mon art, sans honte.
Comment faire le shadow work ?
Pas question d’embrasser le côté noir de la force comme Anakin Skywalker (pour celles et ceux qui auront la référence 😎). Non, l’idée est de trouver un équilibre pour être véritablement soi-même.
Pour cela, il y a 6 étapes :
- 👉 Faire une introspection : Il faut regarder en soi avec honnêteté et sans jugement, être attentif·ve aux réactions et émotions que l’on a face aux autres.
- 👉 Identifier les origines de ses parts d’ombre : Pour comprendre pourquoi on a intégré de la noirceur, on va chercher quels événements, quels conditionnements ou quels traumatismes ont pu nous amener à rejeter certaines parties de nous.
- 👉 Dialoguer avec ses parts d'ombre : Faisons preuve d’imagination et tentons avec de communiquer avec cette partie de soi. Que ressent-elle ? De quoi a-t-elle besoin ? Que cherche-t-elle à exprimer ? En lui offrant une écoute compassionnelle, on crée un espace intérieur d'acceptation qui favorise l'intégration.
- 👉 Trouver des qualités dans l'ombre : On cherchera à percevoir les qualités et ressources qu'elles recèlent au-delà des apparences. Comme je l’ai dit, ma jalousie est le reflet de mon manque de confiance en moi, elle me permet de sortir de ma zone de confort.
- 👉 Pratiquer l'expression consciente : On s'offrira des espaces pour exprimer de façon saine ce qui est retenu dans l'ombre : lettre, dessin, danse...
- 👉 Cultiver l’auto-compassion : Au cœur du shadow work se trouve l'apprentissage d'un amour inconditionnel envers soi-même, dans toutes nos facettes. On accueillera donc nos parts d'ombre avec de la compassion pour l’enfant blessé que l’on est.
Le shadow work est un cheminement exigeant qui demande honnêteté et courage, je sais que ce n’est pas simple à faire. Mais en osant embrasser et transcender nos parts d'ombre, nous nous libérons de leur emprise pour devenir une version plus complète et authentique de nous-mêmes 😉.
L'avis de la rédaction : s'offrir un cadre sécurisant pour explorer notre psychéSi vous êtes arrivé·e jusqu'ici, c'est que vous avez probablement cette intuition qu'il est temps d'explorer vos zones d'ombre. Contrairement à ce que les réseaux sociaux voudraient nous faire croire, le développement personnel n'est pas un processus linéaire qu'on peut résumer en quelques stories Instagram ou exercices TikTok.
En réalité, ce travail d'introspection s'apparente davantage à une exploration archéologique de soi : certaines découvertes peuvent être déstabilisantes, d'autres libératrices. Et parfois, on déterre des aspects de nous-mêmes qui nécessitent plus qu'une simple prise de conscience.
C'est là qu'intervient la notion de discernement : savoir reconnaître quand le shadow work devient trop intense ou quand certaines parts d'ombre résonnent avec des traumatismes plus profonds. Dans ces moments-là,il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous avec un psychologue. La thérapie offre un cadre sécurisant et professionnel pour explorer ces territoires plus complexes de notre psyché. Elle peut être un complément précieux, voire nécessaire, à votre démarche personnelle.
🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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Sources : “Dialectique du moi et de l'inconscient” de Carl Young // “Mon shadow work journal” de Emeric Lebreton
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