Le biais du survivant : la barrière à notre bonheur et notre réussite

Mis à jour le par Camille Lenglet

“Wow, si il/elle a pu réussir, moi aussi, je peux le faire”. C’est comme ça que l’on s’embarque pendant des années et des années à tenter de faire quelque chose et que l’on échoue. C’est ce qui s’appelle être victime du biais du survivant et ça m’est arrivé pendant longtemps. Mais qu’est-ce que c'est ? Pourquoi est-ce que le biais du survivant peut contribuer à nourrir un sentiment d’échec à propos de notre vie  ? Il est important d’apprendre à penser à ceux qui ont échoué, afin de ne pas être bercé·e d’illusion. Explication.

Le biais du survivant : la barrière à notre bonheur et notre réussite

Qu’est-ce que le biais du survivant ?

Commençons par la base et l’origine du biais du survivant. C’est Abraham Wald, célèbre mathématicien de la Seconde Guerre mondiale, qui a inventé le terme 🤔. 

En effet, la Royal Air Force lui avait demandé d'analyser les impacts de balles sur les avions de retour du combat (les survivants) pour protéger les zones vulnérables. Par réflexe, on aurait tendance à renforcer les endroits où il y avait des impacts, mais Wald va plutôt penser aux avions qui ne sont pas revenus. En effet, s’ils ne sont pas revenus, cela signifie qu'ils ont été en situation d’échec et que les balles ont touché des endroits où les autres avions n'avaient pas de trous. Par cette déduction, Weld a donc renforcé les parties de l'avion où il n'y avait pas d'impacts, pour maximiser le nombre d'avions qui revienne du combat et donc, d'avoir plus de survivants.

L'avion pour expliquer le biais du survivant

Abraham Wald a renforcé les parties où il n'y avait pas d'impacts ✈️

C’est bien beau de parler d’avion, mais qu’est-ce que ça nous dit réellement, par rapport à la façon dont on peut réussir sa vie ? Eh bien, le biais du survivant nous enseigne que l’on ne doit pas tirer des conclusions en se basant uniquement sur les “survivants”, sur ce qui est visible. Sinon les conséquences peuvent être désastreuses 😥... 

La norme : les exemples de réussites

Cette distorsion cognitive a donc un impact sur notre perception de la réalité. Quand on ne se concentre que sur les survivants, ceux qui sont du succès, on obtient une vue partielle de la réalité. Le reste ? Il est oublié et avec, toutes les personnes et les histoires qui n’ont pas eu la même réussite 😕. 

Malheureusement, il s’agit de la majorité silencieuse, dont la plupart d’entre nous font partie. C'est évidemment une question d'attrait, il est plus glamour et intéressant de mettre constamment en avant ceux qui ont réussi. À force de mettre en avant les exemples de réussites, on en fait une norme et on croit que tout est facilement réalisable, alors qu'il y a beaucoup d'autres choses à prendre en compte.

📌

Beaucoup de jeunes gens veulent devenir “influenceur” désormais, car c’est un métier qui est très exposé, qui a l’air d’une facilité folle et qui semble rapporter beaucoup d’argent. C’est vrai, les influenceurs sont partout, on en voit plein sur les réseaux sociaux, pourtant, ce n’est pas pour autant qu'il est facile de parvenir à ce statut. On ne voit pas tous ceux qui s’évertuent à essayer et on oublie bien souvent ceux qui sont dans l'ombre et qui finissent par abandonner.

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Pourquoi ce biais cognitif est problématique ?

Le biais du survivant nous berce d’illusions. Ce sont toujours ceux qui réussissent qui sont sous le feu des projecteurs et on a l’impression qu’il faudrait écrire un seul livre pour être la prochaine J. K. Rowling ou le prochain Stephen King 📚. Il en va bien sûr avec tous les secteurs, car comme dit précédemment, les success stories sont toujours plébiscitées et mises en avant. 

Eh oui, les survivants nous inspirent, ils nous donnent envie et espoir que l’on puisse en faire de même. Le pire, ce sont sans doute les discours inspirationnels qu’ils ont, en expliquant qu’ils ont énormément travaillé, qu’ils se sont investis et que c’est la raison de leur réussite. Sauf que c’est un autre biais, puisqu’un paramètre est souvent oublié : la chance

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L’égalité des chances n’existe pas

Eh oui, ce qui conduit une personne à la réussite, c’est souvent ce paramètre si délicat qu’est la chance. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de travail en amont, mais une bonne rencontre, au bon endroit, au bon moment et c’est ce qui nous fait basculer dans la réussite

Surtout que l’on oublie bien souvent que l’égalité des chances n’existe pas 🤷‍♀️. On nous fait croire que c’est le cas, mais il y a des paramètres qui impactent bien souvent notre réussite, comme notre origine sociale, notre genre, notre couleur de peau ou bien encore notre religion. Nous n’avons pas accès de la même manière à la réussite, car la société n'est pas juste et elle est constituée d'injonctions et de normes.

💬

Je vais vous donner mon exemple. J’ai toujours cru que je pouvais réussir dans un domaine particulier. Seulement, j’ai compris, très récemment, que malgré les 12 ans d’investissement, je ne pourrais pas réussir. Notamment parce que je suis une femme grosse et que la société est grossophobe. Les gens, les algorithmes, les médias s’intéressent beaucoup moins aux personnes en surpoids, car ce n’est pas la norme. À moins de s’appuyer cette différence pour en faire un avantage, il n’est pas possible de réussir.

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La souffrance de l’échec

Si je vous parle de ça aujourd’hui, c’est parce que le biais du survivant a énormément impacté ma vie. J’ai longtemps été en souffrance en me comparant aux autres, à ceux qui avaient réussi et surtout, je n’ai pas compris pourquoi ça ne marchait pas pour moi. Cela a même provoqué une dépression, parce que je m’étais tellement investie que j’avais fini par m’épuiser. 

C’est bien ça le vrai problème du biais du survivant, c’est toute la souffrance que ça engendre dans la majorité silencieuse. On se sent pitoyable, car on est en situation d’échec et il est difficile de prendre du recul sur cela et d’envisager les choses de manière plus positive. Certes, il est moins déprimant de s’intéresser à ceux qui ont réussi plutôt que ceux qui ont échoué, mais si on ne le fait pas, on se berce d’illusions. 

Cela ne veut pas dire pour autant que l’on ne doit pas essayer, non, mais il faut regarder la réalité avec justesse et avoir conscience de ceux qui ont échoué. Ainsi, on se protège des déceptions et du sentiment d’insatisfaction ou pire, du sentiment que l’on rate notre vie…

L'avis de la rédaction : succès à tout prix

Camille nous explique parfaitement à quel point ne se concentrer que sur le succès de quelques-uns peut nous conduire à l'échec. Il est en effet important de prendre les choses avec relativité et dans leur ensemble. La recherche du succès à tout prix n'est pas non plus un but, ou tout du moins le seul but, après lequel on devrait courir. Quelles que soient nos vies, nous avons toutes en nous quelque chose d'héroïque et de glorieux, nous devons en prendre conscience et chercher une voie d'épanouissement qui nous convient, plutôt que de chercher à devenir quelqu'un d'autre.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !

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Article proposé par Camille Lenglet

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