« Comment se suicider » 💻 - Réagir et prévenir correctement

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Chaque mois, 9.000 personnes demandent à Google "comment se suicider"... Vous ne le savez peut-être pas, mais le taux de suicide est plus élevé en France que dans les autres pays de l'Europe. Chaque année, 9.000 personnes se donnent la mort et 200.000 tentatives sont prises en charge par les urgences. On dit même qu'une personne met fin à ses jours toutes les heures. Ces chiffres inquiétants le sont d'autant plus quand on sait qu'ils datent d'avant la pandémie. Il est urgent de prévenir les tentatives de suicide et de savoir repérer la souffrance psychologique.

« Comment se suicider  » 💻 - Réagir et prévenir correctement

5% des Français ont déjà pensé au suicide

Une enquête de Santé publique France datant de 2017 déclare que 5% de la population adulte (18-75 ans) a déjà pensé à se suicider au cours de l'année. 7% ont même déjà fait une tentative de suicide dans leur vie. Et on le sait, depuis la pandémie, la santé mentale des Français est particulièrement préoccupante. Les professionnels de santé ne cessent d'ailleurs d'alerter sur le sujet, le Gouvernement avait alors réagi et lancé le dispositif "mon psy", largement discutable. 

Le péril jeune

À l’heure actuelle, les choses ne vont pas mieux, bien au contraire. La dernière enquête d'Ipsos sur la santé mentale des 18-24 ans datant du 28 janvier 2021 est préoccupante. On apprend en effet, que plus d'1 jeune sur 5 a des symptômes de troubles dépressifs modérément sévères ou sévères. C'est la tranche des 22-24 ans qui est le plus touchée. Pire encore, 3 jeunes sur 10 ont déjà pensé qu'il vaudrait mieux qu'ils soient morts ou pensent à l'automutilation. Le phénomène est international puisque, toujours en janvier 2021, une enquête réalisée sur 10 pays, révèle que 22% des jeunes de 18 à 24 ans ont des idées suicidaires. Ils sont 6 fois plus nombreux que les plus de 60 ans.

De retour en France, on constate aussi que la crise sanitaire a altéré la santé mentale des étudiants. Sur 69.000 étudiants, 16% sont en dépression sévère et 11% ont déjà eu des pensées suicidaires, ils ne sont pourtant que 6% à avoir déjà consulté un professionnel de santé.

📌
Si les jeunes sont ceux qui souffrent le plus, l'enquête montre aussi qu'ils sont seulement 46% à se sentir bien informés sur les structures disponibles en cas de problèmes de santé mentale. Ils sont aussi 44% à ne pas se sentir bien informés sur les professionnels de santé à consulter en cas de questions sur leur santé mentale. Un manque de connaissance qui ne rend que plus difficile la prévention.

Qui sont les plus touchés par les crises suicidaires ?

Les femmes sont plus touchées que les hommes par les crises suicidaires, mais ce sont les hommes qui se suicident en majorité. On note aussi, bien évidemment, que le contexte joue un grand rôle dans le comportement suicidaire. Certains facteurs renforcent les pensées suicidaires.

  • des difficultés financières
  • être célibataire
  • être divorcé(e) ou veuf(ve)
  • l'inactivité professionnelle
  • l'exposition à la violence
  • des événements traumatisants dans l'enfance
  • la dépression

Pour ce dernier point, il est important de noter que la dépression et les troubles anxieux jouent un rôle important dans le passage à l'acte. Ces troubles psychiatriques sont souvent l'une des premières causes de suicide. Enfin, du côté des actifs, 4,5% des femmes et 3,1% des hommes attribuent leurs pensées suicidaires à des raisons professionnelles, notamment dans les secteurs de l'hébergement, de la restauration, de l'enseignement et des arts et spectacles.

>>> Cet article pourrait vous intéresser : 75% des travailleurs français ont vu leur santé mentale se dégrader !

La situation préoccupante des adolescentes

Une enquête a été menée dans le cadre de la journée d'appel et de préparation à la défense, cette dernière montrait que 3% des adolescents déclaraient avoir déjà fait une TS ayant nécessité une hospitalisation. En allant plus loin dans l'enquête on voit que le nombre de tentatives de suicide et de pensées suicidaires a considérablement augmenté pour les jeunes filles de 15 à 19 ans, depuis 2011. Une dépression sous-jacente en est souvent la cause.

Identifier pour prévenir

Dans notre article Pensées suicidaires, comment réagir ? nous vous indiquions les signes avant-coureurs ainsi que des clés pour aider un proche qui a des pensées suicidaires, c'est très important et essentiel, parce que connaître et reconnaître les personnes vulnérables et à haut risque permet de prévenir une TS ou un suicide.

Retenez surtout que les troubles psychiques sont souvent la première cause de suicide, qu'il ne faut pas prendre à la légère des messages exprimant l'intention de se suicider, que l'isolement ou que certains symptômes physiques comme une fatigue intense, une perte d'appétit ou de sommeil peuvent être des signaux d'alarme. Chez les plus jeunes, attention aussi aux symptômes dépressifs, à l'usage de substances psychoactives ou d'alcool en abondance ou encore au décrochage scolaire. Enfin, une attention toute particulière devrait être portée sur le harcèlement scolaire ou cyberharcèlement, parce que depuis le 1er janvier 2021, 18 mineurs se sont donné la mort parce qu'ils étaient harcelés à l'école. Un harcèlement qui s'est intensifié durant les confinements, se transformant alors en cyberharcèlement et ne laissant donc aucun répit à ces jeunes.

Cyberharcèlement

"Depuis le début de l'année, de nombreux adolescents se sont donné la mort parce qu'ils étaient harcelés à l'école."

📌
Il faut prendre au sérieux toutes les personnes qui sont susceptibles de développer un risque suicidaire et leur permettre un accès sans délai aux professionnels de santé dont elle a besoin. Retenez qu'il n'y a pas de petites ou de grandes idées noires, il est important d'agir et de ne surtout pas minimiser les premiers signaux. La santé mentale est un enjeu important de santé publique. 

Suicide et Covid, des signes inquiétants

Lors du premier confinement de mars 2020, la Haute autorité de santé affirmait que le suicide était la deuxième cause de décès chez les 15-24 ans. Et je me souviens de psychologues qui disaient recevoir des patients au bout du rouleau. Certains venaient même consulter avec une corde, signe d'un désespoir profond.

Il est encore trop tôt pour avoir des statistiques solides sur l'impact de la pandémie sur la santé mentale et notamment sur les crises suicidaires, les TS et les suicides. Cependant, plusieurs études indiquaient que le mal-être et le sentiment de solitude avaient augmenté. En janvier 2021, une étude Ipsos montrait que 1 Français sur 5 se sentait toujours ou souvent seuls et surtout que 63% des individus souffrant de solitude avaient eu des pensées suicidaires.

Avec le chèque psy, puis le remboursement, par la sécurité sociale, des consultations chez un psychologue, il semble que les pouvoirs publics aient enfin commencé à prendre conscience de ce mal-être français, mais n'oublions pas, nous aussi, de veiller sur ceux qui nous sont proches. On pense souvent qu'on ne peut rien faire face à quelqu'un qui veut en finir, mais en réalité on peut toujours faire quelque chose : écouter, tendre la main, accompagner.

📱 Besoin de parler ? Contactez Suicide écoute au 01 45 39 40 00 ou SOS amitié au 09 72 39 40 50

L'avis de la rédaction : ne surtout pas attendre...

Si vous ou l'un de vos proches avez des pensées suicidaires, une envie d'en finir, pas de perspectives d'avenir... Il est urgent d'en parler rapidement, à un ami proche, votre médecin traitant ou un psychologue. Il ne faut surtout pas attendre et ne pas laisser ces idées noires s'installer durablement. Prenez rendez-vous sans attendre.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
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Sources : Suicide et tentative de suicides : données nationales et régionales - Santé publique France - Après le Covid-19, le spectre d'une épidémie de suicides en France ? - France 24

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