Ergophobie : quand la peur du travail nous ronge…

Mis à jour le par Camille Lenglet

La peur du travail véritable, je la connais. J’en ai souffert pendant longtemps, mais je suis heureuse de dire qu’aujourd’hui, je suis guérie. C’est un mal qui peut faire sourire les autres, on peut facilement passer pour une fainéant·e. Néanmoins, ce n’est pas le cas pour les personnes qui souffrent d’ergophobie, la peur du travail. D’où vient cette peur ? Comment la soigner ? Explications.

Ergophobie : quand la peur du travail nous ronge…

La définition de l’ergophobie, une crainte exagérée et irrationnelle du travail

L’ergophobie correspond à la crainte irrationnelle et exagérée du travail. Elle empêche les personnes d’aller travailler ou les oblige à s’arrêter de travailler au cours de la journée pour rentrer chez elles. Quand on souffre d’ergophobie, on sait que c’est irrationnel, mais on est incapable d’y faire face. Tout comme pour la thalassophobie, il est impossible de contrôler les crises d’anxiété liées au fait de travailler. Souffrir d’ergophobie nous pousse dans plusieurs mécanismes de défenses, la fuite ou à l’évitement, tant cette peur paralyse 😰. 

Il est très difficile de faire comprendre cette phobie tant le travail a une place hégémonique dans notre société. Cependant, il s’agit d’un vrai mal-être qui ne peut pas se soigner rapidement, même s’il y a un changement d’entreprise ou de métier.

Pourquoi a-t-on peur du travail ?

Tout comme les autres phobies, l’origine de la peur du travail est liée à l’histoire de chaque personne. Une faible estime de soi, un événement négatif au travail, un échec professionnel, un burn-out, des histoires entendues pendant l’enfance, etc.

Pour ma part, cette peur est née au cours de mon adolescence. Plus je grandissais, plus je comprenais que je devais trouver ma place dans la société. Je comprenais que j’allais avoir des responsabilités et qu’il faudrait que je sois efficace. Cependant, la peur de faire des erreurs et d’être contrainte de rentrer dans le moule préformaté m’a terrorisé. Il y avait donc un mélange de plusieurs choses : manque de confiance en soi, peur des responsabilités et refus de la contrainte

😥 Cette peur se manifeste de manière différente d’un individu à un autre. La peur peut découler aussi d’un traumatisme ou d’un choc émotionnel.

Le test de l’ergophobie

On a toujours l’impression d’être illégitime, même lorsqu’on souffre d’une peur. Toutefois, il y a des symptômes qui ne trompent pas, même s’ils varient selon les personnes. Ils peuvent survenir à tout moment de la journée, mais généralement le matin est compliqué. Quand le réveil sonne pour aller travailler, une boule au ventre peut se faire ressentir, ainsi qu’une accélération du rythme cardiaque.

Le véritable test de la peur du travail se situe bien là. Il faut mettre le doigt sur tous les symptômes de l’anxiété. En plus des précédents, on peut déceler des nausées, vertiges, bouffées de chaleur, pleurs, etc. On peut développer des troubles du sommeil ou troubles alimentaires, avoir des attaques de panique, de l’irritabilité… Tout cela peut aller jusqu’à la dépression.

🙍‍♀️ Résultat ? On va mettre en place une stratégie pour éviter la situation anxiogène, c’est-à-dire, d’aller au travail.

Comment ne plus avoir peur du travail ?

La peur du travail peut devenir réellement problématique si elle n’est pas traitée. Elle peut nous déconnecter de la société et des autres si aucune solution n’est trouvée. Le problème, c’est qu’il y a un sentiment de honte qui peut se mêler à l’ergophobie. Bien souvent, les personnes n’arrivent pas à travailler, vu qu’elles sont inconsciemment en stratégie d’évitement. Bien souvent, les personnes extérieures jugent en pensant que la personne n’a pas envie de travailler, mais c’est bien plus complexe que cela. Alors comment faire 😞 ?

La solution dans la thérapie

Ce n’est pas simple de comprendre que l’on souffre d’une peur véritable du travail. Néanmoins, c’est un premier pas vers la guérison que de s’avouer cela. Une fois que la prise de conscience est faite, il faut s’orienter vers un psychologue pour débuter une thérapie cognitivo-comportementale. C’est le type de thérapie qui correspond le mieux pour soigner les phobies. On apprend des techniques de relaxation et le thérapeute nous expose petit à petit à l’objet de la peur.

💬

C’est comme ça que j’ai pu soigner ma peur du travail, en m’y exposant petit à petit. Mes études supérieures m’ont permis d’avoir des expériences en entreprise, d’abord minimes, puis de plus en plus longues. Ça m’a permis d’y aller étape par étape !

La thérapie permet aussi de se tourner vers son passé. Identifier les causes est un bon moyen pour guérir de la peur. De plus, en consultant un psychiatre, il est possible d’avoir un traitement médicamenteux. Ce dernier pourra donner un traitement anxiolytique, voire des antidépresseurs s'il y a aussi des symptômes de dépression liés à la peur. 

Cependant, il faut noter que la prise d'anxiolytique n'est que temporaire, il faut faire un vrai travail de fond avec un professionnel de santé pour faire disparaître totalement la peur.

L'avis de la rédaction : l'importance du suivi psychologique

L'ergophobie, la peur de travail, est une phobie difficile à comprendre pour l'entourage ou la société qui aura vite fait de vous dire que vous n'avez pas envie de travailler ou que vous êtes tout simplement fainéant·e. Cette phobie peut rapidement vous isoler, c'est pourquoi il est important de prendre rendez-vous avec un psychologue. Les TCC donnent de très bons résultats. N'hésitez pas à prendre contact avec l'un de nos thérapeutes !

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! 
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Article proposé par Camille Lenglet

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