Mutisme chez l’adulte : quand l’anxiété pousse au silence…

Mis à jour le par Camille Lenglet

Il est étrange de rencontrer des adultes ne pas parler, alors qu’elles en sont physiquement capables. S'il n'y a pas de pathologie physique, cela s'appelle le mutisme. Personnellement, j’ai toujours été habituée à cette pathologie psychique, puisqu’un membre de ma famille a un mutisme sélectif. Si ce n’est pas quelque chose qui me surprend, je sais qu’en dehors du cercle familial, c’est perçu comme quelque chose de très étrange. Comment ce trouble de la parole se manifeste ? Quelle est son origine ? Comment soigner le mutisme ? Autant de questions que j'ai pu me poser plus jeune.

Mutisme chez l’adulte : quand l’anxiété pousse au silence…

Comment définir le mutisme ?

On peut confondre le mutisme avec des problèmes de surdité, mais une personne qui ne parle n’a pas de problème pour entendre. C’est en réalité une suspension ou une disparition de la parole chez une personne qui peut parler, il n’y a pas de problème physique 😶. On le retrouve chez l’enfant et chez l’adulte. Il est considéré comme une psychopathologie, car il traduit le plus souvent une anxiété généralisée.

Il existe deux formes de mutisme, le mutisme total et le mutisme sélectif. On peut aussi entendre parler de mutisme akinétique, mais dans ce cas-là, il y a un problème physique, ce qui ne rentre pas dans le cadre de la pathologie psychique. Le mutisme akinétique est une impossibilité de parler à cause d’une inertie des muscles.

En revanche, pour les deux autres formes de mutisme :

  • 👉 Mutisme total : Comme son nom l’indique, il n’y a aucune forme de parole. Cela peut durer de quelques jours à quelques semaines. Dans la plupart des cas, la personne recommence à parler en chuchotant.
  • 👉 Mutisme sélectif : Bien souvent, l’enfant ou l’adulte ayant un mutisme sélectif ne parle pas aux étrangers, mais seulement aux membres de sa famille. Le chuchotement fait aussi partie de son mode de langage.

Quelle en est l'origine ?

Comme je l’ai dit, le mutisme sélectif ou total est dû à un trouble anxieux. Cependant, il peut être aussi lié à un choc émotionnel ou un événement traumatique, c'est une réponse à un stress intense comme l'explique la psychologue, Marsha Linehan. De plus, le mutisme peut être associé à une forme d’autisme comme le syndrome d’Asperger, mais ce n’est pas forcément lié. 

Beaucoup de personnes confondent mutisme et autisme, mais la prise en charge n'est pas la même. Il est important aussi de chercher un réel handicap de communication comme une dysphasie (un trouble neurologique relié à la parole).

📌
Toutes les causes d’un mutisme ne sont pas connues, mais les spécialistes disent qu’il n’y a généralement qu’un facteur lié à l’histoire familiale ou à une phobie, ce qui entraînerait un trouble anxieux ou un stress post-traumatique.

👋 Cet article peut vous intéresser : Comment détecter l'autisme chez l'enfant ?

Le cas particulier du mutisme sélectif

Le mutisme sélectif peut être déroutant pour l’entourage et j’en parle en connaissance de cause 😥. Parfois la personne est totalement muette et une minute plus tard, elle se transforme en moulin à paroles. Cela dépend des contextes sociaux dans lesquels la personne mutique se retrouve. S’il y a un inconnu, aucune parole ne sortira, mais aussi ce dernier quitte la pièce, le mutisme disparaît.

Comme il y a une anxiété à cause du contexte, il y a des comportements particuliers qui apparaissent : l’enfant ou l’adulte font la “sourde oreille”, ils ont le regard vide, ne regardent pas la personne qui leur parle, s’expriment avec des mouvements de tête ou de mains pour communiquer.


"Le mutisme sélectif est un trouble anxieux qui se manifeste généralement pendant l'enfance, mais qui peut perdurer à l'âge adulte si le trouble n'est pas traité. Les individus atteints de mutisme sélectif sont capables de parler, mais choisissent de ne pas le faire dans certaines situations ou avec certaines personnes." 

Dr. Elisa Shipon-Blum, psychologue et experte en mutisme sélectif.


👉 Une personne qui souffre de mutisme sélectif peut aussi avoir une phobie sociale et pourra présenter des difficultés à se séparer du noyau familial.

Soigner et traiter le mutisme

Le mutisme chez l'enfant peut énormément affecter toutes les sphères de sa vie, mais c'est encore plus valable pour l'adulte qui aura du mal à maintenir des liens sociaux. Les conséquences sur sa vie peuvent être désastreuses et entraîner une rupture sociale et professionnelle, jusqu'à se sentir seul

De plus, pour les personnes n’ayant pas connaissance des problématiques du mutisme, cela peut être très difficile à comprendre d'un point de vue extérieur 😥. Ces dernières considèrent le mutisme comme étrange et il est très mal compris. C’est pourquoi, il doit être pris en charge le plus tôt possible, afin d'éviter de telles répercussions.

La thérapie cognitive et comportementale, la solution

Alors comment soigner le mutisme ? Il faut consulter un psychologue et entamer une thérapie cognitive et comportementale comme l’a conseillé le fondateur de la TCC, Aaron Beck. Elle est très adaptée dans le cas d’une anxiété, ce qui est la cause d’un mutisme. Le thérapeute va proposer des directives spécifiques pour réduire progressivement le niveau d’inconfort éprouvé par le patient mutique. Peu à peu, le comportement va changer et l'anxiété va diminuer. Il est aussi possible d’envisager deux autres types de thérapie, si la TCC ne fonctionne pas ou si la problématique d'origine est différente :

  • 👉 La thérapie systémique pour travailler sur la modification de la dynamique de divers types de relations.
  • 👉 La thérapie EMDR pour travailler sur un événement traumatisant qui aurait déclenché le mutisme.

Comment aider une personne mutique ?

C’est la question que je me suis posée il y a quelque temps, comment aider 😕 ? Déjà, il est essentiel de ne jamais brusquer la personne qui souffre de mutisme. Sinon, elle va se braquer et l'anxiété va augmenter. De plus, il faut prendre l'initiative d'informer le maximum de personnes autour de nous pour éviter les situations sociales compliquées et les remarques désobligeantes.

Si c’est un enfant 👦👧 : il est crucial de ne pas le forcer à parler. S’il y a des progrès, il est aussi nécessaire de ne pas être trop enthousiaste, pour éviter de marquer la différence. Il faut pouvoir aussi faire un accompagnement psychologique pour voir s'il n'y a pas d'autres troubles liés ou des problématiques plus complexes.

 Si c’est un adulte 🧔👩 : le travail est plus compliqué. Il ne faut pas le faire sentir différent des autres, car il aura tendance à s’enfermer encore plus dans son mutisme. Dans le cas où il nous parle, il est bien de prendre "l’angle" de l’anxiété 🤔. Par exemple, je n’ai jamais parlé à la personne mutique de ma famille de son problème de parole, mais plus de ses symptômes d’anxiété. J’ai parlé aussi de mon expérience et de ma propre anxiété pour le déculpabiliser et lui faire comprendre qu’il était possible de consulter un professionnel pour réussir à s'affranchir de ses angoisses. Comme le psychologue, Carl Rogers, il faut créer un environnement sûr et non menaçant. On doit accompagner en douceur et proposer son aide sans jamais contraindre, en mettant en perspective les solutions qui peuvent libérer du mutisme 🤗.

L'avis de la rédaction : des thérapies très efficaces

Le mutisme traduit une anxiété généralisée ou une réponse à un choc émotionnel. Il est alors indispensable de contacter un psychologue rapidement afin de traiter le problème à la racine. Comme le dit Camille, les TCC sont très efficaces sur ce type de pathologie, n'attendez pas pour prendre rendez-vous.

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Mais aussi :

Sources : Livre "Comprendre le mutisme sélectif" par Elisa Shipon-Blum // "Selective Mutism: An Assessment and Intervention Guide for Therapists, Educators & Parents" par Aimee Kotrba

Article proposé par Camille Lenglet

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