"Garçon manqué", ne dites plus jamais ça aux filles !

Mis à jour le par Camille Bennett

Quand j’étais petite, je jouais énormément aux Lego et aux jeux vidéo. À mes yeux, ce sont des passions comme d’autres, d’ailleurs, je joue toujours aux jeux vidéo à 33 ans. Cependant, ce qui n’est pas normal, c’est que plus jeune, on m’ait qualifié de “garçon manqué”. En effet, j’ai toujours détesté ce terme et aujourd’hui, il faut arrêter de l’employer. Il est sexiste et colle une étiquette sur les filles qui ne correspondent pas aux clichés de leur genre, alors ne dites plus jamais ça !

"Garçon manqué", ne dites plus jamais ça aux filles !

Une insulte plus qu’une expression

“Comment savoir si l'on est un garçon manqué ?”

“Pourquoi dit-on garçon manqué ?”

“Ma fille est un garçon manqué, que faire ?”

“Comment on appelle une fille qui se comporte comme un garçon ?”

Tous ces propos, je ne les ai pas inventés, il suffit d’ouvrir Google et de taper “garçon manqué” pour voir les questions posées  au moteur de recherche. C’est une grosse préoccupation et c’est notamment les parents qui en sont à l’origine 😥. En effet, eux-mêmes s’interrogent et ont une inquiétude, car ils considèrent que leur fille a des activités qualifiées de masculines ou qu’elle a des comportements traditionnellement associés aux garçons.

Je n’imagine pas les ravages que cela fait lorsqu’on a des parents qui s’inquiètent de cela. Pour ma part, j’ai eu de la “chance” puisque ce n’est pas mon entourage proche qui m’a qualifié ainsi et surtout, mes parents m’ont énormément rassuré, car oui, l’expression est plus proche de l’insulte qu’autre chose 🙃.

Cet article peut aussi vous intéresser : Mâle alpha : plus personne ne veut de ces mascu’ toxiques !

Être parent, c'est aussi savoir demander de l'aide 👏

Vous donnez tellement en tant que parents, mais pensez aussi à vous 🥺. Nos thérapeutes vous aident à mieux comprendre vos émotions et à traverser les moments difficiles de la parentalité avec sérénité. Prenez rendez-vous dès aujourd'hui pour avoir une oreille attentive :

Cedric Mathon

Cedric Mathon

Psychologue
⭐100% avis positifs

Me contacter
Pascal Laplace

Pascal Laplace

Psychologue
⭐97,5% d'avis positifs

Me contacter
Sandrine Bernard

Sandrine Bernard

Psychologue clinicienne
⭐100% d'avis positifs

Me contacter

Un enfant “raté” ?!

Effectivement, en disant cela, on sous-entend que l’on a manqué de faire un “vrai” garçon. Cela peut provoquer beaucoup d’interrogations et détruire la confiance en soi de la petite fille qui entend ces mots à son propos. On lui fait comprendre que, si elle n’a pas des comportements assignés au genre féminin, ce n’est pas une femme à part entière. 

📌

Sans compter que l’on a jamais entendu l’expression “fille manquée”. Non, un garçon qui aura des comportements associés à la féminité sera “juste” qualifié de “fille”. Apparemment, être une fille constitue déjà une insulte à part entière 😅...

En gros, en ayant ce discours, on perpétue l’idée que les filles sont moins importantes que les garçons et surtout, on participe à renforcer les stéréotypes de genre. 

Nos conseils bien-être sans prise de tête, directement dans ta boîte mail ! 💌

La nécessité de rentrer dans le moule

Nul va sans dire que les parents qui s’inquiètent d’avoir un "garçon manqué" n’ont pas donné une éducation non genrée à leur enfant. C’est bien le principal problème 😕 ! “Garçon manqué” est une expression apparue au cours du XXe siècle, dans une société extrêmement binaire et genrée, avec les hommes d’un côté et les femmes de l’autre. Les femmes que l’on considérait à peine… Eh oui, quand on voit que c’est à cette période-là (1944) que l’on a enfin eu le droit de vote ! 

Je vais sans doute être qualifiée de wokiste, mais cette expression traduit combien il faut rentrer dans le moule, c’est archaïque et dégradant. On fait comprendre aux filles que l’on qualifie ainsi qu’elles ont des mauvais comportements et bien sûr, la diversité de genre vole en éclat avec cette idée venue d’un autre temps.

Les ravages des stéréotypes de genre

Peut-être que certaines personnes ne voient pas en quoi c’est un problème de correspondre à son genre assigné à la naissance. Si c’est le cas, il est urgent de se déconstruire et d’ouvrir les yeux, car les stéréotypes de genre provoquent beaucoup de souffrance, c’est un des principaux maux de notre société. En utilisant l’expression “garçon manqué”, on perpétue des idées qui contribuent à renforcer 👇: 

  • Les inégalités sexistes, 
  • Les préjugés et les discriminations, 
  • La répression des émotions,
  • La limitation de l’expression de soi,
  • etc.

Cela limite et enferme les enfants, on leur fait comprendre qu’ils ne peuvent pas être eux-mêmes et que le regard des autres est plus important que leur bien-être. Évidemment, cela provoque encore plus de souffrance lorsqu’on est une personne non binaire ou une personne transgenre. Une dysphorie de genre peut apparaître menant à une dépression ou des tentatives de suicides... 

Cet article peut vous intéresser : Quelle est la signification de LGBTQIA+ 🏳️‍🌈 ? #identite

Une remise en question nécessaire

Je pense que si des parents s’inquiètent, c’est parce qu’ils ont justement peur du jugement d’autrui, sans penser aux conséquences déjà néfastes énoncées plus haut dans cet article. C’est pourquoi, il est bon de prendre du recul et de ne pas transmettre ses angoisses aux enfants, elles-mêmes issus de l’éducation genrée. Au contraire, il est important de mettre en place une barrière protectrice et d’encourager sa fille, son garçon, bref son enfant à être la personne qu’il/elle veut 💪. 

Par conséquent, plutôt que d’utiliser le terme de “garçon manqué”, il est préférable de… ne rien dire 🤐 ! Ainsi, on respecte et on soutient la liberté de chacun, y compris de ses enfants et on met de côté ses préjugés et ses distorsions cognitives. La diversité et l’inclusion sont la clé pour un monde meilleur. C'est-à-dire, un monde qui ne génère pas des souffrances impactant profondément les individus, alors autant changer les choses à notre échelle en remettant déjà en question son vocabulaire, non 😉 ?

L'avis de la rédaction : aux sources de l'enfance

Vous aussi vous avez souffert d'être traitée de "garçon manqué" ? Nombreux sont les troubles adultes qui résultent d'un traumatisme, même minime, de l'enfance. Revenir aux sources aide parfois à avancer et à se sentir mieux dans sa peau. N'hésitez donc à vous confier à un psychologue sur des événements liés à votre enfance qui pourraient encore, aujourd'hui, vous hanter.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

Contacter un psychologue

Mais aussi : 

Article proposé par
Camille Bennett

⭐ Mon rêve de bonheur : Me sentir libre dans ce que je fais.

Plus d'articles sur la parentalité

8 choses à savoir quand on attend son premier enfant

Devenir parent, c’est un peu comme sauter dans le vide sans savoir si on a bien attaché son parachute. C’est excitant, vertigineux, parfois effrayant… mais surtout, c’est une aventure unique. Avant de plonger tête la première dans cette nouvelle vie, j'ai eu envie de vous dire 8 choses à garder en tête pour vivre cette transition avec un peu plus de sérénité (et beaucoup d’amour).

Trouble du spectre autistique : comment détecter l’autisme chez l'enfant ?

Le 5 avril est la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme. Il est important de parler de l’autisme pour dépister, accompagner et intégrer les personnes autistes, enfant comme adulte. D’ailleurs, l’autisme est souvent diagnostiqué tard mais il est nécessaire qu’il y ait un dépistage chez l’enfant pour une prise en charge globale. Alors comment détecter l’autisme infantile ? Quels sont les signes et les symptômes de l’autisme ? Voici des pistes de réponses.

Qu’est-ce que la psychose puerpérale, cette folie maternelle ?

On sait que la maternité est un grand bouleversement, mais on n’imagine pas que donner naissance puisse nous faire perdre les pédales. Avoir un état mental complètement brisé peut se produire et on appelle ça, la “psychose puerpérale”. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Comment diagnostiquer ce type de psychose ? Est-il possible d’en guérir ? Il est essentiel de parler de la psychose puerpérale pour que tout le monde y soit mieux préparé. Explications.

Le regret d'être mère, le grand tabou qui est pourtant là

Je ne suis pas mère, mais l’une des choses qui m’empêchent de franchir le cap de la maternité, c’est la peur de regretter. En effet, certaines femmes vivent dans le regret d’avoir eu des enfants et elles en souffrent énormément. Notamment à cause du poids de la culpabilité d’éprouver cela… En même temps, comment faire pour ne pas être en souffrance dans cette société qui a fait de ce sujet, un grand tabou ? Certaines femmes ont commencé à libérer la parole et il est primordial de continuer à le faire, pour ne plus taire quelque chose qui peut toutes nous concerner un jour ou l’autre.

Enfants : éducation, apprentissage...

Grandir, apprendre, s’épanouir… l’enfance est une période riche en découvertes et en émotions ✨. En tant que parent, on se pose mille questions : comment accompagner son enfant dans ses apprentissages, gérer les colères, poser des limites tout en restant bienveillant·e ? Chaque enfant est unique et évolue à son propre rythme, ce qui peut parfois être source de doutes et de remises en question. Ici, on vous aide à mieux comprendre les besoins et le développement de votre enfant pour l’accompagner sereinement.

Maternité : nos conseils pour bien vivre sa grossesse

La maternité est une aventure unique, remplie de joie, de doutes et de grands bouleversements. De la grossesse aux premiers pas de bébé, en passant par le post-partum et la charge mentale des jeunes mamans, chaque étape apporte son lot d’émotions et de questionnements. Entre fatigue, émerveillement et ajustements constants, il n’est pas toujours facile de trouver son équilibre. Ici, on vous accompagne avec bienveillance pour vivre cette expérience aussi sereinement que possible.

La couvade : un phénomène curieux mais pourtant bien réel !

1 père sur 5. Je crois que c'est ce qui m'a le plus surprise quand je me suis penchée sur le sujet de la couvade. 20% des partenaires, notamment des pères (cis et hétéros) seraient touchés par ce phénomène, notamment quand il s'agit du premier enfant. Ballonnements, irritabilité, nausées... Qu'est-ce que la couvade ? Pourquoi cela se produit ? Comment réagir ? On vous explique.

J’ai peur de faire garder mon bébé.

Cet enfant était encore dans mon ventre quand je m’attelais à la tâche qui me semblait déjà la plus insurmontable (juste après l’accouchement) : chercher une nounou pour le faire garder. Les parents que je connais semblent tous tellement à l’aise avec ces notions de crèche, de nounou, de babysitter, pour eux c’est devenu totalement banal. Pour moi, c’est juste les prémices d’un terrible fait divers du type : “de mauvaise humeur, cette nounou enferme dans sa cave un bébé qui pleurait trop.” Confier son enfant, c’est difficile et finalement, c’est loin d’être banal, mais ce n’est pas impossible !

Fugue maternelle, et si vous preniez l'air quelques jours ?

Pour moi, ça a d'abord commencé par une histoire de charge mentale. Une impression de trop-plein, la nécessité de devoir penser à tout et un quotidien harassant. Alors quand j'ai entendu parler du livre d'Alice Cheron, "l'Appel de la fugue", mon cœur a fait boom, ça m'a immédiatement parlé ! C'est pourquoi j'ai décidé de la contacter afin de faire une interview pour tout savoir sur la fugue maternelle. Explication.

Comment vraiment lâcher prise pour tomber enceinte ?

C'est une envie contre laquelle on ne peut pas grand-chose. C'est une envie qui vient des tripes : celle de faire un enfant. Et lorsque l'on rencontre des difficultés à tomber enceinte, c'est la vie elle-même qui semble nous jouer son plus mauvais tour. Et lorsque le vide devient une obsession, le mal d'enfant n'est plus une option, c'est une réalité. Le lâcher prise peut être une première solution.

Les podcasts Wengood

Les 5 blessures de l'enfance : le rejet par Jean Doridot Docteur en psychologie

12 février · Wengood

18:06