Les contraintes de la parentalité
Je ne suis pas la première de ma bande à avoir eu des enfants, loin de là. J'ai donc pu regarder de loin et avec parfois, je dois bien l'avouer, un certain dédain, les bâillements de mes amis dès 20h, les réservations pour les vacances en club, les grasses matinées jusqu'à 7h30 et les nuits réduites à peau de chagrin. La litanie est longue et plus la parole se libère plus on prend conscience des contraintes de la parentalité.
À notre époque, quiconque a déjà passé un peu de temps avec de jeunes parents sait très bien qu'on ne vit plus dans ce monde où être était une joie perpétuelle, faites de doux babillages et de tendres gazouillis. Non, aujourd'hui on sait que la parentalité inspire des sentiments bien plus ambivalents.
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Être parent à l'ère du retour sur soi
Prendre du temps pour soi, mieux se connaître, aller au bout de ses rêves, vivre à fond sa passion, croire en soi, et bien sûr être heureuse 🤪. Voilà en gros les injonctions que nous propose une société d'individualisation, de retour à soi et de bonheur imposé. À l’heure actuelle, il faut se révéler, réussir sa vie et en profiter à fond, alors faire des enfants, c'est perdre du temps et surtout perdre du temps pour soi.
🏗️ Depuis la naissance de mon fils je suis "en chantier". J'ai voulu entamer une sorte de transformation de moi-même : prendre confiance en moi, calmer mes angoisses, faire du sport, un régime, me mettre à écrire et voilà donc deux ans que je suis toujours en chantier... |
Parce que oui, la vie d'un enfant empiète forcément sur la nôtre. Nos projets personnels prennent donc plus de temps et c'est pour ça qu'on se retrouve à regarder les célibataires ou les couples sans enfants avec de la nostalgie et un peu d'envie, parce qu’eux, ils font encore tout ce qu'ils veulent comme ils l'entendent. Avec un enfant tout devient plus limité, mais aussi plus organisés et planifié. La spontanéité et le plaisir immédiat ne sont plus tout à fait au programme. Et ça, ça tranche pas mal avec la vision de la vie qui se développe à notre époque.
Sauf que si je suis vraiment franche, je ne suis pas sûre que j'avançais plus vite quand mon fils n'était pas là. Je pensais plus à moi, mais je n'étais pas forcément plus efficace, je n'étais pas une meilleure version de moi-même.
Parentalité et couple, on fait comment ?
D'après le psychiatre Bernant Geberowicz, coauteur de l'ouvrage Le Baby clash - le couple à l'épreuve de l'enfant, entre 1 couple sur 5 et 1 couple sur 4 se sépare après la naissance de son premier enfant. |
En lisant ça, comment ne pas avoir envie de s'abstenir ? C'est vrai ça, on s'imagine l'enfant comme le fruit de l'amour et voilà qu'en fait il vient tout détruire ! Si en devenant une famille, on ferme détruit le couple, on fait comment ?
C'est vrai, avant on allait au cinéma ensemble et pas à tour de rôle 😅 ! Évidemment, on faisait les choses différemment mais je n'ai jamais pensé que ma vie d'avant serait ma vie d'après + un enfant 👶. C'est peut-être ce qui me sauve ! Je ne fais pas preuve d'une capacité d'adaptation hors du commun, mais avant même d'avoir des enfants, j'ai vite compris que si je pouvais tenir bon, je devrais forcément rogner sur quelques principes et habitudes et surtout accepter le changement.
Ce changement est un défi, car l'arrivée d'un enfant dans un couple peut faire naître ou agrandir une faille, créer une distance, briser quelque chose et c'est la rupture. Ça arrive. Avec ou sans enfant, personne n'est immunisé contre les ruptures 😨. Au milieu du fracas et de la routine, on peut aussi trouver des moyens de s'aimer différemment, mais toujours, même si ce n'est pas sexy, pas glamour et moins romantique que dans les séries ou sur les réseaux sociaux.
La nécessité d'oublier la perfection parentale
Placer la barre haut est devenu un de mes passe-temps favoris et chaque fois que mon fils ne prend pas l'air, ne mange pas de légumes, loupe l'heure limite du coucher ou reste deux minutes de trop devant la télé, je culpabilise, je culpabilise beaucoup et longtemps 😓. Sauf que je dois prendre conscience que le parent parfait n'existe pas !
Au mieux, je file des complexes à certains, au pire on me critique sur un autre aspect de la maternité. On a l'impression que la parentalité est devenue un nouveau métier dans lequel il faut performer, réussir et en plus s'épanouir pleinement, mais on oublie trop souvent que l'éducation comporte une part d'erreurs, d'essais et d'improvisations et plus vite, on le prend en compte, plus vite on épargne notre santé mentale et on s'évite un burn-out parental.
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Et donc, pourquoi j'ai fait un enfant ?
Même si chacun à ses raisons, je trouve qu'on demande bien trop souvent aux gens, et notamment aux femmes pourquoi elles ne veulent pas d'enfant (🙄), mais qu'on oublie assez peu de demander pourquoi on en veut et pourquoi on en fait.
Oui, un enfant (ou plusieurs) dans une vie, ça pèse lourd 🪨. Un couple c'est aussi un fardeau, les amitiés à entretenir aussi tant qu'on y est et que dire d'un travail ! Toutes ces choses qui nous empêchent de vivre comme on l'entend et comme on le désire sont en fait des fardeaux. Finalement, si je réfléchis, je crois même que j'entends bien plus de personnes se plaindre de leur conjoint, plus encore de leur boulot que de leurs enfants 😂.
Je ne sais pas ce qui pèse le plus lourd et ce qui entrave le plus, j'aurais même tendance à dire que ça dépend de chacun, du contexte et de l'expérience, mais si je sais une chose, c'est que nous ne sommes pas faits pour traverser l'existence seule. On se lie comme on peut, bien ou maladroitement aux autres et parfois on se reproduit.
De l'amour tout autour
On se reproduit, et c'est le choc, on s'engueule, on se pose des questions, on oublie tout, on refait surface, on souffre, mais on aime. Le regret maternel existe, car il y a beaucoup de contraintes qui pèsent sur nos épaules en tant que femme. Alors pour survivre à tout cela, on s'accroche au seul moteur qui en vaille le coup : l'amour (gnangnan mais véridique).
Bien sûr on a envie de perdurer, de ne pas être oublié et donc de continuer à vivre un peu, narcissiquement, dans son enfant, mais tout autour, c'est un amour fou. Un truc qui vous pousse à dépasser l'égoïsme, la fatigue et soi-même. On peut adorer et détester être parent, en allant acheter ses céréales bios le sourire aux lèvres et les maudire, le soir même de nous gâcher la soirée et la vie avec leurs cris. Le lendemain matin, rebelote, on sent leurs cous et on renifle leurs vêtements abandonnés parce qu’ils nous manquent déjà.
Une contrainte peut-être, mais une contrainte avec de l'amour
Il y a de l’amour et l’amour ce n’est ni simple ni anti-fatigue. Les enfants sont un adorable fardeau, être parents est aussi contraignant que galvanisant, et peut même nous rendre meilleures. Plus organisées, plus créatives, plus conciliantes, plus concentrée, plus patiente, plus enthousiaste, et même plus jeune ! Faire des enfants, c’est avant tout de l’amour. On leur donne un amour inconditionnel, même aucun amour n’est parfait, au moins il est là ❤️🩹
L'avis de la rédaction : un choix personnel Devenir parent, c'est un sujet qui touche à l'intime. Toutes les réponses sont bonnes, tant qu'il s'agit de votre décision. Cependant, si ce sujet occasionne de nombreuses questions dans votre esprit et que vous vous sentez perdu par rapport au choix de devenir parent, peut-être est-il bon d'en parler en thérapie ? Un accompagnement pourra vous aider à prendre la décision et savoir si c'est la bonne chose à faire pour vous. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
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