Une question à ne pas poser
Avoir un enfant ressemble quelque chose de banal. Après tout c'est vrai, des enfants, on en voit partout, mais qu'on ne s'y trompe pas, il n'en est rien. Que l'on soit d'ailleurs persuadé de vouloir des enfants un jour, ou sûr⸱e et certain⸱e de ne jamais en avoir, la question : "alors, un enfant, c'est pour quand ?" est toujours désagréable à entendre.
Il peut y avoir la lassitude de devoir se répéter sans cesse, l'impression de devoir se justifier et d'argumenter encore et encore quand on fait le choix de ne pas vouloir être mère. Si l'on veut des enfants, s'entendre poser la question génère du stress, de la pression, voire une certaine anxiété, parce que faire un enfant ce n'est pas qu'une question de volonté.
Et justement, imaginez poser la question à une femme qui n'arrive pas à tomber enceinte ? À un couple qui n'arrive pas à procréer ? En demandant quand est-ce qu'ils vont avoir des enfants, vous faites la lumière sur cette douleur avec tout le malaise et la maladresse que l'on peut imaginer 🙁.
Une question bien trop intime Les gens oublient, en plus, que c'est un sujet qui appartient à l'intimité du couple. Avec mon conjoint, on s'est souvent demandé comment réagirait notre entourage si on se mettait à leur raconter nos ébats, nos pratiques sexuelles. Il serait sans doute gêné, dans le meilleur des cas, si ce n'est choqué 😬. |
Finalement, quelle que soit la situation d'une personne ou d'un couple, en demandant quand on va avoir des enfants, on a la certitude de pourrir l'ambiance et/ou de mettre mal à l'aise nos interlocuteurs, quand on ne les blesse pas carrément 🗡️. Autant changer de sujet et satisfaire autrement sa curiosité 😉 ("Et sinon, tu as des projets en ce moment ?").
👋 Parce que la pression ne s'arrête jamais ! Non, je ne veux pas de deuxième enfant, laissez-moi tranquille !
Des attentes personnelles et sociétales
En fait, nos parents demandent si on va avoir des enfants afin de combler leurs attentes, leur désir de pouponner, d'être comme les autres (grands)-parents qui font maintenant partie de leur entourage. En général, on continue de penser que le bonheur et l'épanouissement d'un couple, et de surcroît d'une femme, passent par la procréation 🤦♀️. Évidemment, il n'en est rien. Et quand bien même, un couple aurait des envies d'enfant, leur poser la question, c'est aussi leur imposer une vision du monde, une idée de leur bonheur.
Personnellement, plus on me demandait si j'allais faire des enfants et plus l'idée m'effrayait. Je ressentais une telle pression, une telle injonction a un éventuel bonheur que j'avais envie de prendre des jambes à mon cou. D'autant que je me sentais personnellement visée, moi et mon utérus. Personne n'avait jamais pensé à poser la question à mon conjoint et si quand on était ensemble, on nous demandait si on pensait bientôt avoir des enfants, les regards étaient quand même tournés exclusivement vers moi 👀. Je croulais littéralement sous le joug du patriarcat !
Les mille voies de l'épanouissement
Toutes les belles histoires ne comportent pas forcément des enfants
Finalement, après m'être longtemps posée la question. Après avoir longuement pesé le pour et le contre, j'ai choisi d'avoir un enfant, mais toutes ne font pas ce choix. On a beau dire que c'est "une expérience incroyable", "qu'il ne faut jamais dire jamais", "qu'une vie sans enfant ce n’est pas pareil", etc. Les personnes qui font le choix de ne pas avoir d'enfants ne sont pas sans réflexion et sans certitude.
Il y a autant de force dans la certitude de vouloir des enfants que dans celle de ne pas en désirer. Et puis, il y a tant d'autres projets de vie, tant de façons de trouver équilibre parce qu'il existe bien évidemment mille et une façons de s'épanouir dans la vie.
Toutes les belles histoires ne comportent pas forcément des enfants, ce n'est donc pas la peine de demander "quand on va avoir un enfant."
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"Et le bébé, c'est pour quand ?" Que répondre ?
"Je ne sais pas." Pour moi, c'est la meilleure des réponses. Nul besoin de chercher à justifier ou expliquer ses choix, sa position ou pire encore de se sentir obliger de révéler quelque chose que l'on veut garder pour soi.
Selon le contexte, on peut tenter une pointe d'humour grinçant : "quand j'aurais trouvé le papa", "pourquoi tu es disponible pour en faire un ?", "t'inquiète c'est en cours, tu veux que je t'envoie la vidéo des essais ?", mais la façon la plus efficace de clore la discussion sur cette très indélicate question, c'est encore de répondre, "je ne sais pas." et de passer à autre chose.
L'avis de la rédaction - Une question qui fait souffrirLa question de la parentalité est tellement délicate et intrusive, surtout lorsqu'on ne sait pas si on veut faire ce choix ou qu'on ne peut pas le faire à cause d'une stérilité. Si c'est quelque chose qui vous fait du mal, il serait peut-être bien d'en parler à un psychologue. Que ce soit pour avancer sur son choix ou pour arriver à rebondir face à un bébé qui ne vient pas, il est toujours intéressant de se faire accompagner psychologiquement.
🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe
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