Explosion des consultations psy et de la prise d’anxiolytiques, tous à bout !

Mis à jour le 7 juillet 2022 par Camille Lenglet

Après deux ans de Covid, la guerre en Ukraine, les élections tendues et le réchauffement climatique qui s'accélère, notre santé mentale en prend un sacré coup. Oui, nous sommes nombreux et nombreuses à souffrir de la situation et du climat anxiogène depuis 2 ans. D’ailleurs les consultations psy le démontrent puisqu’elles explosent, tout est saturé ! La consommation d’anxiolytiques est aussi en hausse, bref, ça ne va vraiment pas fort…

Explosion des consultations psy et de la prise d’anxiolytiques, tous à bout !

Sommaire :

Les consultations psy saturées
Un contexte qui nous ébranle
Une consommation accrue d’anxiolytiques

Les consultations psy saturées

Une étude publiée le 27 juin par Doctolib a mis en évidence l’augmentation des consultations chez le psychiatre et l’explosion des consultations chez le psychologue 🤕. Elles sont passées de 2,97 millions avant la pandémie à plus de 6 millions en 2021… Cependant, ce n’est pas le seul chiffre retranscrit dans l’étude, puisque les recherches pour trouver un psy ont bondi de 69% 😮 ! Tout cela montre bien qu’il y a un réel besoin, mais malheureusement, c’est sans compter que la profession est en crise…

La profession en crise

La hausse des consultations n’arrange pas la situation délicate des psychologues et psychiatres. Il y a déjà un manque cruel de soignant, mais en plus la profession se précarise avec le dispositif “Mon psy” mis en place par l’Etat 🙄. La grogne s’intensifie de leur côté et du nôtre aussi, puisque cela ne nous permet pas d’avoir une réelle prise en charge. On pensait que ce serait un des moyens de consulter un psy gratuitement tout en ayant un suivi qualitatif, mais c’est encore loin d’être le cas. Pourtant, il y a urgence 😭…

Dessin d’Aurel pour le journal Le Monde.

Un contexte qui nous ébranle

On savait déjà que 75% des travailleurs ont vu leur santé mentale se dégrader avec la Covid. Clairement, la pandémie est la première cause du mal-être général. Une autre étude, lancée par l’agence sanitaire Santé publique France, avait notamment observé qu’il y avait 11,3% des répondants à l’étude à avoir eu des pensées suicidaires depuis l’arrivée de la Covid 😥…

Il aurait été possible de penser que cela s’améliorait avec la diminution de la pandémie, mais il n’en est rien. C'était sans compter une accumulation d’autres crises : la guerre en Ukraine, l’inflation, le réchauffement climatique, la montée de l’extrême droite 😱… Difficile d’apaiser notre eco-anxiété et notre politico-anxiété avec ce climat si pesant. D’ailleurs, la membre du comité médical du site de Doctolib, Caroline Delannoy, en témoigne :

📌

“J'ai au moins trois fois plus de demandes aujourd'hui qu'avant mars 2020. Il y a un vrai besoin de soutien psychologique, qu'il soit ponctuel ou régulier. Des personnes ont été ébranlées par le Covid et continuent de l'être : crise climatique, guerre en Ukraine… le climat est lourd. Il y a une fatigue émotionnelle, une baisse du niveau de l'attention, de la flexibilité cognitive. Les gens ne veulent plus continuer ainsi.”

Une consommation accrue d’anxiolytiques

Il n’y a pas que les consultations qui sont impactées, les médicaments utilisant des benzodiazépines, des substances pour les tranquillisants et anxiolytiques, sont en nette hausse. Ce sont des médicaments tels que le Xanax, Lexomil, Temesta et d’autres, dont les prescriptions ont été supérieures de 3,4 millions comparés à ce qui était attendu 🤯… La France est deuxième au rang de la consommation de ces médicaments en Europe ! De plus, la prise de ces médicaments n’est pas forcément rattachée à un réel diagnostic, comme le souligne le chef de service de psychiatrie du CHU de Crétail, Antoine Pelissolo :

“Ce sont des médicaments qui répondent à des troubles de l’anxiété et du sommeil sans forcément que ce soit rattaché à un diagnostic précis, il y a un risque d’automédication, ces produits sont un peu le Doliprane de l’anxiété”.

Une augmentation inquiétante…

Depuis le début de la pandémie, il y a eu une vraie prise de conscience sur la nécessité de prendre soin de sa santé mentale. Les langues se délient et le sujet devient de moins en moins tabou, on voit même des chanteurs comme Stromae parler de dépression au 20h.

Néanmoins, cette augmentation générale reste inquiétante, en particulier pour la prise d’anxiolytiques. Soigner un trouble anxieux avec un traitement médicamenteux peut être tout à fait justifié, mais il faut veiller à ce que ça ne remplace pas une thérapie avec un véritable suivi. Espérons donc que les pouvoirs publics fassent leur possible pour soulager le personnel soignant et les patients pour nous garantir une véritable prise en charge 🧐.

L'avis de la rédaction : ne pas attendre...

La période instable et angoissante que nous traversons réveille de nombreuses angoisses et peut nous faire perdre pied. Si vous rencontrez des troubles du sommeil, de l'attention, un sentiment de mal-être ou une souffrance, prenez rendez-vous sans attendre avec un professionnel. Ne laissez pas ce mal-être s'ancrer dans la durée.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
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Sources : psychologies.com / lemonde.fr

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