Éco-anxiété : comment faire face à l'angoisse de la crise écologique ?

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Entre le dernier rapport du GIEC, cet été caniculaire, ce mois de juillet est le plus chaud jamais enregistré et les hectares de forêt partis en fumée, comment s'étonner que l'éco-anxiété touche de plus en plus de personnes, notamment la jeune génération qui juge son avenir effrayant ? L'éco-anxiété sera sans nul doute le mal de notre siècle, mais comment faire face à ce mal lié à la crise écologique ? Explications.

Éco-anxiété : comment faire face à l'angoisse de la crise écologique ?

L'éco-anxiété : un mal-être permanent

Écrire cet article me coûte, parce que comme 75% des 16-25 ans, j'angoisse face à mon impuissance et celle de ceux qui nous gouvernent face au changement climatique et la crise environnementale que nous connaissons. Parce que c'est ça, l'éco-anxiété : l'inquiétude, la peur, la colère, le chagrin, le désespoir, la culpabilité et la honte que l'on ressent quand on pense, que l'on voit ou que l'on entend parler d'un monde qui ne cesse de se détériorer. Le film "Don't Look up" exprime d'ailleurs très bien ce déni écologique et la catastrophe qui s'ensuit. 

C'est la médecin Alice Desbiolles qui a importé ce concept en France en 2019, par le biais de son livre, L'éco-anxiété : vivre sereinement dans un monde abîmé. Selon elle, l'éco-anxiété peut toucher tout le monde et il est même assez normal de ressentir une certaine angoisse face à un futur sans espoir qui semble largement dégradé. Cependant, l'éco-anxiété peut devenir problématique si elle a un retentissement important sur la vie d'une personne. 

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Ce sont les jeunes les plus touchés, puisque ces adultes en devenir seront confrontés aux changements environnementaux et aux conséquences qu'ils engendreront. Cependant, toutes les franges de la population peuvent être touchées par l'éco-anxiété. Cette dernière touche notamment les personnes sensibilisées aux enjeux climatiques, les hypersensibles ou les personnes très empathiques.

Éco-anxiété ou solastalgie ?

La dégradation de notre monde, l'impact de l'activité humaine sur l'environnement, toutes ces sources d'inquiétude font naître l'éco-anxiété, mais aussi la solastalgie. Ce concept proposé par le philosophe australien Glenn Albrech renvoie à la douleur de perdre son habitat, son refuge et donc à la douleur que nous pouvons ressentir face à la dégradation de la nature. 

Invitée sur France Inter, la thérapeute Charline Schmerber parle de l'éco-anxiété comme d'une "détresse prospective", c'est-à-dire une colère, une tristesse, une peur, une impuissance face à ce qui risque d'arriver, face à l'avenir. D'un autre côté, la solastalgie est une "détresse rétrospective" puisque l'angoisse, la colère, l'anxiété est ici liée à un environnement que l'on a déjà perdu, qui est dégradé. 

👉 S'opposent donc un avenir condamné et impossible sur une planète abîmée et un environnement déjà transformé, les deux termes conduisant tout de même à une seule et même détresse.

Charline Schmerbern praticienne en psychothérapie, nous en dit plus sur l'éco-anxiété en vidéo 

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“ Il s’agit d’une anxiété qui est associée aux perceptions du changement climatique même chez les personnes qui n’en ont pas personnellement subi d’impact direct ”.  C’est-à-dire que si on est conscient et lucide de ce qui va se passer et de ce qui est en train de se passer du fait de la catastrophe écologique, on est susceptible d’être éco-anxieux. Nous vous conseillons son excellent livre sur le sujet : Petit guide de survie pour éco-anxieux.

Que faire pour être moins éco-anxieux ? Quand le mal devient un moteur

Il peut malheureusement arriver que l'éco-anxiété fige et paralyse. À force de se sentir impuissant, on le devient 😶. Ce qu'il faut, c'est donc apprendre à vivre avec. Selon Charline Schmerber, "Parmi les stratégies qui permettent aux personnes de vivre avec (parce que je ne pense pas qu'on puisse le dépasser complètement, il faut apprendre à vivre avec), ce qui leur permet d'aller mieux, c'est de se sentir utile." Et on pense alors à Greta Thunberg qui à 11 ans souffrait déjà d'une dépression. Une maladie qui lui a finalement donné la force de se mobiliser et de se relever pour jouer son rôle contre le réchauffement climatique. L'éco-anxiété peut donc être transformée en force et pensée comme un moteur qui pousse l'individu à agir pour contrer la cause de l'anxiété.

Certains vont aussi reconsidérer leurs choix de carrière, de vie, se remettre en question, refuser de faire des enfants dans ce monde. Que vous ayez l'âme de Greta Thunberg ou pas et quelle que soit la nature de vos remises en question, pour apprendre à vivre avec l'éco-anxiété il faut agir, lutter et ne pas s'isoler. Le site amareo peut vous aider à trouver les petits gestes utiles pour protéger la planète. Enfin, il faudrait aussi pouvoir parler de son mal-être.

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Éco-anxieux en mal de psy

Mais encore faut-il trouver un psychologue à qui parler de son éco-anxiété. En effet, quand des visions de glaciers qui fondent ou de forêts qui brûlent empêchent de dormir, de sortir de chez soi ou de se débarrasser d'une angoisse, difficile de trouver en face un psychologue sensibilisé à ces problématiques. C'est en effet le sujet qu'abordait Slate dans son article Éco-anxieux cherche thérapeute désespérément. Certains professionnels nieraient le phénomène ou y seraient même réticents, alors qu'en face, la souffrance est bien réelle et à besoin d'une écoute et d'une solution. C'est la raison pour laquelle Charline Schmerber travaille à l'élaboration d'une liste de praticiens formés aux problématiques climatiques. Un moyen de faire face aux conséquences psychiques du dérèglement climatique.

Enfin, on aurait tort de penser que l'éco-anxiété est et sera le mal du siècle. Ce serait passer à côté de la cause, puisque selon l'OMS, le mal du siècle, c'est le réchauffement climatique et plus largement la crise écologique.

L'avis de la rédaction : accompagner l'éco-anxiété

C'est normal d'être inquiet et de se demander quel monde nos enfants connaîtront mais cela ne doit pas devenir obsessionnel et nous empêcher de faire certaines choses, restons optimistes et n'oublions pas que la vie trouve toujours son chemin. Cécile Furnestin, explique que l'on peut soigner cette éco-anxiété : « Ce n’est pas une maladie, mais on peut en prendre soin. Il faut essayer de ne pas dramatiser, de l’accepter. Il faut accompagner son éco-anxiété, par des techniques de relaxation ou du sport. Des entretiens avec un psychologue peuvent avoir lieu. Si les symptômes prennent trop de place, un médecin traitant ou un psychiatre peut prescrire des psychotropes ». N'hésitez pas à prendre rendez-vous avec l'un de nos psychologues si vous sentez que vous avez besoin d'aide.  L’investissement dans des associations peut aussi apporter des solutions pour mieux vivre son éco-anxiété.

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Sources : Qu'est-ce que l'éco-anxiété, un mal qui touche surtout les jeunes ? - Ouest france
Qu’est-ce que l’éco-anxiété, ce mal qui touche en particulier les jeunes générations ? - LCI
Changement climatique : la solastalgie, ce mal du siècle sans exil possible - L'express

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Article proposé par Lauriane Amorim

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