L'éco-anxiété : un mal-être permanent
Écrire cet article me coûte, parce que comme 75% des 16-25 ans, j'angoisse face à mon impuissance et celle de ceux qui nous gouvernent face au changement climatique et la crise environnementale que nous connaissons. Parce que c'est ça, l'éco-anxiété : l'inquiétude, la peur, la colère, le chagrin, le désespoir, la culpabilité et la honte que l'on ressent quand on pense, que l'on voit ou que l'on entend parler d'un monde qui ne cesse de se détériorer. Le film "Don't Look up" exprime d'ailleurs très bien ce déni écologique et la catastrophe qui s'ensuit.
C'est la médecin Alice Desbiolles qui a importé ce concept en France en 2019, par le biais de son livre, L'éco-anxiété : vivre sereinement dans un monde abîmé. Selon elle, l'éco-anxiété peut toucher tout le monde et il est même assez normal de ressentir une certaine angoisse face à un futur sans espoir qui semble largement dégradé. Cependant, l'éco-anxiété peut devenir problématique si elle a un retentissement important sur la vie d'une personne.
📍 Ce sont les jeunes les plus touchés, puisque ces adultes en devenir seront confrontés aux changements environnementaux et aux conséquences qu'ils engendreront. Cependant, toutes les franges de la population peuvent être touchées par l'éco-anxiété. Cette dernière touche notamment les personnes sensibilisées aux enjeux climatiques, les hypersensibles ou les personnes très empathiques.
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Éco-anxiété ou solastalgie ?
La dégradation de notre monde, l'impact de l'activité humaine sur l'environnement, toutes ces sources d'inquiétude font naître l'éco-anxiété, mais aussi la solastalgie. Ce concept proposé par le philosophe australien Glenn Albrech renvoie à la douleur de perdre son habitat, son refuge et donc à la douleur que nous pouvons ressentir face à la dégradation de la nature.
Invitée sur France Inter, la thérapeute Charline Schmerber parle de l'éco-anxiété comme d'une "détresse prospective", c'est-à-dire une colère, une tristesse, une peur, une impuissance face à ce qui risque d'arriver, face à l'avenir. D'un autre côté, la solastalgie est une "détresse rétrospective" puisque l'angoisse, la colère, l'anxiété est ici liée à un environnement que l'on a déjà perdu, qui est dégradé.
👉 S'opposent donc un avenir condamné et impossible sur une planète abîmée et un environnement déjà transformé, les deux termes conduisant tout de même à une seule et même détresse.
Charline Schmerbern praticienne en psychothérapie, nous en dit plus sur l'éco-anxiété en vidéo