Le négativisme, le refus pathologique à différencier de l'attitude négative

Mis à jour le par Anaïs Andos, rédactrice indépendante

Il m’arrive de voir le verre à moitié vide. De ronchonner. De ne pas être satisfaite de ma vie. Oui, ça m’arrive et ça peut tous nous arriver. Est-ce pour autant ce qu’on appelle du négativisme ? Eh bien non ! Il est important de faire la distinction entre le négativisme, qui relève plus de la pathologie et l’attitude négative, qui est un comportement. Explication.

Le négativisme, le refus pathologique à différencier de l'attitude négative

Qu'est-ce que le négativisme ?

Dans l’article "Histoire du négativisme dans la psychiatrie de langue allemande - XIXe siècle, début XXe siècle" paru dans un bulletin de psychologie en 1995, l’auteur Michel Caux explique que le terme "négativisme" est apparu dans l’histoire de la psychiatrie en 1874, avec le psychiatre Kahlbaum : 

"Ce symptôme désigne la résistance généralisée de certains malades aux incitations et stimulations de l’entourage. Sur le plan psychomoteur, l’auteur décrit une résistance maximale qui répond de façon automatique à toute suggestion et injonction venues d’une tierce personne, en réponse aux ordres les plus simples."

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Un mécanisme de protection

Au départ, le négativisme vient donc de l’univers psychiatrique. L’une des définitions données par le Larousse est la suivante : "Ensemble des conduites de refus et d’opposition qui traduisent une rupture du contact avec autrui dans la schizophrénie". Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) parle, lui, d’une "attitude pathologique qui se caractérise par une résistance volontaire ou non d'un individu à ses propres désirs ou besoins et aux requêtes de son entourage."

Bref, le négativisme est une attitude de dénigrement, de refus ou de résistance qui est observable sous deux formes :

  • 👉 La forme passive est celle qui s’abstient de réponse : la personne qui en souffre voudra, par exemple, ne rien manger, rester au lit ou dans une position identique pendant des heures. 
  • 👉 La forme active, elle, s’oppose et résiste en faisant l’inverse de l’action demandée.

À un degré différent, ce comportement peut se retrouver à tous les âges de la vie, notamment chez les jeunes enfants ou les adolescents. Sans aller jusqu’à parler de schizophrénie ou de maladie mentale, il semble que le négativisme puisse tout aussi bien apparaître ponctuellement dans nos vies, dans des moments difficiles, par exemple lorsqu'on traverse les étapes d'un deuil

Cette forme de repli sur soi agit alors très certainement comme une forme de protection, par la critique et le refus de tout 🤕.

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La différence entre négativisme et attitude négative

Là où le négativisme est un terme psychiatrique et peut s’avérer être une pathologie qui demande un vrai suivi par un professionnel, avoir une attitude négative est autre chose. Si les deux termes se ressemblent, ils n’ont pas la même signification.

👉 Être négatif·ve est un comportement qui nous fait voir les choses en noir et le verre à moitié vide ; c’est ne pas parvenir à se satisfaire de ce qui nous arrive, c’est laisser davantage de place aux émotions négatives que positives, ce qui nous rend bien sûr malheureux·se.

Il s’agit donc de ne pas confondre le négativisme qui est une pathologie, à une attitude négative qui s’apparente à un état d’esprit. Cependant, il ne faut pas non plus minimiser les effets de cette dernière, qui peut être lourde à porter au quotidien et dont il est parfois difficile de se débarrasser lorsqu’elle est bien installée 😥. 

Comment se sortir du négatif ?

Si cet état d’esprit négatif nous gâche un peu la vie et qu’on souhaite sincèrement l’abandonner sans toutefois y parvenir seul·e, consulter un psychologue pourra nous aider à remettre les compteurs à zéro : repartir et réapprendre, tout doucement, sur des bases plus saines. 

Nous avons tous et toutes et tous des bagages dans la vie, remplis de choses plus ou moins lourdes à porter. Il n’est pas question d’en avoir honte ou de culpabiliser, simplement de savoir les identifier pour parvenir à avancer avec ou, au contraire, comprendre qu’ils ne sont pas utiles et qu’on peut les laisser sur le quai.

Quelques conseils pour un changement d'attitude

Pour terminer, et même s’ils ne remplacent aucunement un accompagnement personnalisé, voici quelques conseils pour essayer d’entamer un changement à propos d’une attitude négative qui vous chagrine. Des idées qui, à un petit niveau, ont déjà pu m’inspirer personnellement 🤗. 

  • La première, c’est de se rappeler que chaque jour est un nouveau jour, une nouvelle opportunité. Si c’est moi qui tiens le stylo pour écrire ma vie, alors je peux, dans une certaine mesure, décider que demain ne ressemblera pas à hier si hier ne me convenait pas.
  • La deuxième, c’est la célèbre citation de Sénèque qui dit que "La vie ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, mais d’apprendre à danser sous la pluie". Je trouve cette pensée très rassurante : se dire que la vie est comme la météo, changeante, et que nous ne sommes pas condamnées à vivre éternellement sous la pluie. Une éclaircie n’est jamais loin !

L'avis de la rédaction - La nécessité d'un suivi dans les deux cas

Vous savez désormais ce qu'est le négativisme et qu'il concerne une pathologie bien spécifique. Il est donc crucial d'avoir un suivi complet, avec un psychiatre et un psychologue. Néanmoins, si vous avez identifié que ce sont plutôt vos pensées qui vous font broyer du noir, il est aussi nécessaire de consulter. Vous ne pouvez pas rester dans cette souffrance et seul l'accompagnement d'un thérapeute pourra vous soulager. N'attendez pas plus pour contacter un psychologue et vous sortir de cette attitude négative !

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !

#BornToBeMe

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Source : "Histoire du négativisme dans la psychiatrie de langue allemande - XIXe siècle, début XXe siècle" de Michel Caux

Article proposé par Anaïs Andos, rédactrice indépendante

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