Hypersexualité : quand l’excès de sexe devient une addiction

Mis à jour le par Camille Lenglet

Qui n’aime pas le sexe franchement ?! Bon, je fais une généralité qui exclut les personnes asexuelles, dont je dirais plutôt qu’on est beaucoup à aimer faire des galipettes. Et c’est normal, c’est comme manger, ça fait du bien ! Toutefois, comme toutes bonnes choses, il ne faut pas en abuser. Eh oui, quand le sexe devient une obsession, c’est mauvais signe… C’est pourquoi, on a demandé Laurence Dispaux, sexologue, de nous parler d'hypersexualité.

Hypersexualité : quand l’excès de sexe devient une addiction

L’hypersexualité, c'est quoi ? Une vie autour du sexe

Tout d'abord, il faut savoir qu'il n'y a pas de consensus et de définition précise, comme l'explique notre sexologue, Laurence Dispaux. Par contre, on sait que l'hypersexualité correspond à un comportement sexuel compulsif. La personne qui va en être atteinte aura une préoccupation ou une obsession intense et persistante avec des pensées, des impulsions et des actions sexuelles. En résumé, toute sa vie ne tourne qu'autour du sexe 🔞. 

Même si le cul, c'est cool, là, on parle bien d'addiction sexuelle qui entraîne une détresse personnelle et qui a un impact sur tous les aspects de la vie de la personne, jusqu'au point de perturber son travail et sa santé 😥. 

Je suis accro 😳 ⁉️

On se rassure tout de suite, ce n'est pas parce qu'on a une forte libido qu'on est un ou une accro au sexe. En effet, lorsqu'il y a un problème pathologique, il y a une perte de contrôle et une perte de plaisir dans l'activité sexuelle. Les personnes hypersexuelles peuvent se livrer à des comportements sexuels non pas pour le plaisir, mais pour gérer des émotions négatives.

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Quels sont les symptômes de cette addiction sexuelle ?

Comme beaucoup de troubles du comportement, les symptômes peuvent varier d'une personne à l'autre. La sexologue explique néanmoins que l'on peut retrouver souvent : 

  • 👉 Une préoccupation constante des fantasmes, pensées ou comportements sexuels : c’est-à-dire, passer beaucoup de temps à penser au sexe, à planifier des activités sexuelles, à s'engager dans des activités sexuelles ou à récupérer de ces activités.
  • 👉 Un comportement sexuel compulsif : incluant des comportements tels que la masturbation excessive, l'utilisation de pornographie à outrance, le fait d'avoir de nombreux partenaires sexuels ou de s'engager dans d'autres comportements sexuels risqués (par exemple : faire l'amour sans préservatif).
  • 👉 Une incapacité à contrôler ces comportements sexuels : Les personnes atteintes peuvent essayer de réduire ou d'arrêter leurs comportements sexuels, mais généralement, cela se conclut en échec.
  • 👉 Une détresse personnelle : Évidemment, les personnes qui ont ce comportement s'en aperçoivent et ressentent beaucoup d'émotions négatives, sans parler des conséquences sur leur vie...

Le sexe, un moyen de s'apaiser 

Ce qu'il faut comprendre, c'est que, comme pour chaque addiction, le but est de chasser une angoisse et d’apaiser son esprit. La recherche du plaisir est un moyen de penser à autre chose, de s’occuper positivement pour se calmer. 

C’est cette recherche constante d’apaisement qui pousse à sans cesse recommencer un acte sexuel, mais une fois que ce sentiment d’apaisement a disparu, reste une sensation de manque, comportement typique de l’addiction. Ce manque se traduit par le désespoir, la tristesse, la déprime, un vide.

Pourquoi ce comportement se développe ?

Les études s'accordent à dire que l'addiction sexuelle est souvent causée par une variété de facteurs, comme des troubles psychologiques, des traumatismes, des facteurs biologiques, environnementaux, sociaux et génétiques. La dépression, l'anxiété, le trouble bipolaire, le trouble de stress post-traumatique et certains troubles de la personnalité peuvent exacerber les sentiments d'angoisse, de tristesse ou d'excitation. Ces derniers mènent la personne à avoir des comportements sexuels compulsifs 😞. De plus, lorsqu'une personne a été victime de traumatismes, en particulier d'abus sexuels, il y a un risque qu'elle développe une compulsion sexuelle pour pouvoir gérer psychologiquement le choc...

Du côté des facteurs biologiques, il a été noté que, par exemple, des niveaux élevés de dopamine, l'hormone du plaisir et de la récompense, peuvent déclencher une recherche de plaisir sexuel accrue. En outre, l'exposition à la pornographie chez les jeunes, les comportements sexuels précoces ou inappropriés, ainsi que la pression sociale pour être sexuellement actif sont des facteurs environnementaux déclencheurs. 

Enfin, bien que les recherches soient encore limitées, il semble y avoir également une composante génétique 🧬. Les individus qui ont des parents ou des frères et sœurs avec des problèmes d'addiction, y compris sexuelle, peuvent être plus susceptibles d'en développer une aussi.

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La difficulté de définir une personne addict au sexe

Ce qui pose un problème dans la définition de l’addiction au sexe, à la différence de l’addiction au tabac ou aux drogues, par exemple, c’est qu’elle est difficilement quantifiable. Si un couple est d’accord pour faire l’amour plus de 3 fois par jour, tout va bien. Par contre, si dans le couple, l’un des deux partenaires ne veut faire l’amour que 3 fois par mois et l’autre 3 fois par jour, là, il y a une différence de désir et l’un des deux pourra accuser l’autre d’être accro au sexe.

Pour résumer, l’addiction sexuelle est caractérisée par :

  • 👉 Une perte de contrôle du comportement sexuel,
  • 👉 Une dépendance sexuelle exprimée par un besoin compulsif d’agir, malgré les conséquences potentiellement négatives,
  • 👉 Une souffrance psychique liée à ce comportement dépendant (culpabilité, honte, humeur dépressive...).

À noter ⚠️

En théorie, l'addiction sexuelle ne débouche pas sur des conduites agressives. Cette addiction pousse à la consommation de sexe, à la drague, la séduction, mais normalement pas à l’agression. 

On fait quoi quand on a la sensation d'être concerné·e ?

Déjà, on lutte contre son sentiment de honte 😔. La sexualité est un sujet délicat et il n'est pas simple de reconnaître que l'on est accro. Toutefois, il est important d'en parler auprès d'un thérapeute et de se faire diagnostiquer, en particulier si cela nous affecte dans notre vie de tous les jours. Si on a une relation, on peut commencer par en parler à son/sa partenaire. Si cela est un problème, il est possible de faire une thérapie de couple

Il est aussi possible d'avoir un suivi individuel avec un sexologue. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est généralement proposée pour comprendre les déclencheurs. Il y a souvent des groupes de soutien et de parole pour que les personnes puissent bénéficier d'un espace sûr pour partager son expérience et en apprendre des autres. Car oui, il y a d'autres personnes qui sont concernées ! 

Le pire est d'ignorer le problème ou d'espérer que le comportement disparaisse de lui-même, surtout si ça nous pourrit la vie 😕. L'hypersexualité n'est pas un signe de faiblesse et/ou de dépravation ! Il est possible de l'atténuer et de réadapter son comportement grâce à une aide thérapeutique. 

Retrouvez Laurence Dispaux dans notre vidéo sur le sujet :

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L'avis de la rédaction : une addiction à soigner

Cette obsession sexuelle persistante peut devenir source de détresse et perturber tous les aspects de notre vie. Les symptômes varient, mais incluent souvent une préoccupation constante pour le sexe, un comportement sexuel compulsif, une incapacité à contrôler ces comportements, et une détresse personnelle. Si vous vous sentez concerné par ces signes, n'hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale. Un psychologue ou un sexologue peut vous aider à comprendre et à gérer cette situation. 

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Mais aussi : 

Sources : psydispaux.ch, Étude "Hypersexual Disorder: A Proposed Diagnosis for DSM-V" par Kafka, M.P.

Article proposé par Camille Lenglet

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15 avril · Wengood

8:57


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