Laurence Guin-Dagry, psychologue, nous dit tout sur l'importance de couper le cordon avec sa mère

Mis à jour le par Marion Leroy

Vous êtes toujours à l’écoute, toujours là quand ça ne va pas, en somme la parfaite mère exemplaire ! Mais attention, ce surplus d’attention peut nuire à votre enfant (adulte !). Trop le/la materner alors qu’il/elle devient un·e jeune adulte peut freiner son développement personnel. Mais pourquoi est-ce si difficile de couper de cordon ? Laurence Guin-Dagry, psychologue, nous dit tout sur le sujet.

Laurence Guin-Dagry, psychologue, nous dit tout sur l'importance de couper le cordon avec sa mère

Relation fusionnelle, d’où vient-elle ?

Dès la grossesse, à l'intérieur de l'utérus de la mère et par l'intermédiaire du cordon ombilical, débute une symbiose ou "fusion" avec l'embryon. Cette étape, on le conçoit aisément, est vitale pour l'enfant durant la gestation. Après la naissance, les soins prodigués par la mère, l'allaitement vont poursuivre cette relation fusionnelle. 

Puis, peu à peu, en grandissant, la notion de fusion s'estompera naturellement entre la mère et l'enfant. Comme nous sommes dans une éducation binaire, loin d'une éducation non genrée, les garçons et les filles ne réagissent pas de la même manière à cette fusion : 

  • 🧒 Pour un garçon : n'étant pas du même genre que sa mère, il comprend assez rapidement qu'il lui est indispensable de se séparer d'elle pour se construire en tant qu'homme. Encore une fois, ce comportement est provoqué à cause d'une société genrée dans laquelle on éduque les garçons à être des "mâle alpha". 
  • 👧 Pour une fille : les choses sont un peu plus compliquées. La fusion des premiers mois s'accompagne d'une confusion des identités qui peut durer longtemps si la mère voit en sa fille un prolongement d'elle-même, en l'investissant de ce qui lui appartient en termes de désirs, manques, peurs et angoisses. 

La petite fille regarde sa mère comme un modèle et l'idéalise. Cette opposition est pourtant nécessaire afin que l'enfant trouve sa place et son identité.

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Marion Leroy

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Mère-fille : des jumelles ?

La rivalité entre mères et filles a existé à toutes les époques et la confusion des identités aussi. Aujourd'hui, ce ne sont plus les filles qui copient les mères, mais les mères qui s'emploient à imiter les filles. Certaines mères ne souhaitent pas seulement être mère, elles veulent aussi être la meilleure amie, la confidente, la sœur, celle à qui on dit tout… Et les publicitaires ne s'y trompent pas. 

📌
Il y a une multitude d'exemples sur le fait que la mère et la fille se confondent. Qui n'a pas vu l'opération marketing d'une célèbre marque de vêtements mettant en scène mère et fille, habillées et coiffées de la même manière ? Jouant sur la confusion, ne différenciant parfois plus qui est qui. De même que le film "Freaky Friday : Dans la peau de ma mère", où la mère et la fille inversent les rôles. On s'habille pareil, on pense pareil, on vit pareil !

Il existe indéniablement une pression sociétale qui incite les mères à rester jeunes, à ressembler à leurs filles, à maintenir une apparence et une attitude qui défient le passage du temps. Comme l'a si justement observé la philosophe et féministe Simone de Beauvoir, la société a tendance à nous faire croire que nous cessons d'être des femmes après un certain âge

Cette notion est profondément ancrée dans notre culture, alimentée par les médias, la publicité et même par nos propres préjugés inconscients. Cependant, il est essentiel de faire la différence, de se distinguer, pour se construire une identité propre à soi, au risque d'être une mère toxique pour son enfant.

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Les conséquences de la relation fusionnelle

Vous l'avez compris, la séparation avec son enfant est quelque chose de sain et structurant. À l’inverse, la fusion va empêcher la mère et l'enfant de vivre leurs vies. Le lien fusionnel peut être instauré par la mère quand elle n'est pas suffisamment narcissisée dans sa vie, son couple, ses amis, son travail. 

Il est donc important de se construire en dehors de son rôle de mère, même si c'est difficile à faire, tant la société pousse les femmes dans cela. C'est un travail à faire à partir du moment où une femme est en train de tomber enceinte ! Sinon, il risque d'y avoir des conséquences néfastes : 

  • 👉 Au niveau de l'enfant : Il/elle aura la sensation que sa mère va tout combler. Dès qu'il y aura un problème, l'enfant va se référer à sa mère, ce qui va le mettre dans une relation infantilisante. Il/elle aura du mal à se socialiser et aura sans doute beaucoup de peur et d'attente envers les autres. 
  • 👉 Au niveau de la mère : c'est à l'âge adulte que va se poser le plus gros problème, puisque quand l'enfant sera assez grand pour quitter le nid familial, elle aura la sensation de perdre le contrôle. Ce qui peut en faire une mère envahissante qui fera tout pour encadrer son enfant adulte. Cela peut avoir aussi une autre conséquence : la sensation de vide. Au départ de l'enfant, la mère peut sombrer dans la dépression à cause de la perte de repères... 

Il ne s'agit pas de vite quitter son bébé, non, la relation fusionnelle pendant l'enfance est normale. Cependant, à l'adolescence, il faut laisser de plus en plus d'autonomie à l'enfant et accepté qu'il se construise loin de sa mère et de son père. 

Laurence Guin-Dagry, psychologue diplômée

Depuis plus de 20 ans, Laurence Guin-Dagry est experte dans les problèmes liés aux événements de la vie, aux troubles psychologiques, mais aussi et surtout liés à la famille. Si vous avez la sensation que votre mère est tout le temps derrière vous ou que vous êtes mère et que vous ne savez plus comment gérer la relation avec votre enfant adulte, n'hésitez pas à la consulter ! 

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Marion Leroy

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