J’ai peur de faire garder mon bébé. Laissez-moi pouponner !

Mis à jour le par Lauriane Amorim, rédactrice pour Wengood

Cet enfant était encore dans mon ventre quand je m’attelais à la tâche qui me semblait déjà la plus insurmontable (juste après l’accouchement) : chercher une nounou pour le faire garder. Les parents que je connais semblent tous tellement à l’aise avec ces notions de crèche, de nounou, de babysitter, pour eux c’est devenu totalement banal. Pour moi, c’est juste les prémices d’un terrible fait divers du type : “de mauvaise humeur, cette nounou enferme dans sa cave un bébé qui pleurait trop.” Il faut dire que les révélations sordides de mauvais traitements dans les crèches n’aident pas. Et puis, c’est comme ça, mon cerveau ne voit que les trains qui n’arrivent pas à l’heure. Confier son enfant, c’est difficile et finalement, c’est loin d’être banal, mais ce n’est pas impossible !

J’ai peur de faire garder mon bébé. Laissez-moi pouponner !
Sommaire : 

Confier son enfant : un pas après l’autre

J’étais enceinte quand j’ai commencé à chercher quelqu’un pour faire garder mon enfant. Tout le monde m’avait dit que ça prenait un temps infini et qu’il fallait donc commencer les recherches le plus tôt possible (“avant même la conception” me disait-on avec un sourire convenu). OK ! De toute façon je n’aimais pas trop être enceinte🤰, donc autant m’occuper en partant à la recherche de la parfaite assistante maternelle/crèche/halte-garderie, etc.

Finalement, nous avons rencontré trois nounous et personne ne me semblait assez bien. “Elle n’avait pas l’air aimable, si ça se trouve elle crie sur les enfants… ou les frappe…”, “Et l’autre, elle avait l’air hyper tatillonne. En plus, je suis presque sûre qu’elle a utilisé le mot “punition” ! 😱” Bref, quelques jours avant que j’accouche, nous avons fini par engager celle qui me semblait la moins mauvaise. J’étais soulagée d’avoir trouvé quelqu’un et en même temps je refusais d’y penser. Je devais sans cesse lutter pour ne pas penser à des nounous qui pourraient secouer les bébés quand ils pleurent trop, aux puéricultrices qui donneraient de force des biberons bouillants et je me bouchais les oreilles en criant des “lalala” chaque fois que j’entendais des histoires de pédophilie. En résumé, je luttais contre moi-même et contre mes angoisses pour me concentrer, tant bien que mal, sur le fameux, instant présent. Mais, au fond de moi, je le savais, je le sentais, engager cette nounou, ce n’était pas une bonne nouvelle, pas le truc dont j’avais envie de me réjouir et ça me semblait encore loin, alors j’ai mis ça de côté.

J’ai accouché, et dès ce moment-là, je me suis sentie mal chaque fois que quelqu’un d’autre, que son père ou moi, prenait ce bébé dans ses bras. J’étais trop fragile pour dire quoi que ce soit, mais je bouillais à l’intérieur. Autant dire que le faire garder, ce n’était pas gagné !

>>> Cet article peut vous aider : 3 raisons qui vous empêchent de savourer l'instant présent

5 conseils (et un bonus) pour réussir à faire garder son enfant sans (trop) s’inquiéter

1. Prendre son temps, ne pas se forcer

Il peut arriver que la famille, bien souvent les grands-parents, propose de garder notre bébé. La première fois que ma mère a voulu prendre mon bébé pour la nuit, je n’ai pas pu 🙅🏼‍♀️. C'était viscéral ! C’est un point sur lequel il faut tenir bon. On ne laisse pas son enfant à garder si on ne s’en sent pas encore capable. La première fois, c’est toujours difficile et il peut arriver qu’on ne sente jamais totalement prête, mais avec un savant mélange d’instinct et de raison, il arrive un moment où l’on sent qu’on a besoin de temps pour soi, pour son couple et qu’on peut confier son enfant, ne serait-ce que pour quelques heures.

Ne pas réussir à faire garder son enfant est parfois vécu comme un tabou 🤐, un sujet qu’on ne peut pas aborder en société parce qu’il faudrait rapidement renouer avec sa vie de femme. Pourtant, ne niez pas vos sensations et vos émotions. Tout le monde n’a pas les mêmes besoins et si votre besoin de contacts est fort, allez-y doucement, en vous affirmant, sans malaise et sans culpabilité.

2. Commencer petit et en confiance

Et en parlant de quelques heures et des grands-parents, c’est une bonne idée de commencer par eux, si possible. La première fois que j’ai confié mon enfant, ça n’a duré que deux heures et je l’ai fait garder par ma mère en qui j’ai une totale confiance. Si ça peut vous rassurer, faites une liste des instructions ou des choses qui sont importantes pour vous (l’heure du biberon, le body à mettre, la crème à utiliser, etc.) Ainsi, on a encore l’impression d’avoir un peu le contrôle, de garder une certaine mainmise, tout en prenant de la distance. C’est un premier pas. Attention cependant, on ne s’énerve pas et on ne se braque pas si mamie, papy ou tonton n’a pas fait exactement ce que votre liste indiquait. On commence doucement à apprendre à lâcher-prise.

>>> Ça va vous plaire : "Chic-ouf", les grands parents ne sont pas votre baby-sitter !

3. S’adapter en douceur

Quand il est l’heure de retourner au travail après un congé maternité et qu’il faut confier son petit à la nounou ou la crèche, dans la mesure du possible, faites une période d’adaptation. On pense souvent que cette période est bénéfique pour les enfants, mais elle l’est surtout pour les parents... Allez-y d’abord progressivement. Commencez par quelques heures, puis encore un peu, puis une demi-journée et enfin une journée complète ou bien, faites selon votre rythme, vos possibilités et vos envies. C’est aussi un bon moyen d’apprendre à faire confiance à la personne qui va garder votre enfant.

4. Se faire confiance

C’est un point qu’on peut négliger, mais qui est pourtant capital : pour faire garder son enfant avec un minimum de sérénité, il faut avoir confiance en soi. Avoir confiance dans son instinct et dans le choix que l’on a fait concernant la personne qui va s’occuper de notre enfant, mais aussi avoir confiance dans notre rôle de mère. En effet, il est tentant d’attendre de la personne qui garde notre enfant, qu’elle ne fasse de la même manière que nous. C’est un moyen de nous rassurer et peut-être aussi, avouons-le, un moyen de ne pas entrer en concurrence. On n’est pourtant pas moins légitime si notre enfant fait la sieste tranquillement chez sa nounou et que c’est du grand n’importe quoi chez nous. Chacun son rôle et c’est une richesse pour l’enfant de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes et d’autres façons de faire.

5. Observer son enfant

Finalement, notre enfant est le seul qui pourra nous rassurer et nous dire que tout va bien. Enfin nous le dire, c’est un bien grand mot, mais tout du moins, nous le faire comprendre. À nous donc d’être attentive aux signaux. Si votre enfant ne pleure pas tous les matins pendant plus de deux mois, que son comportement ne change pas, qu’il n’a pas de mal à s’endormir, dort toujours bien, alors il n’y a visiblement pas de problème. Pour vous rassurer encore plus, n’hésitez pas à poser des questions à la personne qui garde votre enfant afin d’en savoir plus sur le déroulement de sa journée. Enfin, pour éviter le cauchemar de tous les parents : la nounou/puéricultrice qui maltraite psychologiquement ou physiquement notre enfant, n’hésitez pas à demander des références. Tournez-vous vers les parents qui ont déjà fait garder leurs enfants par cette ou ces personnes. Avoir le retour d’expérience des autres c’est très rassurant et un vrai gage de sérénité 💆‍♀️.

Le conseil bonus : on ne (re)lit pas (tout de suite) Chanson Douce de Leïla Slimani

Ce fut, je pense, ma plus grande erreur ! Leïla Slimani est une autrice incroyable dont j’admire le travail. Chanson Douce est son deuxième roman et il a obtenu le prix Goncourt en 2016. C’est vraiment un très bon livre, mais à ne surtout pas lire lorsqu’on attend un enfant et qu’on s'apprête à le faire garder.

Chanson douce Leïla Slimani

Chanson Douce c’est, selon moi, un livre à avoir dans sa PAL, mais à lire quand bébé aura fait sa première rentrée scolaire !

On souffle et on dédramatise !

🌬️ Faire garder ses enfants c’est presque toujours un passage obligé, alors surtout on délègue cette tâche sans culpabiliser. Ce n’est pas la dernière séparation que l’on vivra avec son enfant et c’est pour son bien et le nôtre aussi. En effet, nous mettons nos enfants au monde, au monde et non pour nous. Ils nous échappent et ils doivent nous échapper pour découvrir le monde. Un enfant ne peut pas vivre et s’élever sous cloche et de notre côté, nous sommes des êtres sociaux et nous avons besoin de temps pour nous, sans notre enfant pour nouer des relations, pour travailler, pour vivre. C’est en atteignant cet équilibre que l’on commencera à devenir plus sereine face à la personne qui garde notre enfant.

L'avis de la rédaction : pourquoi je n’arrive pas à faire garder mon bébé ?

Si vous avez du mal à déléguer la garde de votre enfant, c'est sans doute du côté de votre enfance qu'il faut se tourner. En effet, il est tout à fait possible qu'une angoisse de la séparation soit en lien. C'est souvent la raison pour laquelle certaines d'entre nous sont uniquement capables de confier leur bébé à leur mère ou leur père, quand d'autres absolument pas ! Quoi qu'il en soit, si au fil des mois la séparation est toujours impossible il faut se faire aider par un psychologue et chercher avec lui des raisons de cette impossibilité.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

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Télétravail : une histoire d'équilibre [ Par Ariel Simony, psychologue ] 💻⚖️🤸‍♀️

15 août · Wengood

34:48


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