Qu’est-ce que la théorie des pots de yaourt ?
Rentrons dans le vif du sujet. On gagne moins que les hommes, du coup, dans le couple hétérosexuel, c’est souvent Monsieur qui prend en charge les grosses dépenses : crédit immo, voiture, TV, ordinateurs, etc.
Nous, vu qu’on a un salaire moins important, on se concentre sur les dépenses du quotidien pour “équilibrer” : généralement les courses, avec les produits ménagers et… les pots de yaourts 😒.
Sauf qu’en cas de rupture, que nous reste-t-il ? Ces mêmes pots de yaourts, vides. Pendant que les hommes accumulent du patrimoine durable et surtout, repartent avec, nous les femmes, on achète des biens consommables qui disparaissent.
Une inégalité qui nous rend prisonnières
C'est l’autrice et essayiste Titiou Lecoq, qui a mis ce phénomène en avant dans son livre “Le couple et l’argent”. Elle avait déjà travaillé sur la charge mentale intériorisée ou encore sur l’incompétence stratégique dans le couple, mais dans ce livre, elle s’est penchée sur le sujet tabou de l’économie du ménage.
Je trouve sa théorie particulièrement intéressante, car elle pointe du doigt encore une inégalité qui a une conséquence désastreuse dans nos vies de femmes. Elle met en avant les violences économiques que l’on subit, avec l’idée que la gestion de l’argent est une affaire d’homme. Cela nous enferme dans une dépendance à notre conjoint, ce qui peut avoir des conséquences terribles pour celles qui sont en plus victimes de violences conjugales 😥…
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Plus que les pots de yaourt vides
Le pire dans tout ça ? C'est que beaucoup de femmes n'ont pas conscience de ce phénomène, ça a été mon cas d’ailleurs 😕. Je me suis séparée il y a environ 1 an et j’ai vu combien cette séparation a impacté mes finances.
J’ai beaucoup dépensé pour le quotidien, pour avoir un confort de vie et être bien installé dans notre appartement. Néanmoins, cela reste de l’éphémère et après la rupture, il ne me restait plus rien. Et encore, je m’estime “chanceuse” par rapport à celles qui sont mères et qui se retrouvent complètement démunies, avec leurs enfants à charge 🤕…
Quelques chiffres Pour appuyer la théorie des pots de yaourt, il y a bien sûr des chiffres. Selon l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo) :
- 👉 Durant l'année du divorce, le niveau de vie des femmes chute de 27% en moyenne, contre seulement 2% pour les hommes, une différence criante.
- 👉 Seulement 38% des biens immobiliers appartiennent à des femmes seules contre 62% à des hommes seuls.
- 👉 Pareil pour l'épargne financière : les femmes épargnent 30% de moins que les hommes. Elles accumulent moins de patrimoine, et celui qu'elles ont est souvent au nom de leur conjoint.
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N’achetons plus que des yaourts
Face à ce constat affligeant, que pouvons-nous faire ?
Nous devons reprendre le contrôle des finances. Refusons le compte commun et gardons notre indépendance. C’est un piège, même si sur le papier, il paraît tentant. Exigeons que Monsieur investisse aussi dans les dépenses quotidiennes ou dans ce qui lui paraît insignifiant (la décoration d’intérieur par exemple 🙃). Exigeons de participer au crédit, à l’achat de la voiture et à tout ce qui a une vraie valeur.
Je sais, ce n’est pas simple, surtout quand on voit qu’on travaille gratuitement à partir du 8 novembre, par rapport aux hommes. Cependant, c’est le seul moyen de ne pas repartir qu’avec les pots de yaourt vide. Dénonçons ces inégalités, pointons du doigt ce que la société ne veut pas voir et n’achetons plus les pots de yaourt ✊ !
L'avis de la rédaction : en prendre conscience pour faire bouger les chosesL'inégalité financière entre les sexes est une réalité qui affecte profondément la vie des femmes, notamment lors des séparations. Il faut prendre conscience de ces dynamiques pour pouvoir les contester et les transformer. En revendiquant notre indépendance financière et en exigeant une répartition équitable des dépenses et des investissements, nous pouvons commencer à briser ce cycle.
Si vous vous sentez concernée par ces questions ou si vous traversez une période difficile, n'hésitez pas à contacter un psychologue. Parler à un professionnel peut vous aider à trouver des solutions adaptées à votre situation. Rappelons-nous que nous méritons toutes de vivre dans l'équité et la dignité, sans être prisonnières de schémas économiques déséquilibrés. Ensemble, nous pouvons construire un avenir où les pots de yaourt ne seront plus le symbole de notre précarité, mais celui de notre résilience et de notre détermination à changer les choses.
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Sources : Livre "Le couple et l'argent" de Titiou Lecoq // “Argent, couple et pots de yaourt” de l’ObSoCo
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