Entre les remboursements sécu, les forfaits psy, les remboursements mutuels et les chèques psy, le résultat de toutes ces mesures est peu efficace. Des séances remboursées, certes, mais trop peu. Quelques séances ne suffisent pas à se soigner. Il en découle donc une sorte de pression du patient à aller mieux avant qu'il ne soit plus remboursé.
😬 Du côté des professionnels de la santé mentale, c'est de l'administratif à gérer et une course vers la précarisation. Les psychologues remboursés sont des psychologues conventionnés, qui sont payés une trentaine d’euros desquelles ils doivent déduire les charges et dépenses professionnelles...
Consulter gratuitement ? La longue attente
Évidemment, pour ne pas subir la pression du nombre restreint de séances psy remboursées, et quand les moyens financiers manquent, il est possible de se tourner vers les CMP (Centre Médico-Psychologique), ouverts à tous, ou les BAPU (bureau d'aide psychologique universitaire) pour les étudiants. Dans ces centres, les psychologues, psychiatres, pédopsychiatres, etc. sont consultés gratuitement, mais pour obtenir un rendez-vous, il faut prendre son mal en patience.
"7 mois d'attente cette fois, pour un rendez-vous de 20 minutes, à peine, avec la conclusion que je flirte avec la dépression..."
Notre rédactrice Camille Lenglet nous raconte d'ailleurs une expérience tristement banale à ce sujet 🤫 :
"Il y a 10 ans je n'allais pas bien du tout et j'étais loin de comprendre qu'il fallait que j'aie un suivi psy. Pour moi, à l'époque, c'était honteux et tabou, car j'avais associé ça à un déséquilibre mental. Mais mon médecin traitant m'a orienté vers le CMP, parce que j'étais étudiante et sans le sou. J'ai attendu 6 mois pour avoir ce rendez-vous qui a duré 30 minutes. C’était une psychiatre qui voulait avant tout me donner un traitement. On a eu beaucoup de mal à se comprendre. Ça m'avait complètement braqué et j'avais stoppé le suivi du jour au lendemain.
Entre 2018 et 2019, j'ai décidé de vraiment prendre ma santé mentale en main. Rebelote ! Le médecin généraliste m'oriente à nouveau vers le CMP. 7 mois d'attente cette fois, pour un rendez-vous de 20 minutes, à peine, avec la conclusion que je flirte avec la dépression, mais qu'il faudrait que "je parle à quelqu'un" et donc que je fasse une psychothérapie. Elle m'a renvoyé vers une psy qui n’était pas adaptée (j'avais besoin d'une TCC). J'ai fini par me débrouiller seule à chercher pendant des heures une psy qui pourrait me convenir. La psychiatre du CMP voulait me revoir, mais il y avait tellement d'attente que ça m'a découragé.
En fait, tout ça, c'était super éprouvant. Déjà l'attente. Il a fallu prendre mon mal en patience alors que je n'allais vraiment pas bien. À l’époque (il y a 10 ans), j'avais l'impression qu'il fallait que je passe obligatoirement par un CMP parce que sinon, je ne savais pas où trouver un psychiatre."
|
En route pour le parcours du combattant
Quand j'ai découvert son témoignage, le seul truc que j'avais envie de dire c'est : beaucoup de bruit pour rien ! Parce que le problème qui est aussi soulevé, c'est l'obligation de passer par un médecin généraliste afin d'obtenir une ordonnance signée : le Saint-Graal permettant la prise en charge des séances de psy par l'Assurance maladie. 🏆
Imaginez donc : vous sentez que vous n'allez pas bien, que vous avez besoin d'aide, mais vous doutez, peut-être même que vous culpabilisez, que vous avez honte. Là-dessus, il faut trouver un médecin généraliste (introuvable dans certaines villes), il faut ensuite lui parler de votre mal-être, ce dernier doit alors vous entendre. Pour l'anecdote, j'ai personnellement passé 2 ans à expliquer à mon médecin traitant que je n'allais pas bien avec pour seule réponse : "Prenez du magnésium. Le marin, c'est le plus efficace !". Si vous avez de la chance et que votre médecin traitant vous écoute et vous entend, reste encore à trouver un psy conventionné, prendre rendez-vous et tout faire pour aller bien avant que le nombre de séances ne soit épuisé.
Ce qui est sûr, c'est qu'en plus de regretter ce parcours du combattant, les psychologues alertent sur le manque de moyens des CMU et BAPU manquent. C'est une des raisons pour laquelle les psychologues se sont regroupés sous le #ManifestePsy. Un collectif qui lutte pour un meilleur accès aux soins de santé dans le respect du patient et du praticien. 💪
On fait comment pour aller mieux ?
Quand on souhaite s'engager dans un parcours de soins pour sa santé mentale, il y a de quoi se sentir découragée. On peut d'un côté se féliciter que la parole se libère, que consulter un psy soit de moins en moins tabou. On peut aussi applaudir la prise d'initiative de l'État de vouloir permettre au plus grand nombre de bénéficier d'un accès au soin, même si les annonces sont plus séduisantes qu'efficaces. Mais reste quand même la question : on fait comment pour aller mieux ? Autrement dit, vers qui se tourner. J'ai été très étonnée de découvrir dans l'enquête d'Ipsos de janvier 2021, sur la santé mentale des 18-24 ans, que ces derniers manquaient de connaissances sur les structures disponibles en cas de problème de santé mentale ainsi que sur les professionnels de santé.
👉 Voilà pourquoi vous pouvez trouver sur notre site, toutes les réponses aux questions que vous vous posez et qui on l'espère, rendront votre parcours vers un professionnel, un peu moins compliqué.
À qui parler ? Qui consulter ?
Le remboursement en question :
On vous aide aussi à
L'avis de la rédaction : ne vous découragez pas !Vous l'aurez compris, consulter un psy, gratuitement n'est pas simple mais c'est possible. Ne vous découragez pas, votre santé mentale mérite toute votre attention au même titre que votre santé physique. Rien de plus normal que de consulter un psy aujourd'hui, n'hésitez pas à contacter l'un de nos psychologues si vous en ressentez le besoin. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue |
Source : #ManifestePsy : les psy sont en colère - Psychologies
Les psy avec prise en charge de l'état c'est bien à condition de tomber sur des psychologues dignesde ce nom, ce qui n'est pas souvent le cas
Panom il y a un an