Consulter un psy... ce n'est pas si facile

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Lundi 31 janvier, plutôt de bonne humeur, j'écoute la radio, quand tout à coup, j'entends la chronique de Baptiste Beaulieu. En 3 minutes il réussit à m’interpeller (pour ne pas dire me révolter), mais surtout à mettre le doigt sur une plaie de notre société : la difficulté d'aller consulter un psychologue.

Consulter un psy... ce n'est pas si facile
Sommaire :

Aller voir un psy, c'est normal...

Baptiste Beaulieu le rappelle dans sa chronique : "il faut normaliser le fait d'aller voir un psy". C'est vrai que pour moi, pour nous chez Wengood, consulter un psychologue c'est un acte qui nous semble tout à fait naturel, au point qu'on oublie parfois de le rappeler. Être en bonne santé, prendre soin de soi, c'est faire attention, surveiller, renforcer, protéger son corps ET son esprit 🧠.

🎤 Baptiste Beaulieu, Alors Voilà sur France Inter le 31/01/22

"La vie ne fait pas de cadeau. On ne va pas voir un psychologue car on est faible. On va voir un psy car on est suffisamment fort et sage pour ne pas faire payer aux autres les sentiments qui nous traversent en tant qu’être existant dans un monde difficile."

... mais ce n'est pas donné à tout le monde

Sauf qu'une fois qu'on a rappelé qu'il était tout aussi normal qu'important de consulter un psy, on se rend vite compte que ce n'est pas donné à tout le monde. Baptiste Beaulieu dit très justement : "Je mesure le privilège qui est le mien de pouvoir payer ce moment privilégié." Oui, la question financière est d'une importance capitale. Je vous invite d'ailleurs à écouter la chronique de Baptiste Beaulieu sur France Inter, pour comprendre à quel point cette question financière est problématique 👇.

Entre les remboursements sécu, les forfaits psy, les remboursements mutuels et les chèques psy, le résultat de toutes ces mesures est peu efficace. Des séances remboursées, certes, mais trop peu. Quelques séances ne suffisent pas à se soigner. Il en découle donc une sorte de pression du patient à aller mieux avant qu'il ne soit plus remboursé. 

😬 Du côté des professionnels de la santé mentale, c'est de l'administratif à gérer et une course vers la précarisation. Les psychologues remboursés sont des psychologues conventionnés, qui sont payés une trentaine d’euros desquelles ils doivent déduire les charges et dépenses professionnelles...

Consulter gratuitement ? La longue attente

Évidemment, pour ne pas subir la pression du nombre restreint de séances psy remboursées, et quand les moyens financiers manquent, il est possible de se tourner vers les CMP (Centre Médico-Psychologique), ouverts à tous, ou les BAPU (bureau d'aide psychologique universitaire) pour les étudiants. Dans ces centres, les psychologues, psychiatres, pédopsychiatres, etc. sont consultés gratuitement, mais pour obtenir un rendez-vous, il faut prendre son mal en patience.

Trop d'attente pour consulter un psy en CMP

"7 mois d'attente cette fois, pour un rendez-vous de 20 minutes, à peine, avec la conclusion que je flirte avec la dépression..."

Notre rédactrice Camille Lenglet nous raconte d'ailleurs une expérience tristement banale à ce sujet 🤫 :

"Il y a 10 ans je n'allais pas bien du tout et j'étais loin de comprendre qu'il fallait que j'aie un suivi psy. Pour moi, à l'époque, c'était honteux et tabou, car j'avais associé ça à un déséquilibre mental. Mais mon médecin traitant m'a orienté vers le CMP, parce que j'étais étudiante et sans le sou. J'ai attendu 6 mois pour avoir ce rendez-vous qui a duré 30 minutes. C’était une psychiatre qui voulait avant tout me donner un traitement. On a eu beaucoup de mal à se comprendre. Ça m'avait complètement braqué et j'avais stoppé le suivi du jour au lendemain.

Entre 2018 et 2019, j'ai décidé de vraiment prendre ma santé mentale en main. Rebelote ! Le médecin généraliste m'oriente à nouveau vers le CMP. 7 mois d'attente cette fois, pour un rendez-vous de 20 minutes, à peine, avec la conclusion que je flirte avec la dépression, mais qu'il faudrait que "je parle à quelqu'un" et donc que je fasse une psychothérapie. Elle m'a renvoyé vers une psy qui n’était pas adaptée (j'avais besoin d'une TCC). J'ai fini par me débrouiller seule à chercher pendant des heures une psy qui pourrait me convenir. La psychiatre du CMP voulait me revoir, mais il y avait tellement d'attente que ça m'a découragé.  

En fait, tout ça, c'était super éprouvant. Déjà l'attente. Il a fallu prendre mon mal en patience alors que je n'allais vraiment pas bien. À l’époque (il y a 10 ans), j'avais l'impression qu'il fallait que je passe obligatoirement par un CMP parce que sinon, je ne savais pas où trouver un psychiatre."

En route pour le parcours du combattant

Quand j'ai découvert son témoignage, le seul truc que j'avais envie de dire c'est : beaucoup de bruit pour rien ! Parce que le problème qui est aussi soulevé, c'est l'obligation de passer par un médecin généraliste afin d'obtenir une ordonnance signée : le Saint-Graal permettant la prise en charge des séances de psy par l'Assurance maladie. 🏆

Imaginez donc : vous sentez que vous n'allez pas bien, que vous avez besoin d'aide, mais vous doutez, peut-être même que vous culpabilisez, que vous avez honte. Là-dessus, il faut trouver un médecin généraliste (introuvable dans certaines villes), il faut ensuite lui parler de votre mal-être, ce dernier doit alors vous entendre. Pour l'anecdote, j'ai personnellement passé 2 ans à expliquer à mon médecin traitant que je n'allais pas bien avec pour seule réponse : "Prenez du magnésium. Le marin, c'est le plus efficace !". Si vous avez de la chance et que votre médecin traitant vous écoute et vous entend, reste encore à trouver un psy conventionné, prendre rendez-vous et tout faire pour aller bien avant que le nombre de séances ne soit épuisé.

Ce qui est sûr, c'est qu'en plus de regretter ce parcours du combattant, les psychologues alertent sur le manque de moyens des CMU et BAPU manquent. C'est une des raisons pour laquelle les psychologues se sont regroupés sous le #ManifestePsy. Un collectif qui lutte pour un meilleur accès aux soins de santé dans le respect du patient et du praticien. 💪

On fait comment pour aller mieux ?

Quand on souhaite s'engager dans un parcours de soins pour sa santé mentale, il y a de quoi se sentir découragée. On peut d'un côté se féliciter que la parole se libère, que consulter un psy soit de moins en moins tabou. On peut aussi applaudir la prise d'initiative de l'État de vouloir permettre au plus grand nombre de bénéficier d'un accès au soin, même si les annonces sont plus séduisantes qu'efficaces. Mais reste quand même la question : on fait comment pour aller mieux ? Autrement dit, vers qui se tourner. J'ai été très étonnée de découvrir dans l'enquête d'Ipsos de janvier 2021, sur la santé mentale des 18-24 ans, que ces derniers manquaient de connaissances sur les structures disponibles en cas de problème de santé mentale ainsi que sur les professionnels de santé.

👉 Voilà pourquoi vous pouvez trouver sur notre site, toutes les réponses aux questions que vous vous posez et qui on l'espère, rendront votre parcours vers un professionnel, un peu moins compliqué.

À qui parler ? Qui consulter ?

Le remboursement en question :

On vous aide aussi à 

L'avis de la rédaction : ne vous découragez pas !

Vous l'aurez compris, consulter un psy, gratuitement n'est pas simple mais c'est possible. Ne vous découragez pas, votre santé mentale mérite toute votre attention au même titre que votre santé physique. Rien de plus normal que de consulter un psy aujourd'hui, n'hésitez pas à contacter l'un de nos psychologues si vous en ressentez le besoin.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

Contacter un psychologue

Source : #ManifestePsy : les psy sont en colère - Psychologies

Article proposé par
Lauriane, Amorim

"Mon rêve de bonheur : redécouvrir le monde avec des yeux d'enfants"

Les commentaires

Les psy avec prise en charge de l'état c'est bien à condition de tomber sur des psychologues dignesde ce nom, ce qui n'est pas souvent le cas

Panom, il y a 2 ans

Nos derniers articles

J’ai envie de faire l’amour, mais en même temps, j'ai la flemme…

Prendre une douche, se laver les dents, se mettre au lit. Ah, tiens, serait-ce le moment idéal pour faire l’amour, maintenant que tout le monde est couché ? Oui, mais en même temps, ça prend du temps, demain on doit se lever tôt, puis il faut reprendre une douche… Bref, la femme quoi ! Je parie qu’on a déjà tous·tes eu cette pensée en tête. Pourquoi en vient-on à ressentir de la flemme de faire l'amour  ? Entre la charge mentale qui repose sur nos esprits et la charge "pénétrative" qui repose sur nos corps, il n’est pas étonnant d’en arriver là. Explications.

Les plus beaux textes pour des condoléances touchantes

La vie est ainsi faite qu'elle finit toujours par se terminer. C'est tristement banal, mais la mort, c'est presque toujours un drame qui touche profondément ceux qui restent. L'absence est dure à supporter, mais les mots parfois peuvent être d'un soutien bénéfiques, mettre un peu de baume au cœur et si ce n’est éteindre une peine, au moins l’apaiser.

Les étapes du deuil, un pas après l'autre

Existe-t-il une absence qui fasse plus souffrir ? Il arrive un moment, à un certain âge où la plus grande majorité d'entre nous a déjà connu ce drame, cette perte absolue. Tout au long de notre vie, la mort est notre compagne, elle marche à nos côtés, mais quand elle touche ceux que l'on aime, comment vivre avec cette absence ? Comment rester en vie quand la mort frappe ? Comment sortir du deuil ?

Mindfulness au quotidien : Intégrer la pleine conscience dans sa routine

Dernièrement, j’ai envie de ralentir les choses, de profiter plus pleinement de la vie. J’essaie de mettre au centre de ma vie la pleine conscience : dans mon alimentation, dans mes créations artistiques, dans la façon dont je bouge mon corps… Être “mindful” au quotidien, ce n’est pas se transformer en moine bouddhiste, mais juste intégrer un peu plus d’attention dans les petits gestes. Je vous explique.

Ce qui change après la mort de ses parents, un séisme qui bouscule

"- Il ne faut pas pleurer, mon petit, c'est naturel que les vieux meurent. Tu as toute la vie devant toi. Il cherchait à me faire peur, ce salaud-là, ou quoi ? J'ai toujours remarqué que les vieux disent "tu es jeune, tu as toute la vie devant toi", avec un bon sourire, comme si cela leur faisait plaisir". J’ai eu envie de commencer cet article par la citation de l’un de mes auteurs préférés, Romain Gary, issue de l’un de mes romans favoris : La vie devant soi. J’aime beaucoup cette citation car elle est à l’image du roman, pleine de poésie. Et si je souhaitais partager cet extrait en introduction, c'est parce que, en plus d’être beau, il nous rappelle que c’est normal de perdre ses parents un jour, mais aussi que ce n’est pas la fin de tout. Bien heureusement.

Emotions et santé : quelle est l'impact de nos ressentis ?

La gêne qui nous donne chaud aux joues, le stress qui noue notre estomac ou encore l'excitation qui nous fait palpiter... Je pense qu’on a tous et toutes connus un moment où nos émotions semblaient nous contrôler. Elles ne sont pas que mental, elles nous impactent bien plus qu’on ne le pense, surtout au niveau de notre corps. Comment et pourquoi ? Surtout, qu’est-ce qu’on peut faire pour en tirer le meilleur ? Je vous explique tout cela !

Les podcasts Wengood

Des podcasts avec du bonheur dedans parce qu'il est temps de penser à soi ! Retrouvez nos podcasts en intégralité ici.

Anne-Clotilde Ziegler : Emprise et Violences psychologiques, physiques et sexuelles.

novembre 2024 · Wengood

38:46


Retrouvez-nous sur Youtube

Yoga, coaching, cuisine, rencontres etc... Bonnes vibrations en libre-service ! Allez hop, on s'abonne !

Retrouvez-nous sur Youtube