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L’augmentation des troubles alimentaires pendant la pandémie
En France, nous sommes près de 900 000 personnes à souffrir de troubles alimentaires, aussi appelés TCA. L’anorexie (restriction alimentaire) est le type le plus connu, mais il y a aussi la boulimie et l’hyperphagie, qui correspondent à des prises alimentaires excessives. Il est très difficile de se sortir de ce type de maladies, tant elles sont multifactorielles 😞.
La pandémie a malheureusement contribué à empirer les troubles alimentaires, c’est ce qu’a constaté une étude britannique, publiée dans le Journal of Eating Disorders. 87% des répondants ont déclaré que les symptômes s’étaient amplifiés, notamment avec les confinements. Ce n’est en rien une surprise pour moi, j’ai aussi constaté depuis deux ans que mon hyperphagie s’est aggravée à cause d’un mal-être psychologique.
😥 L’anxiété provoquée par la crise n’a pas été simple à maîtriser, mais au-delà de cela, on peut expliquer l’augmentation des TCA pendant la pandémie par d’autres raisons.
Pourquoi les TCA ont empiré avec le confinement ?
La psychologue Brigitte Ballandra a expliqué que les TCA sont en réalité des mécanismes de défense ⚠️. Il y a en effet un lien avec la difficulté à gérer ses émotions, ce que je reconnais totalement dans mon comportement. Les troubles alimentaires sont des maladies de contrôle, mais s’il y a bien une chose que personne n’a pu contrôler, c’est la pandémie. L’incertitude générale n’a fait qu’augmenter le besoin de contrôle, et par conséquent, les TCA.
➜ Pire encore, les confinements répétés ne nous ont pas offert d’autres échappatoires. Nos troubles alimentaires ont pris de plus en plus de place avec l’enfermement...
Quand les réseaux sociaux pèsent
Autre paramètre non négligeable, ce sont les réseaux sociaux 📱. Pendant les confinements, tout le monde s’est réfugié dans la cuisine. On en a vu des pains maison et des recettes passer sur Instagram et Tik Tok… Être enfermées et être submergées par des images de nourriture a été très compliqué à vivre pour beaucoup de personnes, dont moi. Alors j’ai mangé, j’ai trouvé du réconfort là où je savais qu’il y avait. Tout le monde a une faim émotionnelle, mais elle devient insatiable lorsqu’on souffre d’hyperphagie, surtout avec un climat aussi anxiogène que la pandémie 💭.
De plus, il y a toujours un sentiment de culpabilité et il est exacerbé par les réseaux sociaux. Oui, on a vu des recettes gourmandes, mais on est témoin tous les jours des injonctions à rester en “bonne santé”. Il y a eu des cours de sport en ligne, des exercices pour “garder la ligne”, etc. Le pire ? Les régimes post-confinements ! Que l’on souffre d’anorexie ou de boulimie, il y a une souffrance commune : la culpabilité à cause des images de corps “parfaits”.
➜ Heureusement, avec l’arrivée du vaccin, la pandémie recule et on retrouve une vie un peu plus normale. Cependant, les conséquences psychologiques sur nos comportements alimentaires demeurent.
Les conséquences de la pandémie sur nos troubles
La Dr Dawn Branley-Bell, co-autrice de l’étude britannique, explique que les personnes souffrant de troubles alimentaires mettront encore plus de temps à se remettre de cet épisode. Pour ma part, je me sens plus apaisée qu’au début de la crise. Toutefois, il y a bien quelque chose qui est resté suite à cette pandémie : ma prise de poids et la modification de mon corps. Je ne veux pas faire de régime, car je sais qu’ils empirent la chose. J’essaie de pratiquer avec patience l’alimentation intuitive, qui est la seule à pouvoir durablement me réguler. Néanmoins, je n’aime pas mon corps et c’est un sentiment très difficile à gérer au quotidien 💔.
Peu importe le type de trouble alimentaire, je sais que nous sommes nombreuses à essuyer les conséquences de la crise sanitaire sur nos TCA. Il est plus que nécessaire que les services de santé offrent un réel accompagnement pour que l’on puisse combattre cette maladie psychique. Espérons qu’avec les conséquences psychologiques de la pandémie, il y ait une réelle avancée de ce côté-là 🤞.
L'avis de la rédaction : l'importance de la prise en chargeNous le savons, la pandémie a eu de nombreux effets délétères sur notre santé mentale. Les confinements ont empiré les TCA et fait basculé certaines personnes qui étaient alors à la limite. Tout cela a également modifié notre rapport à la nourriture, quand il n'y a rien d'autre à faire, cuisiner est une bonne idée mais vient alors l'angoisse de prendre quelques kilos. Selon une étude, nous aurions pris en moyenne 2,5 kilos pendant le confinement, c'était pour la bonne cause ! 😋 Quoi qu'il en soit, les TCA nécessitent un suivi et une prise en charge rapide, n'hésitez pas à contacter l'un de nos psychologues afin de faire le point sur votre situation. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! |
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Source : sciencesetavenir.fr