Pleurer devant ses enfants : aveu de faiblesse ou service rendu ?

Mis à jour le par Marion Leroy

Enfant, tout est prétexte à verser sa petite larme. Gérer ses émotions c’est un truc d’adulte, surtout de parents. Tout du moins, on essaye 😅. J’ai pourtant vu mes parents pleurer et je ne leur en veux pas. Outre ces images déchirantes, leur « manque de pudeur » m’a bien servi. Merci maman, merci papa : je ne suis pas un robot sans cœur ! Pour que tous les parents décomplexent et arrêtent de se fendre les paupières pour s’empêcher de pleurer, je donne mon point de vue. Pas en tant qu’experte, mais simplement comme une grande enfant qui a déjà vu ses parents craquer et qui s’en souvient encore.

Pleurer devant ses enfants : aveu de faiblesse ou service rendu ?

La tristesse perçue comme une fragilité

La vie n’est pas toujours rose et tout être humain normalement constitué craque à un moment donné, notamment parce que pleurer fait du bien. Eh oui, même nos parents ! Malgré leurs efforts pour rester discrets, j'ai assisté aux larmes des miens. Je peux même vous donner le nombre exact de fois où "l’incident" s’est produit 🤯 : 3 pour mon père, dépassé de peu par ma mère. Le moment était certes loin d’être agréable (pour ne pas dire affreux), mais des années après, j'ai envie de les remercier d’avoir eu la force de me montrer leurs larmes. Cependant, tout le monde n'envisage pas les larmes de manière positive, elles sont même vues comme un aveu de faiblesse... 

👋 Cet article peut vous intéresser : Je pleure souvent... Est-ce grave d'avoir un excès de larmes ? 

Un masque à porter 

Pourquoi je dis faiblesse ? Parce que la société est binaire et patriarcale. Un papa, c'est viril, par conséquent, il ne pleure jamais. Une maman, elle, incarne la douceur et vous couvre de sourires à longueur de journée. C’est comme ça et pas autrement. À croire que les émotions, c’est une affaire de faibles. C’est en se basant sur ce modèle sorti de, je ne sais où que mes parents refusaient d’exprimer leurs émotions et de parler de leur tristesse. De mon côté, j’hésitais entre les trouver bizarres ou dotés d’un superpouvoir 🤨. 


"Papa a eu un accident de voiture ? - Mais non, tout va bien ma chérie."

"L’état de santé de mamie s’est aggravé ? Non, je ne suis pas en train de pleurer, je transpire des yeux"


Une volonté de préserver

Ce déni ou cette pudeur, appelez ça comme vous le voulez, partait d’une bonne intention. Ils voulaient rester inébranlables pour ne pas m’inquiéter ou me communiquer leur stress. C’est leur côté surprotecteur, vive les parents hélicoptères ! Pourtant tous les psychologues s’accorderont à dire, la sensibilité des enfants est très développéeCe n’est pas parce qu’on mesure 1m10 que l’on ne comprend rien 😅. 

💬

Il ne s’écoulait pas deux secondes entre le moment où j’ai vu leurs larmes et celui où les miennes sont sorties. On ne va pas se mentir, cela fragilise et l’on a l’impression que les rôles s’inversent. En demandant autour de moi, je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule à me souvenir des rares fois où j’ai été spectatrice d’une telle scène. Comme moi et probablement comme tous les enfants du monde, des amies ont même été capables de me raconter précisément les faits.

👋 Cet article peut vous intéresser : 10 conseils et astuces pour donner confiance à son enfant

Être parent, c'est aussi savoir demander de l'aide 👏

Vous donnez tellement en tant que parents, mais pensez aussi à vous 🥺. Nos thérapeutes vous aident à mieux comprendre vos émotions et à traverser les moments difficiles de la parentalité avec sérénité. Prenez rendez-vous dès aujourd'hui pour avoir une oreille attentive :

Cedric Mathon

Cedric Mathon

Psychologue
⭐100% avis positifs

Me contacter
Pascal Laplace

Pascal Laplace

Psychologue
⭐97,5% d'avis positifs

Me contacter
Sandrine Bernard

Sandrine Bernard

Psychologue clinicienne
⭐100% d'avis positifs

Me contacter

Prendre conscience des émotions

Ce n’est que quelques années plus tard, que j’ai réalisé, que mes parents avaient bien fait de pleurer devant moi 🧐. Sur le moment, je n’avais pas le temps d’y penser et pour cause, j’apprenais inconsciemment à gérer mes propres émotions. Partagée entre l’envie de craquer et de les réconforter, je travaillais mon sens de l’empathie. C'est primordial de développer de tels comportements vis-à-vis de l’autre. 

👉 Véronique Guérin, psychosociologue insiste : "J'invite tous les parents à le faire et à être, de manière générale, des personnes émotionnelles. Les émotions apportent du lien, de la chaleur, du doux. L’enfant se construit par mimétisme. Face à des adultes froids, coupés de leurs émotions, le petit le sera aussi".

Force est de constater que pleurer n’a rien d’une honte, c’est au contraire la preuve que l’on ressent des choses, que l’on est tout simplement humain. C’est en plus un acte qui soulage, en pleurant, on extériorise nos peines. Il est bon de se laisser aller, car refoulées, les émotions peuvent sortir n’importe quand, n’importe où et avec une extrême violence. 

💬

Finalement, s’ils n’avaient pas pleuré devant moi, je n’aurais peut-être pas pris conscience que la vie est parfois dure. C’est bien beau de grandir dans le monde des bisounours, mais réaliser petit à petit que tout n’est pas toujours rose évite un choc brutal.

Nos conseils bien-être sans prise de tête, directement dans ta boîte mail ! 💌

Verbaliser pour dédramatiser

Les larmes sont donc importantes, mais il faut ajouter une précision :  il est nécessaire d'expliquer les larmes. En effet, comme l'explique le psychologue, John Gottman, les larmes peuvent être déroutantes et effrayantes pour les enfants. Il faut les aider à comprendre et à gérer les émotions qu'il y a derrière. 

Personnellement, j’ai toujours eu beaucoup d’imagination. En un temps record, je suis donc capable de m’imaginer les pires scénarios si je n’ai pas d’explication 😱. Heureusement pour moi, mes parents ne font pas que pleurer, ils m'ont aussi parlé. Ils prenaient à chaque fois la peine de m’expliquer ce qui les avait mis dans cet état. Évidemment, ils ne donnaient pas de détails inutiles ou inadaptés pour mon âge, mais un simple "maman est triste parce qu’elle a des problèmes au travail, elle t’expliquera plus tard" me rassurait 🥺. 

Et surtout, ça m’évitait de culpabiliser. Car oui, enfant, on se sent comme le centre du monde et on a tendance à penser que tout est de notre faute. Comme quoi, en communiquant on s’évite bien des problèmes 😌 !

L'avis de la rédaction : l'apprentissage des émotions

À tous les parents qui nous lisent, tant qu’elles sont justifiées et plus ou moins expliquées, vos larmes sont les bienvenues. C’est grâce à elles que votre enfant apprendra à gérer ses émotions et on sait combien il en aura besoin tout au long de son existence. Pleurer, c'est normal, c'est naturel et en affichant vos larmes devant eux, vous leur montrez l'exemple. Toutefois, si vous rencontrez des difficultés à gérer vos émotions, que vous pleurez trop souvent, alors il peut être intéressant de faire appel à un psychologue afin d'en discuter.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

Contacter un thérapeute

Mais aussi : 

Sources : Livre "À quoi sert l’autorité ?" de Véronique Guérin // "Raising an Emotionally Intelligent Child: The Heart of Parenting" par John Gottman

Article proposé par
Marion Leroy

Plus d'articles sur la parentalité

8 choses à savoir quand on attend son premier enfant

Devenir parent, c’est un peu comme sauter dans le vide sans savoir si on a bien attaché son parachute. C’est excitant, vertigineux, parfois effrayant… mais surtout, c’est une aventure unique. Avant de plonger tête la première dans cette nouvelle vie, j'ai eu envie de vous dire 8 choses à garder en tête pour vivre cette transition avec un peu plus de sérénité (et beaucoup d’amour).

Trouble du spectre autistique : comment détecter l’autisme chez l'enfant ?

Le 5 avril est la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme. Il est important de parler de l’autisme pour dépister, accompagner et intégrer les personnes autistes, enfant comme adulte. D’ailleurs, l’autisme est souvent diagnostiqué tard mais il est nécessaire qu’il y ait un dépistage chez l’enfant pour une prise en charge globale. Alors comment détecter l’autisme infantile ? Quels sont les signes et les symptômes de l’autisme ? Voici des pistes de réponses.

Qu’est-ce que la psychose puerpérale, cette folie maternelle ?

On sait que la maternité est un grand bouleversement, mais on n’imagine pas que donner naissance puisse nous faire perdre les pédales. Avoir un état mental complètement brisé peut se produire et on appelle ça, la “psychose puerpérale”. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Comment diagnostiquer ce type de psychose ? Est-il possible d’en guérir ? Il est essentiel de parler de la psychose puerpérale pour que tout le monde y soit mieux préparé. Explications.

Le regret d'être mère, le grand tabou qui est pourtant là

Je ne suis pas mère, mais l’une des choses qui m’empêchent de franchir le cap de la maternité, c’est la peur de regretter. En effet, certaines femmes vivent dans le regret d’avoir eu des enfants et elles en souffrent énormément. Notamment à cause du poids de la culpabilité d’éprouver cela… En même temps, comment faire pour ne pas être en souffrance dans cette société qui a fait de ce sujet, un grand tabou ? Certaines femmes ont commencé à libérer la parole et il est primordial de continuer à le faire, pour ne plus taire quelque chose qui peut toutes nous concerner un jour ou l’autre.

Enfants : éducation, apprentissage...

Grandir, apprendre, s’épanouir… l’enfance est une période riche en découvertes et en émotions ✨. En tant que parent, on se pose mille questions : comment accompagner son enfant dans ses apprentissages, gérer les colères, poser des limites tout en restant bienveillant·e ? Chaque enfant est unique et évolue à son propre rythme, ce qui peut parfois être source de doutes et de remises en question. Ici, on vous aide à mieux comprendre les besoins et le développement de votre enfant pour l’accompagner sereinement.

Maternité : nos conseils pour bien vivre sa grossesse

La maternité est une aventure unique, remplie de joie, de doutes et de grands bouleversements. De la grossesse aux premiers pas de bébé, en passant par le post-partum et la charge mentale des jeunes mamans, chaque étape apporte son lot d’émotions et de questionnements. Entre fatigue, émerveillement et ajustements constants, il n’est pas toujours facile de trouver son équilibre. Ici, on vous accompagne avec bienveillance pour vivre cette expérience aussi sereinement que possible.

La couvade : un phénomène curieux mais pourtant bien réel !

1 père sur 5. Je crois que c'est ce qui m'a le plus surprise quand je me suis penchée sur le sujet de la couvade. 20% des partenaires, notamment des pères (cis et hétéros) seraient touchés par ce phénomène, notamment quand il s'agit du premier enfant. Ballonnements, irritabilité, nausées... Qu'est-ce que la couvade ? Pourquoi cela se produit ? Comment réagir ? On vous explique.

J’ai peur de faire garder mon bébé.

Cet enfant était encore dans mon ventre quand je m’attelais à la tâche qui me semblait déjà la plus insurmontable (juste après l’accouchement) : chercher une nounou pour le faire garder. Les parents que je connais semblent tous tellement à l’aise avec ces notions de crèche, de nounou, de babysitter, pour eux c’est devenu totalement banal. Pour moi, c’est juste les prémices d’un terrible fait divers du type : “de mauvaise humeur, cette nounou enferme dans sa cave un bébé qui pleurait trop.” Confier son enfant, c’est difficile et finalement, c’est loin d’être banal, mais ce n’est pas impossible !

Fugue maternelle, et si vous preniez l'air quelques jours ?

Pour moi, ça a d'abord commencé par une histoire de charge mentale. Une impression de trop-plein, la nécessité de devoir penser à tout et un quotidien harassant. Alors quand j'ai entendu parler du livre d'Alice Cheron, "l'Appel de la fugue", mon cœur a fait boom, ça m'a immédiatement parlé ! C'est pourquoi j'ai décidé de la contacter afin de faire une interview pour tout savoir sur la fugue maternelle. Explication.

Comment vraiment lâcher prise pour tomber enceinte ?

C'est une envie contre laquelle on ne peut pas grand-chose. C'est une envie qui vient des tripes : celle de faire un enfant. Et lorsque l'on rencontre des difficultés à tomber enceinte, c'est la vie elle-même qui semble nous jouer son plus mauvais tour. Et lorsque le vide devient une obsession, le mal d'enfant n'est plus une option, c'est une réalité. Le lâcher prise peut être une première solution.

Les podcasts Wengood

Les 5 blessures de l'enfance : le rejet par Jean Doridot Docteur en psychologie

12 février · Wengood

18:06